Vietnam

À la découverte de Tam Coc, la baie d’Halong terrestre

VIETNAM – Comment visiter Tam Coc et la baie d’Halong terrestre, dans la province de Ninh Binh ? Par une virée en scooter et en barque, en évitant le flot des touristes…

Vietnam, Tam Coc, vue depuis Hang Mua

Visiter Tam Coc, c’est un incontournable d’un voyage au Vietnam. L’endroit, dans le secteur de Ninh Binh, est surnommé La baie d’Halong terrestre en raison de sa topographie : des pains de sucre qui émergent des rizières. L’endroit n’est pas le seul du pays dans le genre : la route entre Nanning (Chine) et Hanoï en est un autre exemple. Il paraît qu’ici, dans la Sun Valley notamment, les paysages sont particulièrement spectaculaires. Allons voir ça !

Après la croisière sur la Baie d’Halong, la vraie

Depuis qu’on a posé les pieds sur la terre ferme, on ne se quitte plus. Revoilà notre petit groupe de huit Frenchies, tout juste remis de sa croisière sur la baie d’Halong : Thomas et Camille, Romain et Stéphane, Aude et Pablo. Et nous deux. Notre programme pour les prochains jours est quasiment identique (comme beaucoup de voyageurs au Vietnam, pays géographiquement tout en hauteur). Prochaine étape, donc, après Cat Ba : la province de Ninh Binh et sa baie d’Halong terrestre, au coeur des rizières et pics calcaires.

Où dormir : à Tam Coc ou à Ninh Binh ?

14 h, le bus nous dépose à la gare routière de Ninh Binh (lire encadré ci-dessous). Une ville de 142 000 habitants qui, si on en croit les retours de voyageurs, ne présente pas d’intérêt particulier. La beauté de ce coin de Vietnam est ailleurs. Pas besoin d’aller bien loin : Tam Coc, à 9 km à l’ouest, offre déjà de beaux paysages, au pied des pains de sucre. À défaut de trouver un véhicule public pour rejoindre le petit village, on prend un taxi (comptez 100 000 dongs la voiture, 4,20 euros). Pour découvrir la baie d’Halong terrestre, certains préfèrent dormir à Ninh Binh, où la concurrence est plus fournie et les hôtels moins chers. Nous, on préfère dormir sur place.

COMMENT ALLER À NINH BINH DEPUIS CAT BA
La compagnie de bus Hoang long, que nous avions déjà prise pour relier Hanoï à Cat Ba, propose également au départ de l’île un trajet direct pour Ninh Binh (100 km au sud d’Hanoï). Même principe qu’à aller « bus-bateau-bus-bus » : un premier bus pour rejoindre l’embarcadère de l’île, un bateau navette pour la traversée jusqu’au continent, un deuxième bus jusqu’à Haiphong et un dernier changement pour relier Ninh Binh… Le tout en 4 heures (pour la version officielle) ; mais comptez au moins 5 heures, entre tous les changements, pour arriver à bon port. Tarifs : 245 000 dongs par personne (après négociation), 10,20 euros.
– Lire aussi notre article : Avant une croisière sur la baie d’Halong, que visiter sur l’île de Cat Ba ?

Cette fois, on est donc à Tam Coc. Première chose à faire : se dégoter une guesthouse. Les négociations vont bon train dans la principale rue du village. On s’en tire pas trop mal avec la pension Lang Khanh : 200 000 dongs (8,35 euros) la nuit et 100 000 dongs pour deux jours de location de scooter (4,20 euros). Pas de temps à perdre, on enfourche nos deux-roues et on part à l’assaut des routes du coin. Il est déjà tard, les lumières baissent mais on compte bien profiter d’un beau coucher de soleil sur les rizières.

Explorer les environs de Tam Coc à scooter

Vietnam, Tam Coc, dans les rizières

Ça, c’était le plan avant que notre monture tombe en panne. Batterie morte. On fait moins de 10 kilomètres dans la campagne vietnamienne que notre scooter nous lâche. La poisse.

Heureusement, on n’est pas seuls. Nos compagnons de route, solidaires, rentrent à l’hôtel prévenir le gérant. Nous, on profite de l’attente devant quelques maisonnettes pour échanger des « hello » en pagaille avec les enfants du coin, plus chaleureux que leurs parents… Ah tiens, voilà le proprio de la guesthouse qui débarque enfin une batterie à la main. Trois coups de tournevis plus tard, nous revoilà à l’hôtel. Il fait nuit, le coucher de soleil, ça sera pour une autre fois.

Pour dîner, comme d’hab, on cherche une petite cantine. « Les amis, on a repéré un boui-boui sur le bord de la route, y’avait du monde… » On gare les scooters. Cette fois, l’accueil des locaux est chaleureux. Trop chaleureux. Nos hôtes du soir sentent l’alcool à plein nez. On nous fait asseoir, on nous sert une rasade d’alcool de riz à boire cul sec. Les locaux sont pressants, oppressants même. Et pas de nourriture à l’horizon… on s’enfuit de cette embuscade.

