Avant le départ

Quels vaccins pour un tour du monde ?

SANTÉ – Quels sont les vaccins nécessaires pour un tour du monde ou un voyage au long cours ? Tour d’horizon des piqûres qu’on a subies (et celle qu’on n’a pas faites) pour voyager en sécurité. Et nos conseils santé pour se protéger des moustiques ou éviter la tourista.

vaccins pour un tour du monde

Quels vaccins pour un tour du monde ? Rage ? Hépatite ? Fièvre jaune ? Impossible de ne pas se poser la question, lorsque la décision de partir est prise.
Pour un (premier) voyage au long cours, la première étape de l’aventure passe par la case « santé ». Acte I : prendre rendez-vous au centre de vaccination le plus proche.

Pour nous, cap sur Montpellier et le service des maladies infectieuses et tropicales du CH Gui de Chauliac. Le rendez-vous est fixé deux gros mois avant le grand jour.

J-68 avant de partir en tour du monde, l’heure du rendez-vous. Après la paperasse, place à la consultation avec un médecin qui va prendre plus d’une heure pour nous rédiger une épaisse ordonnance, mais aussi expliquer très clairement les vaccins existants et adaptés à notre parcours ainsi que tous les comportements préventifs à adopter. 

On vous fait un petit topo ; en matière de vaccins, c’est à vous de choisir ce que vous souhaitez faire et ne pas faire. Seule obligation : prendre rendez-vous avec un docteur !

 QUELS VACCINS POUR UN TOUR DU MONDE ? 

Voici la liste et les détails des vaccins envisageables avant de décoller pour un voyage au long cours ou un tour du monde. En plus des injections fortement conseillées sur le territoire français (diphtérie, tétanos, poliométrie (DTP), coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole) bien sûr. Mais tout le monde est à jour, n’est-ce pas ?

« ON A FAIT »
 

TYPHOÏDE.

La fièvre typhoïde est une maladie infectieuse provoquée par une bactérie présente dans l’eau et les aliments contaminés par des matières fécales… Pas très ragoutant. Pourtant, dans les pays en développement, cette bactérie est partout (les légumes et fruits sont souvent arrosés avec de l’eau souillée ; les glaçons rarement constitués d’eau minérale…). La typhoïde est une maladie grave, qui associe des symptômes digestifs (diarrhée violente avec douleurs abdominales, vomissements) et une forte fièvre. En l’absence de traitement, cette maladie peut être mortelle. D’où la nécessité de se faire vacciner.  L’injection protège pendant trois ans, après quoi, il faut refaire une piqûre en cas de nouveau voyage. Vaccins Elodie

Compte tenu de l’étendue de la présence de la bactérie dans le monde, nous n’avons pas hésité longtemps avant de le mettre dans la liste des vaccins prioritaires. 

Bon à savoir : il existe un vaccin – le Tyavax – combinant la typhoïde et l’hépatite A, qui ont le même mode de contamination.

HÉPATITE A.

Comme la typhoïde donc, le virus de l’hépatite A se transmet majoritairement par l’ingestion d’eau ou d’aliments souillés par des matières fécales. Si dans 90 % des cas d’infection, cette maladie du foie passe inaperçue, elle peut s’aggraver et nécessiter une hospitalisation. 
Pas le virus le plus inquiétant, mais comme le vaccin peut être couplé avec la typhoïde, on l’a également fait. Attention : contrairement à la typhoïde, le rappel doit être fait dans les 6 à 12 mois qui suivent la première injection.

FIÈVRE JAUNE.

LE vaccin à faire. Sans lui, vous ne pourrez pas franchir les portes de certains pays (Afrique subsaharienne et bassin amazonien, la Bolivie notamment). La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale aiguë transmise par des moustiques infectés. Une personne gravement atteinte sur deux meurt. Aucun traitement n’existe pour les malades n’ayant pas été vaccinés. N’oubliez pas d’emporter votre carnet de vaccination, indispensable à certaines frontières, pour prouver que vous êtes vaccinés contre la fièvre jaune. C’est fait une bonne fois pour toutes : aucun rappel n’est nécessaire. 

