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Route de la mort à VTT, en Bolivie : le guide pour y survivre

BOLIVIE – La descente de la Route de la mort à VTT : une expérience unique, en Bolivie. Comment choisir une agence à La Paz, trouver le bon prix et éviter l’accident ?

Bolivie : la route de la mort

Descendre la Route de la mort à VTT, en Bolivie, est-ce vraiment une bonne idée ? Oui et non. C’est une expérience unique, c’est sûr, mais qui peut aussi se révéler pénible pour celui qui n’est pas du tout à l’aise à vélo. Voire pire en cas d’accident

Nous, on avait repéré cette activité avant même d’arriver en Bolivie : en venant visiter La Paz, on avait déjà prévu de se lancer sur la Route de la mort… On a adoré !

Conseils pratiques, prix, agences, avis et récit : voici notre guide pour SURVIVRE à la descente de la Route de la mort à VTT. Avec une petite vidéo bonus.

LA ROUTE DE LA MORT, C’EST QUOI ?

La Route de la mort, en Bolivie est la « route la plus dangereuse du monde ». C’est en tout cas le titre que lui décerna, en 1995, la très sérieuse Banque inter-américaine de développement, en raisons de nombreux accidents. À l’époque, il y avait 200 à 300 morts chaque année entre La Paz et Coroico : un véhicule basculait dans le vide toutes les deux semaines en moyenne. Les petites croix qui bordent le chemin en témoignent encore. Brrrrr.

Des camions l'empruntent encore !

En mars 2007, une route, une vraie, avec du bitume et des barrières de sécurité, a été ouverte sur l’autre versant de la vallée et rares sont les voitures ou les camions qui s’aventurent encore sur le Camino de la muerte (mais attention, il y en a encore).

DE 4700 M À 1100 M D’ALTITUDE !

Aujourd’hui, cette portion de piste, à une heure de route de la capitale bolivienne La Paz, est devenue une attraction touristique qui se descend à VTT. Mais les accidents restent fréquents : une quinzaine de cyclistes y sont morts ces dernières années, selon le Lonely Planet.

Les chiffres : 64 km de descente pure à VTT, parfois au bord de falaises de plus de 600m de haut. Pour, au final, passer de 4700 m à 1100m d’altitude. Impressionnant, non ?

LE PRIX : LA DESCENTE À VTT, COMBIEN ÇA COÛTE ?

On vous raconte. 7 heures du matin. Un vieux fourgon nous attend devant notre hôtel de La Paz. Les vélos sont sur le toit ; ouf, ils ont l’air moins pourris que le camion, au moins. La veille, on a réservé chez Aka Pacha travel, l’une des 30 agences de la ville qui proposent la Route de la mort à VTT. Au total, on est un groupe de cinq, nous deux, l’Anglais Ash et les Écossais Kirtsy et Will, avec lesquels on voyage depuis déjà quelques temps en Bolivie et au Pérou (ces deux-là, on les a rencontré sur notre trek de 5 jours jusqu’au Machu Picchu).

DES DIZAINES D’AGENCES POUR LA ROUTE DE LA MORT

Comme d’habitude, comme pour nos 3 jours inoubliables dans le Salar d’Uyuni et le sud Lipez, on a d’abord pris le temps de comparer en faisant le tour de plusieurs agences.Il y en a pas mal dans la rue Sagarnaga, à La Paz. Et on a négocier serré, en groupe.

Bilan : on obtient un prix de 400 bolivianos l’expédition (une cinquantaine d’euros par personne) avec des vélos haut de gamme tout suspendus et équipés de freins à disque. Plus les trajets, un snack, le repas du midi, un tee-shirt et le DVD des photos souvenirs. Apparemment, la formule est partout plus ou moins la même. N’hésitez pas à NÉ-GO-CIER !

DÉPART A 4700 M D’ALTITUDE

Après trois quarts d’heure de route depuis La Paz, tout le monde descend. On est arrivé à La Cumbre, 4700 m d’altitude, notre point de départ. Modesto, notre guide en chef, qui n’avait pas encore décroché un mot, nous fait un petit briefing rapide sur les VTT. Le frein arrière est à droite, l’avant à gauche, ça va.