Des embarcadères « parallèles »

La principale attraction de Tam coc, ce sont des cours d’eau qui serpentent entre les pics sur lesquels naviguent des petites barques dirigées par des rameuses locales hors pair (elles rament aussi bien avec les mains qu’avec les pieds). Pour deux heures sur l’eau, il en coûte la coquette somme de 390 000 dongs par couple (120 000 dongs le ticket d’entrée sur le site et 150 000 dongs la barque ; soit 16,30 euros), si vous prenez vos billets à l’embarcadère principal du village.

Mais sachez-le, il existe des embarcadères « parallèles » et la possibilité de négocier directement avec les rameuses (un tarif préférentiel qu’elles encaissent en totalité, sans partie à reverser à on-ne-sait-qui). Gagnant-gagnant ? À condition d’éviter les contrôle de police, qui seraient de plus en plus fréquents… Après un essai infructueux, à deux ou trois kilomètres à l’extérieur de Tam Coc (on a toujours nos scooters), on arrive à négocier un tour pour 100 000 dongs par personne (4,20 euros), à trois passagers par barque. Rendez-vous le lendemain matin, à 7 heures tapantes.

Vietnam, Tam Coc, embarcadère

En barque au milieu des pics

La barque file sur l’eau. Seul le clapotement des rames vient rompre le silence. La nature se réveille : les canards prennent leur bain, les nénuphars s’épanouissent… et derrière les palmiers, des pics karstiques gigantesques s’imposent. Nous sommes seuls. Juste nos deux bateaux. Et tiens, un pêcheur de grenouilles (avec une canne électrifiée).

Le parcours traversent plusieurs grottes où les chauve-souris râlent sous les lueurs de nos lampes. Notre rameuse maîtrise parfaitement son embarcation. Bon, à la différence des « officielles », elle ne rame pas avec les pieds : en fait, ça doit être surtout pour faire plaisir aux touristes. La balade dure deux heures.

La vue depuis Hang Mua

La région abrite aussi plusieurs petits temples et sites historiques, facilement accessibles en deux-roues (demandez une carte à votre hôtel). Le plus connu Hoa Lu, ancienne capitale du Vietnam sous la dynastie des Dinh (à 12 km au nord de Ninh Binh), peut mériter un arrêt (10 000 dongs, 0,40 euros). si vous avez le temps. Mais s’il fallait ne retenir qu’un site : on vous conseille Hang Mua (grotte de Mua) et ses 500 marches (elles y sont, on a compté) ; 50 000 dongs, 2,10 euros.

En haut de ce long escalier de pierre se trouve la récompense : une vue panoramique à quasiment 360° sur la rivière, les barques, les rizières et les pains de sucre. Ca mérite bien une bonne suée.

Vietnam, Tam Coc, vue depuis Hang Mua

Jour de mariage à Tam Coc

 Retour à Tam Coc. Ah, ça s’agite chez nos voisins. De l’autre côté de la rue, une restauratrice marie son garçon. Chouette un mariage ! Non, en fait c’est plutôt un repas de mariage. Il s’est marié il y a déjà trois ans à Taïwan. Cette semaine, le fils prodigue est de retour dans sa famille pour célébrer ça avec les siens… Vū vient nous saluer. Elle parle parfaitement notre langue. Cette Vietnamienne, ancienne professeur de français, aujourd’hui retraitée, continue à jouer les guides pour les touristes francophones. Installée à Ninh Binh, elle est venue avec son fils pour la fête. Nous parlons un bon moment avec elle.

« Bon, pourquoi vous ne venez pas au mariage ? », lance-t-elle. Et illico, elle s’en va demander à la mère du marié de nous inviter. Et voilà comment à 10 h 30, après un solide petit-déjeuner de gargantuesques pancakes-bananes, on se retrouve à trinquer à l’alcool de riz avec le marié, le vieil oncle alcoolique, le papy joyeux et à manger une ribambelle de plats traditionnels : riz gluant, aubergines vinaigrées, soupe, viandes, pastèque… Mémorable !

Vietnam, Tam Coc, mariage

Cap sur Hué

Attention, le vieil oncle, ancien militaire, a refait le plein de bouteille et revient à la charge. Devant lui, pas question de s’échapper, sinon ça barde. Le dernier verre basculé, le tonton esquivé, on remercie chaleureusement nos hôtes pour ce merveilleux repas. C’est le moment des adieux. Avec la famille du marié bien sûr mais surtout avec Thomas et Camille, qui repartent respectivement en France et à Singapour. Pour eux, c’est la fin de vacances. Bye bye les amis !

Quant à nous quatre, on poursuit notre route vers la cité impériale de Hué. La suite de notre voyage au Vietnam. Et on s’offre notre première nuit dans un bus couchette.

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