Chili

Escale dans le désert d’Atacama

CHILI – San Pedro de Atacama, à l’extrême nord du pays, est une ville oasis au cœur du désert le plus sec du monde. Des chiens, des vélos et un soleil brûlant.

Chili, San Pedro de Atacama, Valle de la luna

Adios Bolivia, holà Chile ! On quitte les merveilles du Sud Lipez (lire aussi Salar d’Uyuni, vers l’infini et au-delà) pour débarquer dans la région désertique du nord du Chili. À la frontière, les routes parfaitement goudronnées remplacent les pistes caillouteuses. On le constatera à chaque entrée dans le pays : le ministère de l’Agriculture passe au peigne fin les bagages des voyageurs à la recherche des moindres fruits et légumes en provenance de Bolivie (on les comprend, les tomates sont dangereuses on vous l’a déjà dit). Sauf que chez les Chiliens, ça peut virer à l’excès : tout produit frais est systématiquement confisqué ! Oubliez les sandwiches et autres snacks non emballés quand vous passez à la douane, ou mangez-les vite avant d’arriver.

LE DÉSERT D’ATACAMA EN QUELQUES MOTS 
Il a la réputation d’être le désert le plus aride du monde. Il ne pleut tout simplement jamais, ou presque. Le désert d’Atacama, tout au nord du Chili, à la frontière avec la Bolivie et l’Argentine, s’étale sur 105 000 m2. Terre craquelée, geysers, volcans : en fait, ce n’est plus tout à fait la Terre, c’est déjà Mars ; la Nasa y teste d’ailleurs les véhicules destinés à rouler sur la Planète rouge.
Mais aussi sauvage soit-il, c’est aussi un lieu très visité, justement pour la beauté extraterrestre de ses paysages. L’activité touristique se concentre à et autour du village-oasis de San Pedro, situé à quelques dizaines de kilomètres au nord du tropique du Capricorne.

 

Chili, San Pedro de AtacamaBientôt midi, on arrive à San Pedro de Atacama, sous un soleil brûlant (ça faisait longtemps et ça fait du bien) avec nos compagnons de voyage écossais et anglais. À six, on a anticipé et réservé une auberge. Il paraît que les hébergements bon marché sont vite complets dans le coin. Et ici, en pesos chilenos, tout est beaucoup beaucoup plus cher qu’en Bolivie

Le village de San Pedro, à 2400 m d’altitude, oasis au coeur du désert est étonnamment joli. Les maisons autour de la place principale et dans les rues du centre ont toutes été fabriquées à base d’adobe (argile et paille séché au soleil). Pour ceux qui ne seraient pas prévenu : si l’architecture offre une allure authentique au village, sachez que deux commerces sur trois en ville sont consacrés au tourisme (cafés, restaurants, agences de voyage, souvenirs…). Forcément, ça enlève un peu de charme.

Pas de tête dans les étoiles

En venant à San Pedro de Atacama, on avait deux envies : contempler le désert bien sûr, mais aussi y observer les étoiles. Le site, loin de toute pollution lumineuse, a été choisi par les scientifiques comme base d’observation. Et l’idée de comtempler cette toile noire parsemée de milliers de lumières en plein cœur d’un site grandiose nous faisait rêver. Un rêve qui n’est malheureusement pas devenu réalité. On ne fait pas tout ce qu’on veut en voyage.

Chili, San Pedro de Atacama, volcan Licancabur

L’explication : aucune séance d’observation n’est organisée pendant la période de la pleine lune, la luminosité de cette dernière « gâchant » le spectacle. Et la pleine lune, on ne peut rien contre elle… Obligés d’attendre une semaine pour pouvoir à nouveau participer à une excursion, on a donc remis ce joli rêve à une autre aventure.
Important donc si vous souhaitez vous rendre dans le désert pour les étoiles : consulter le calendrier lunaire avant. Et si jamais vous tombez sur des agences qui vous proposent une sortie à ce moment là, sachez d’avance qu’elles sont malhonnêtes. C’est dit.

