Russie

Aller dans un bania à Moscou : notre expérience

RUSSIE – À Moscou, on a essayé le fameux bania, le bain de vapeur russe. Mais version établissement de quartier, pas forcément du meilleur goût… Chaleur.

Russie, illustration d'un banya

« Notre » bania ne ressemblait pas vraiment à celui là…

Essayer un bania, les fameux bains russes, à Moscou ? Oui, avec plaisir ! Mais cette expérience, proposée par des Français vivant dans la capitale, va s’avérer plutôt surprenante… Récit.

Elle brille au fond d’un parking sans lumière. Quelques lettres, indéchiffrables pour nous, et la silhouette d’une femme qui jaillit de l’eau, toute poitrine dehors. Rose et bleue, l’enseigne lumineuse est pour le moins équivoque. Mais où sommes-nous tombés ?

« Un bania avec des amis » 

Nous sommes six. Il y a Karl, originaire de Bourges, installé à Moscou depuis un an et demi. Il enseigne le français dans la même école qu’Aurélie, arrivée, elle, à la rentrée dernière. Morgan est là aussi avec sa compagne Vika : eux, ce sont nos hôtes Couchsurfing, chez lesquels nous avons posé nos sacs quelques heures plus tôt, pour trois nuits. Il est Français lui-aussi, elle est Russe. Sibérienne. D’un petit village près de Iakoutsk, ville accessible « uniquement en avion » quand l’hiver est installé. Et on se dit qu’il doit s’y installer longtemps.

Ils se sont rencontrés à Novossibirsk. Aujourd’hui, ils sont installés ensemble au seul endroit de toute la Russie où l’on peut apercevoir un couple de bélougas blancs qui voisine avec des éléphants. Ils habitent au dernier étage d’un immeuble qui surplombe le zoo de Moscou. Bref, peu après notre arrivée, ce sont eux qui nous ont proposé « un bania » avec des amis. Une première pour tout le monde, même pour Vika, la Russe du groupe.

LE BANIA RUSSE, C’EST QUOI ?
Le (ou la) bania est une tradition en Russie. L’élement clé, c’est la parilka, un bain de vapeur qui ressemble au sauna scandinave : des pierres chaudes qu’il convient d’arroser de temps en temps. La tradition veut que l’on s’y fouette gaiement avec des balais de bouleau.
À Moscou, 
les bains Sandouny (ou Sandounovski) sont les plus célèbres (et les plus chers), réputés pour leur architecture intérieure. Mais il y en a plusieurs dans chaque quartier, publics ou privés, de standing variable.
Nos autres expériences de bains chauds : 
– 
Plonger dans un lac glacé après le sauna : Faire l’expérience d’un authentique sauna suédois à Stockholm.
– Des bains traditionnels en Hongrie : Visiter Budapest en quelques jours.
– Se rouler dans la neige après un sauna en Laponie : Que faire à Rovaniemi: le Top 10 des activités.

Ce bania est privatif. La porte s’ouvre sur un escalier qui descend au sous-sol. Une hôtesse nous conduit jusqu’à un petit vestibule. À gauche, pour nous changer, deux salles que nous diront « de repos ». Dans lesquelles, matelas plastifié et réglage de l’intensité lumineuse en témoignent, bien des séances de repos ont dû prendre des tournures acrobatiques.

Du sauna à la piscine

Plus loin, c’est la grande salle. On nous y conduit, puis on ferme la porte. Un coin salon, avec de nombreux canapés. Coussins et tentures sont du meilleur goût, si vos goûts penchent plutôt vers le bon vieux bordel 80’s quand même. Sur la table, un assortiment de boissons. La carte est formelle : il est aussi possible de tout commander, alcools en tous genres, plats chauds ou encore narguilé. Une télé déverse des clips US, un juke-box à karaoké attend juste à côté. Dans cette même pièce, un grand bassin avec jet en option, deux douches et puis, dans un recoin, le bania.

Alors voilà, on a passé deux heures au bania. Du sauna à la piscine, de la piscine au salon, à discuter, une serviette autour de la taille, autour de bières bien fraîches. Puis du salon au sauna, et ainsi de suite. Une soirée comme une autre, finalement, mais dans un cadre inédit pour nous : en France, il sont rares les apéros-sauna-piscine entre potes, à moitié à poil.

Se détendre : primordial, à Moscou

Sans doute certaines séances ici sont bien moins sages que la nôtre. Mais les banias, même les privés comme celui-ci, ne sont pas seulement fréquentés par des Russes aux moeurs partageurs : ils y viennent aussi entre amis, ou même en famille, avec des enfants. Passer un moment ensemble. Se détendre loin du tumulte de la ville, là-haut, en surface. À Moscou plus qu’ailleurs, ça fait vraiment du bien.

LE BANIA, COMBIEN ÇA COÛTE ?
Pour louer un bania privé, les prix vont de 1 000 à 5 000 roubles l’heure (de 13,4 à 67 euros). Celui que nous avons testé, à proximité du métro Ulitsa 1905 Goda, coûtait 2000 roubles de l’heure ; les bières étaient bon marché. Le tarif d’entrée des fameux bains Sandouny se situe entre 350 et 700 roubles (entre 4,70 et 9,40 euros) par personne (pour une journée) : c’est un bania public ; hommes et femmes sont dans des espaces séparés.

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5 replies »

  1. Ça me rappelle le bania public où je suis allée à Bishkek au Kirghiztan. Le passage de la vapeur très chaude à la piscine froide est très vivifiant.

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