Allemagne

Où voir le Mur de Berlin : les cinq vestiges à ne pas manquer

ALLEMAGNE – Parmi les vestiges du Mur de Berlin, certains sont à voir absolument lors d’une visite de la ville. Carte, adresses et conseils pour partir sur les traces de l’Histoire.

Où voir le Mur de Berlin ? Finalement, en assez peu d’endroits, les vestiges sont rares dans la capitale. Et pour cause : dès la chute du Mur, les Berlinois se sont appliqués à détruire cette horreur, que ceux de l’Est détestaient tant, que ceux de l’Ouest appelaient « Mur de la honte ». Allez, ouste, du balai !

Berlin, tracé du mur au sol

S’il a donc disparu sur la quasi totalité de son tracé, une partie reste marquée au sol par une double rangée de pavés, sur 5,7 km. Sinon, aujourd’hui, les derniers reliquats encore debout de cette frontière qui a partagé arbitrairement pendant 28 ans la ville de Berlin en deux sont préservés. Mis en valeur. Ou même reconstitués, parfois. Ils sont les témoins précieux et émouvants d’une Histoire récente et tragique. Et toujours en cours, ailleurs : il y aurait une soixantaine de murs du genre dans le monde.

Où voir les restes du Mur de Berlin : voici notre Top 5 des sites à voir absolument. Cinq incontournables.

1. EAST SIDE GALLERY, LE VESTIGE LE PLUS CÉLÈBRE DU MUR DE BERLIN

Berlin, East side Gallery, le baiser

Commençons par là. Parce qu’East Side Gallery, c’est le plus long vestige du Mur de Berlin encore debout, et « la plus grande galerie d’art en plein air du monde », paraît-il. Spectaculaire. Et symbolique.
Ici, sur 1,3 km, dans le quartier Friedrichshain, entre le joli pont Oberbaumbrücke et la gare de l’Est, on retrouve les messages d’artistes du monde entiers, venus partager leurs rêves d’amour, de solidarité et d’union après la Guerre Froide.

Vous avez forcément certaines de ces images en tête ! La plus connue : « le Baiser fraternel«  qui représente un baiser langoureux entre le Russe Leonid Brejnev et le président du SED (le parti socialiste unifié d’Allemagne) Erich Honecker. Les œuvres, taguées ou dégradées, doivent être restaurées de temps en temps.

Pratique : East side gallery, musée à ciel ouvert, gratuit. S-Bahn : Ostbahnof ou War.

2. CHECK POINT CHARLIE

Berlin, Checkpoint Charlie

Check Point Charlie, c’est le célèbre poste frontière C (« Charlie », dans l’alphabet militaire). C’était le principal point de passage de l’Ouest à l’Est dans le Mur de Berlin. Et l’un des points de tension de la Guerre Froide, le seul endroit où les deux camps se sont véritablement fait face, durant quelques heures, en 1961. Et si ça avait dérapé ?

Situé sur la Friedrichstrasse, entre les districts de Mitte (qui était alors en secteur soviétique) et Kreuzberg (en secteur américain), Checkpoint Charlie est démonté le 22 juin 1990 en présence des ministres des Affaires étrangères des quatre puissances de l’Ouest et des deux États allemands. Moment historique.

Reconstitué, le poste frontière est aujourd’hui livré à une sorte de mafia qui fait payer les photos, et des tampons façon visa, aux visiteurs avec des mecs qui posent déguisés en costumes de l’armée US. Que fait la police ?
Tout autour, outre un McDo, de nombreuses boutiques souvenirs sur le mur de Berlin, avec notamment à vendre de nombreux morceaux « garantis authentiques » du Mur de Berlin…
Il y a aussi un musée privée à proximité (ouvert tous les jours de 9 h à 22h) ; à son propos les avis sont mitigés.

Pratique : Checkpoint Charlie, Friedrichstrasse 43. U-Bahn Kochstrasse/Check point Charlie.

LE MUR DE BERLIN , EN RÉSUMÉ

Pourquoi le Mur de Berlin a-t-il été construit ? Pour endiguer la fuite, celle des cerveaux, et des bras. Depuis la création de l’Allemagne de l’Est en 1949, plus de 3,5 millions de personnes seraient déjà passées à Berlin ouest, enclave occidentale au coeur de la RDA, avant que ne débute sa construction.