Faut-il faire le vaccin contre la rage ?

RAGE.

Alors ? On fait ou on fait pas ? Contrairement aux autres, ce vaccin n’empêche pas d’attraper la maladie en cas de morsure d’animal porteur. L’injection permet juste de simplifier les soins. Une personne vaccinée pourra se faire soigner dans n’importe quel centre de soins dans le monde, en bénéficiant de quelques jours de « sursis » supplémentaires. Sans le vaccin, la personne contaminée devra recevoir une dose de vaccin en plus des anticorps nécessaires… Et autant dire que les centres médicaux du fin fond de la Mongolie, par exemple, n’ont pas forcément ledit vaccin sous la main (la rage est mortelle si elle n’est pas traitée à temps). Trois injections sont nécessaires (J1, J7 et J21 ou J28)… Quelques rares cas de guérison sont dénombrés dans le monde (les médecins ne l’expliquent pas). Voilà pourquoi nous, on a opté pour la, ou plutôt les piqûres (vidéo ci-dessous) !

                               

SA FAIRE VACCINER POUR UN TOUR DU MONDE : COMBIEN ÇA COÛTE ?
Nous avons réalisé l’ensemble des vaccins (sauf deuxième et troisième injections pour la rage) au CHU Gui de Chauliac à Montpellier. Combien ça nous a coûté ?
– 25 € de consultation (une pour deux personnes, merci docteur)
– 80 € x 2 pour le vaccin contre la fièvre jaune 
– 65 € x 2 pour la première injection antirabique – 106 €  x 2 pour le vaccin Hépatite A +Typhoide (Tyavax) 
Au total, nous avons dépensé
527 € à deux pour trois vaccins et une consultation. Auxquels il faut ajouter les deux autres injections par personne du vaccin antirabique : 267 € (quatre doses). Soit un total de 794 € pour deux. Tout sauf une paille. Et hormis pour la consultation, ne comptez pas trop sur des remboursements… 

 

« ON N’A PAS FAIT »

ENCÉPHALITE À TIQUES.

Comme son nom l’indique, cette maladie est transmise par ces petites bêtes répugnantes et atteint le système nerveux central. Il n’existe pas de traitement. Elle sévit surtout de lEurope orientale jusqu’à l’Extrême-Orient, du printemps jusqu’à l’automne. Les zones rurales sont plus à risques, évidemment. On en a croisé énormément en Mongolie, ce sont les animaux qui nous ont le plus effrayés de tout notre voyage (lire notre article Ca se passe comme ça chez les nomades). Dans certains cas de contamination, des séquelles neurologiques permanentes sont relevées. La vaccination comprend trois injections sur plusieurs mois.

Il existe d’autres moyens de prévenir les risques : protection de la peau et des vêtements avec un répulsif. Et n’oubliez pas de mettre dans votre pharmacie une pince à tique. Outre l’encéphalyte à tique, ces sales bestioles peuvent « faire cadeau » de la maladie de lyme (maladie bactérienne présente en France, d’ailleurs) ; la transmission ne peut se faire que si la tique est restée 24 heures accrochée.

ENCÉPHALITE JAPONAISE.

Méconnue, cette maladie sévit surtout en Asie du sud-est. Elle est transmises par… les moustiques. Ah, les vicieuses bestioles (lire ci-dessous). Les moustiques concernés piquent généralement à partir de 18 h (crépuscule) et toute la nuit. Il n’existe pas de réel traitement. Certains cas de contamination entraînent des séquelles neurologiques permanentes (60 % de cas de guérison, dont la moitié avec d’importantes séquelles). Le vaccin protège efficacement. L’inconvénient : les deux injections nécessaires sont chères. On a longtemps hésité. Mais seul un moustique sur un million est potentiellement porteur de la maladie… Du coup, on n’a pas fait ce vaccin pour notre tour du monde.