Notre groupe se met en route : sept riders étrangers (deux Scandinaves en plus de nous cinq), deux guides boliviens à vélo (un devant et un derrière) et un autre dans le vieux fourgon qui nous suit en cas de pépin, notamment mécanique. Plutôt rassurant, ça.

La descente de la Route de la mort, ça commence par une demi-heure sur la route, dans la bruine et le brouillard. Que des courbes, rien de compliqué même s’il faut faire gaffe aux voitures. On se tire gentiment la bourre, avec un concours de positions aérodynamiques improbables (enfin, surtout les mecs). Au fait, nos VTT n’ont pas de dérailleur, il ont seulement une seule vitesse. Pour descendre, ça suffit, et ça évite les soucis mécaniques.

Les premiers kilomètres à VTT, sur la route

LE MATÉRIEL (CASQUE, GANTS, ETC.) FOURNI

À plus de 4000 mètres d’altitude, il fait plutôt froid, les mains sont un peu gelées sous les gants, fournis par l’agence (comme le casque, les coudières et genouillères et une combinaison pour éviter d’abîmer vos propres fringues, en cas d’accident).

Pause snack en bordure de route. Chacun son petit sac plastique, il est plutôt bien garni (sandwich, biscuit, yaourt, banane et coca). On charge nos montures sur le toit du fourgon et on remonte à bord pour un petit quart d’heure : ici, la portion de route est plate ou remonte un peu par endroit. Et on n’a pas de dérailleur sur nos bécanes, on vous l’a dit….

LA MÉTÉO SUR LA ROUTE DE LA MORT ? DES TROMBES D’EAU !

Cette fois-ci, on y est : la Route de la mort. On est donc sur la route la plus dangereuse du monde, qui n’est donc plus une route mais une piste de terre et de graviers. La vue est spendide, on voit le tracé sur des centaines de mètres en contrebas, au bord du vide. Splendide et impressionnant. On se lance, prudemment au début, surtout que tiens, il commence à bien pleuvoir. Bolivie : la route de la mort

La météo ? Très vite, ce sont des trombes d’eau qui s’abattent sur nous ! Apparemment, c’est très fréquent ici. Vous avez déjà essayé de faire du VTT pendant qu’on vous balance de grands seaux d’eau dans la tronche ? Ben, c’est ça. On est trempés. Nos pompes sont pleines de flotte. Passer sous une cascade qui s’abat sur le chemin ? Pas de souci, on ne risque plus rien, de toute façon.

Les pauses sont régulières. On en fait une dans le plus fameux virage de la Route de la mort, où le vide est particulièrement glaçant, pour la photo souvenir de rigueur. Ce sont des torrents d’eau qui ruissellent sur le chemin et qui créent parfois des ornières.

Avec des lunettes ? Tu n’y vois rien. Sans ? C’est pas mieux. Heureusement au bout d’une heure de descente, on sort des nuages, la pluie c’est fini. Là, on peut vraiment commencer à se faire plaisir.

GARDEZ LA MAÎTRISE DU VTT !

Cette piste n’est pas technique. Il n’y a pas vraiment de gros pièges sur cette Route de la mort (du genre mauvaises pierres ou gaps) et ce n’est pas très pentu. On peut vraiment lâcher les chevaux. Elo s’en sort bien, à l’arrière, avec Kirsty. Devant, entre les cinq mecs, ça ne plaisante plus trop.

Perso (c’est Mathieu qui raconte), j’ai fait des années de compétition vélo quand j’étais plus jeune et pas mal de VTT, je me sens plutôt à l’aise. Les autres aussi se défendent bien (notamment les Scandinaves, les bougres), du coup, on se prend facilement au jeu, on attaque même le guide et on double les autres groupes les uns après les autres.

Avec le recul, ce n’était pas forcément très malin : mieux vaut garder 100 % de maîtrise. Un accident, une mauvaise pelle, même si elle ne vous mène pas au fond du ravin, a de bonnes chances de gâcher ou d’écourter le voyage en Bolivie… Heureusement, personne n’est tombé.