À bicyclette

Heureusement le désert, lui, est bien là. Et il n’y a qu’à faire quelques kilomètres hors de la ville pour découvrir ses surprenants paysages. Il est possible de partir en excursion avec une agence pour découvrir le Salar d’Atacama, les geysers de la région et autres merveilles. On a choisi de faire différemment. Plus économique et plus simple. On a réservé une paire de VTT pour une demi-journée (avec la chaleur, difficile de s’imaginer pédalant toute une journée). Le loueur de vélos, rue Ignacio carrera Pinto à deux pas du Sol Atacama Hostel (lire ci-dessous), est sympa : il nous les loue en fin de soirée jusqu’au lendemain 14 h, c’est « ça » pour lui une demi journée. Tarif : 3000 pesos, soit 3,80 euros. Notre conseil : n’hésitez pas à sortir du centre pour trouver des vélos moins chers… et des loueurs plus sympas.

Chili, San Pedro de Atacama7 h 30, on enfourche déjà nos deux-roues, direction la Vallée de la mort. Nos amis britanniques préfèrent faire une grasse matinée. Notre objectif du jour : être revenus avant d’avoir brûlé sous le soleil écrasant de midi. On est tout juste sorti de l’auberge qu’un compagnon de voyage inattendu nous emboite le pas. Un gros toutou. Il va nous suivre pendant une bonne partie de la matinée. Et il ne sera pas le seul, sur le chemin, trois autres se joignent à lui. Ainsi en est-il ici : les chiens errants, très nombreux et en mal d’affection, suivent le moindre étranger qui passe. Ne vous alarmez pas, ils sont (quasiment) toujours très gentils.

Nous voilà en route pour la Vallée de la mort, la Valle de la muerte. En suivant la carte fourni par le loueur de VTT, on s’engage sur la route 23, à l’ouest de San Pedro. Nos quatre compagnons nous font quelques frayeurs sur la route et manquent à plusieurs reprises de se faire écraser. Au bout d’une grosse heure, essentiellement en montée, et alors qu’on commence à être certains d’avoir loupé l’embranchement qui mène à la Vallée de la mort, on atterrit, au sommet d’une colline, au magnifique mirador sur la Vallée de la lune (Valle de la luna).

L’endroit porte bien son nom : c’est clair, il n’appartient pas à notre planète. On n’aurait pas pensé pouvoir l’atteindre, notre coup de bol est un coup de chance et en fait, c’est tout à fait faisable (à condition de ne pas parcourir cette bonne quinzaine de bornes aux heures les plus chaudes). On repart – en descente, c’est beaucoup plus facile – pour retrouver le carrefour manqué et enfin découvrir la Vallée de la mort et ses immenses dunes de sables (comme toujours, n’hésitez pas à cliquer sur les images du diaporama ci-dessous). Attention si vous vous engagez sur cette piste : elle est extrêmement sablonneuse et, à vélo, devient de plus en plus pénible. Notre conseil : au lieu de faire demi-tour comme nous au mirador de la Vallée de la lune, cherchez la piste qui redescend par la Vallée de la mort (voir les deux cartes ci-dessus) ; en descendant, elle est beaucoup plus réalisable.

L’après-midi, c’est farniente, à l’ombre, après avoir profité de nos montures pour un passage à la gare routière afin d’acheter nos billets pour le lendemain. Direction Santiago, la capitale. 24 heures de bus au programme.

NOS ADRESSES 
Où dormir ?
Sol Atacama hostelIgnacio Carrera PintoCette petite auberge offre plusieurs dortoirs qui donnent sur une agréable cour intérieure. Un peu excentré, il avait, lors de notre passage de gros problème de wifi. L’hôtel propose néanmoins des prix plus intéressants que ses voisins. Tarif : 6 900 pesos la nuit en dortoir, soit 8,70 euros.
Où manger ? 
Barros, calle Licancabur. Ça faisait longtemps que l’on avait pas apprécié un restaurant comme celui-ci. Essayé un peu au hasard, on y est revenu 2 fois en 3 jours. L’almuerzo propose pour 4 000 pesos (5 euros) un large choix d’entrées, de plats et le dessert du chef. Et en plus c’est copieux. On vous conseille : le pastel de papas ou les lasagnes au poulet.  

 

 

Categories: Chili

5 replies »

  1. Le désert d’atacama nous a laissé sans voix. Les paysages sont magnifiques, il y a pleins d’excursions qui valent la peine de s’attarder dans cette région.
    Dommage pour les étoiles, nous n’y avons pas eu le droit non plus avec la pleine lune…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.