Le secret a été bien gardé. Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, des milliers de soldats est-allemands bloquent les rues et les voies ferrées et déroulent des barbelés et des grilles tout autour de Berlin-ouest. Dans les semaines qui suivent, un mur de béton et tout un dispositif de sécurité, de 155 km de long, sort de terre. 136 personnes ont perdu la vie en essayant de le franchir, jusqu’à sa chute le 9 novembre 1989.

Voir la reconstitution 3D du Mur de Berlin en vidéo :

3. POSTDAMER PLATZ 

Berlin, Postdamer Platz

Encore quelques restes du Mur de Berlin, cette fois-ci sur la Postdamer platz. Particulièrement intéressant parce que l’endroit était autrefois en plein cœur du no man’s land et qu’il incarne désormais le renouveau de Berlin, avec le Sony Center et ses autres bâtiments ultra-modernes.

Les morceaux du Mur sont situés juste à la sortie du métro, comme des œuvres urbaines.

Pratique : Postdamer platz, S etU-Bahn Postdamer platz.

4. LE MÉMORIAL DU MUR DE BERLIN

Berlin, Mémorial du Mur

Selon nous, aller au Mémorial du Mur, c’est un indispensable d’une visite à Berlin. C’est le seul endroit où il est possible de voir encore l’intégralité du dispositif frontalier côté RDA.

Le Mémorial du Mur de Berlin, ou Mémorial de la Bernauer strasse, s’étend sur 1,4 km, avec notamment 220 mètres de mur encore dressé.  Il y a un centre des visiteurs et un centre de documentation (entrée gratuite !) qui propose film, photos et infos pour tout comprendre de l’histoire de la division de Berlin, et de l’Allemagne. De là, il est possible de prendre de la hauteur et de monter sur une terrasse pour voir le dispositif qui constituait ce qu’on appelle Mur de Berlin.

Berlin, Mémorial du Mur, no man's land

La Bernauer strasse est symbolique de la division de la ville : les façades des maisons étaient situées à l’est tandis que le trottoir appartenait déjà à Berlin-ouest. L’endroit fut le théâtre de spectaculaires évasions (ou tentatives) avant que toutes les fenêtres ne soient murées et les bâtiments évacuées. Des vidéos d’archives sont aussi visibles le long de l’exposition en plein air.

Pratique : Mémorial du Mur de Berlin (Gedenkstätte Berliner Mauer), Bernauer Strasse 111, centre d’accueil des visiteurs ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 18 h. U-Bahn Bernauer strasse ; S-Bahn Nordbahnof.

5. TOPOGRAPHIE DE LA TERREUR

À Berlin, les différentes strates d’une Histoire souvent tourmentée se mêlent et s’entremêlent. Les institutions les plus terribles de l’Allemagne nazie se trouvaient ainsi dans la Niederkirchner strasse : le siège de la SS et la quartier général de la Gestapo. Brrrrr.

L’endroit abrite aujourd’hui l’exposition Topographie de la terreur (Topographie des Terrors) qui explique le fonctionnement du régime nazi, des camps de concentration et affiche visages et biographies de ses principaux acteurs. Si vous voulez voir des vrais salauds, c’est ici que ça se passe.

À l’extérieur, autre genre de saloperie : le Mur de Berlin, donc. Il en reste un tronçon impressionnant de 200 m de long pratiquement intact, seulement amoché par les coups de burin des chasseurs de souvenir (il est désormais protégé du public).

Pratique : Topographie de la terreur, Niederkirchner strasse, 8. Entrée gratuite, musée ouvert tous les jours de 10 h à 20 h. S-Bahn Postdamer platz.

9 NOVEMBRE, DATE BÉNIE… OU MAUDITE
La date du 9 novembre, jour de la chute du Mur en 1989, a été envisagée pour devenir la Fête nationale de l’Allemagne. D’autant qu’elle marque aussi la proclamation de la république de Weimar (et la fin de la monarchie) en 1918.
Aïe, großes Problem : le 9 novembre est aussi le jour du putsch d’Adolf Hitler (en 1923), et de la terrible Nuit de cristal, le pogrom anti-juif commis par les nazis le 9 novembre 1938. Et donc… c’est le 3 octobre, jour de la réunification des deux Allemagnes, qui a été choisi comme Fête nationale.

Categories: Allemagne, City trip

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