SURVIVANTS DE LA ROUTE DE LA MORT

À une dizaine de kilomètres de l’arrivée, tiens, une barrière. Il faut s’acquitter d’un droit de passage de 25 bolivianos (3,30 euros, non inclus dans le tarif des agences). On fait une pause pour enlever une couche de vêtements, sur les conseils des guides. Ils ont raison, il fait maintenant bien meilleur et certaines portions plates, avec ces VTT lourds – et sans dérailleur, hein – ont vite fait de nous réchauffer… Dernière descente sur un petit chemin agréable sous les arbres et c’est fini.

                                                        

Au total, on a passé trois heures sur la piste. En bas, à 1100 m d’altitude, le climat n’a plus rien à voir. Il fait beau. Il fait très chaud. On dégaine le short et les tongs, qui étaient restés dans le fourgon. La formule prévoit un déjeuner autour d’un buffet à volonté dans un restaurant de Coroico (et sur le buffet non plus, on ne plaisante pas). La piscine du resto et des douches chaudes sont accessibles (serviettes et shampoing fournis, vérifiez-le avec votre agence ; pensez à prendre votre maillot de bain et de la crème solaire).

Vivants mais fatigués, repus et propres, avant de repartir vers La Paz, on peut légitimement lézarder au soleil sur des chaises longues. Avant les trois heures de route à bord du mini bus. Durant ce retour, il faudra tout de même rappeler sévèrement à l’ordre le chauffeur qui pique du nez au volant. Pour pouvoir le dire : oui, on a survécu à la Route la mort.

NOS 5 CONSEILS POUR SURVIVRE À LA ROUTE DE LA MORT
1. Si tu n’es pas à l’aise sur un vélo, oublie. Si tu n’as vraiment jamais fait de VTT, oublie. Il y a peu de chances que tu y prennes du plaisir. Pire, ça pourrait même mal tourner.

2. Inquiet par rapport au vertige ? Là, pas de souci. Le vide n’est pas (si) impressionnant quand tu es sur la piste, tu peux en faire abstraction. Sauf à vraiment raser les bordures, mais c’est pas une bonne idée.

3. Même si c’est un peu plus cher, choisis un modèle de vélo tout suspendu (avec suspensions à l’avant ET à l’arrière). Tu ne le regretteras pas.

4. Profite, lâche-toi, mais évite de rouler au-dessus de tes pompes. Reste dans la maîtrise ! Ce serait bête de se mettre une vilaine boîte : une fracture, c’est pas drôle ; au milieu de la route de la mort, en Bolivie, ça doit être juste dix fois pire. Si tu ne le sens pas, n’essaie pas de suivre les plus rapides, prend ton temps. Même si le guide qui ferme la marche doit t’attendre, no stress, c’est toi qui fixe le rythme !

5. Ne prend pas ton appareil photo, entre les risques de chute et la pluie, ça pourrait être sa dernière fois. De toute façon, les agences font des vidéos et des photos pour leurs clients. Une Gopro ? Ça, c’est oui.

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8 replies »

  1. Salut salut ! ça donne drolement envie, est-ce que vous savez s’il est obligatoire de contacter une agence pour pouvoir rouler ou je peux y aller par mes propres moyens ?

    • Bonjour Pierrick ! Je ne peux pas te certifier à 100% notre réponse, mais on pense que tu peux te rendre sur place par tes propres moyens et faire la descente seul si tu es équipé. En soi, la route n’est pas payante. L’agence fait surtout payer équipement, transport et prise en charge depuis La Paz. La route est donc ouverte à tous (puisque des camions continuent d’y circuler et nous avons même vu une voiture française s’y engager, ce qui n’était pas une très bonne idée…).

  2. Ça y est j’ai tout lu, et il y en a à lire et à voir ici, merci de m’avoir fait voyager, moi qui n’ai quasiment jamais quitté le pays.

    • Intense en effet ! Entre le vide, les cailloux et les trombes d’eau, il fallait rester concentré, mais le décor est à couper le souffle 😉

  3. Rholala, ce que ça me donne envie ! Je suis une adepte de VTT, j’ai grandi dessus et à lire ton récit et à voir vos photos, j’aurais juste envie de me téléporter pour le faire !! 😀
    Merci pour cet article, je le garde au chaud et je compte bien faire ça le jour où je serais en Bolivie.

    • Merci pour ce gentil commentaire! 😊
      Si t’es adepte du VTT, alors je n’ai qu’une chose à dire : fooooonce ! Tu vas adorer !

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