COMMENT EVITER LA TOURISTA EN VOYAGE
Les désagréments intestinaux peuvent littéralement vous pourrir le voyage. Qui n’a pas été victime d’une vilaine tourista à cause de bêtes glaçons ajoutés à la boisson ? Pour éviter qu’un nouvel épisode vienne vous gâcher le voyage, quelques règles (classiques) à respecter.
-> ne pas boire n’importe quelle eau, refuser les glaçons. Acheter de l’eau en bouteille (vérifier que le bouchon soit bien serti). Ou sinon, utilisez des pastilles micropur pour purifier l’eau.
->  faire attention à ce qu’on mange. Le problème vient de l’eau. Dans de nombreux pays l’eau impropre à la consommation est en contact avec les aliments. Ne consommer que des légumes cuits et bien chauds. Si vous mangez des légumes crus, enlevez la peau, et avant de le manger relavez vous les mains (qui ont touché la peau).

 

 SE PROTÉGER DES MOUSTIQUES EN VOYAGE 

Saloperies de moustiques. Ah les fourbes ! De jour comme de nuit, en ville comme à la campagne, ils ne vous laissent aucun répit. Et au-delà du bruit insupportable dans l’oreille et de la piqûre qui gratte, les risques sont réels.

LE PALUDISME.

Les moustiques porteurs piquent plutôt de la tombée de la nuit jusqu’au lever du jour. Il n’existe pas de vaccin. Et pourtant le paludisme est présent sur une large zone géographique dans le monde. Un à trois millions de personnes en meurent chaque année. Symptômes (généralement un mois après l’exposition) : fièvre, fatigue, vertige, perte d’appétit, maux de tête, vomissements….
Sur des courtes périodes, le traitement est quotidien avant, pendant et après… Il existe plusieurs solutions. La Malarone est la plus connue. Et bonne nouvelle : son prix a baissé de moitié ces dernière années, grâce à des génériques. La solution est plus compliquée quand on part plusieurs mois. Si les zones à risques sont nombreuses au cours de votre voyage, prenez une boite de Malarone que vous utiliserez en mode curatif en cas d’infection (plusieurs comprimés par jour)…

Notre solution : nous estimons à deux mois notre séjour dans la zone Asie du sud-est. Sur les conseils du médecin spécialisé, nous privilégions donc un traitement quotidien sur cette période (traitement qui s’étale aussi sur les 4 semaines qui suivent) avec un antibiotique, le Doxycycline… Ce traitement n’est pas préventif. En d’autres termes, il n’empêche pas le moustique de nous contaminer, mais agit dès que celui-ci pique : les anticorps interviennent, avec leurs petits bras musclés, dès les premiers temps de l’infection (moment où elle est la plus faible)…
En l’absence de protection le risque de contracter le paludisme est de 1 à 2 chances sur 100 par mois de séjour…

LA DENGUE. 

Le moustique aedes albopictus pique en journée et contrairement à celui porteur du palu (qui infeste les zones rurales), celui-là est présent dans les agglomérations. Les symptômes de la forme bénigne ressemblent à ceux d’une grippe : forte fièvre, courbatures importantes, douleurs articulaires, maux de tête (en particulier derrière les orbites), nausées. La dengue est, la plupart du temps, sans conséquence, sauf si elle se déclare sous sa forme grave, appelée « dengue hémorragique », qui peut, dans les cas les plus sérieux, engendrer la mort. Il n’existe aucun vaccin ni traitement…

LE CHIKUNGUNYA. 

Les piqûres ont lieu en journée là aussi. Le moustique aedes albopictus provoque chez les patients des douleurs articulaires aiguës. Les traitements existants sont uniquement symptomatiques. 

COMMENT ÉVITER LES PIQÛRES ? 
Le meilleur moyen d’éviter toutes ces maladies, c’est de se protéger AVANT que les moustiques ne vous piquent.
– porter des vêtements clairs, amples et couvrants ; attention au niveau des poignets, des chevilles et de la taille.
– pulvériser les vêtements de répulsif anti-moustique.
– pulvériser les partie du corps découvertes.
– éventuellement, dormir sous une moustiquaire imprégnée de répulsif.  

 

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6 replies »

  1. Petite question : ces vaccins sont-ils valables à vie ? Genre, une fois qu’ils sont fait, on est tranquille pour toujours ? Ou il faut les refaire au bout de plusieurs années ?

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