Cambodge

Visiter les temples d’Angkor en 3 jours sans la foule

CAMBODGE – Après Phnom Penh, on a passé 3 jours (2 à vélo, 1 en tuk tuk) à visiter Angkor. Magique ! Carnet de voyage, carte et tous nos conseils pour réussir sa visite de la 8e merveille du monde.

Cambodge, Angkor, Ta Prom

Visiter les temples d’Angkor. Ça, on l’avait coché sur notre carte dès le début, lorsque notre projet de voyage autour du monde n’était encore qu’une idée en l’air. À l’instar de la Grande Muraille de Chine, quelques semaines plus tôt, ou du Machu Picchu, quelques mois plus tard, on ne voulait pas passer à côté des temples d’Angkor, au Cambodge, considérés comme la huitième merveille du monde. Alors en venant depuis Phnom Penh, entre Vietnam et Thaïlande, on a fait le détour par Siem Reap (prononcez Sim Rip), la ville voisine. Pour consacrer trois jours complets à la visite. Est-ce que ça vaut le coup ? Récit et conseils.

                                     

JOUR 1. Réveil à 6 h 30. On traverse la rue pour aller prendre le petit-déjeuner dans l’hôtel en face, celui qui nous a fait le coup du surbooking (lire l’article Petites arnaques à Siem Reap). Petits-déjs gratos, il nous doit bien ça. Une heure plus tard – le service est lent, en plus – on se met en route sur les vélos prêtés par notre hôtel (l’autre, donc, lire notre encadré en fin d’article). C’est parti : d’abord, huit petits kilomètres depuis Siem Reap pour rejoindre le mythique temple d’Angkor Wat et ses « voisins » d’Angkor Thom, via un arrêt obligatoire, à mi-chemin, à la billetterie du site (le pass trois jours a augmenté depuis notre passage, il coûte 62 dollars par personne (55 euros, au lieu de 36 jusqu’en 2017) ; la journée c’est 37 dollars, la semaine 72 dollars).

LES TEMPLES D’ANGKOR : HISTOIRE ET TOURISME
Au total, le site d’Angkor s’étend sur environ 400 kilomètres carrés (!) et compte une foule de temples – une centaine – et de structures hydrauliques (bassins, canaux).
Du IXe au XVe siècle, il a été le centre du royaume khmer. « Angkor est un site majeur illustrant les valeurs culturelles, religieuses et symboliques, outre qu’il présente une grande importance architecturale, archéologique et artistique », écrit l’Unesco, qui l’a évidemment inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité en 1992 (lire la fiche détaillée).
Trois millions de personne visitent l’endroit chaque année. Attention : tenue correcte exigée pour pénétrer dans certains temples : prévoyez manches et jambes longues (un foulard ne suffit pas). Pas de débat, c’est la règle.

 

Cambodge, Angkor, vélo crevé  ©OniralamaLe problème, c’est qu’à la suite dudit arrêt, la roue arrière de la monture de Mathieu est à plat. Crevée. Bon, on continue quand même. Après un kilomètre et demi de plus sur la jante, celle-ci commence à se voiler plus que sérieusement. On ne tiendra pas toute notre première journée d’exploration comme ça, il faut trouver une solution. Alors on s’arrête devant des petits bouis-bouis accolés à un village, on fini par apercevoir deux bicyclettes devant l’un d’eux. On va essayer d’en louer une, au débotté.

La maîtresse de maison, qui parle trois mots d’anglais, a l’air OK. Merci madame, on va prendre la première, celle qui est en bon état. Ah non, celle-ci, son fils en a besoin pour aller à l’école nous fait-elle comprendre. Pas question d’empêcher le gamin d’aller en cours. Va pour l’autre, alors. Voilà comment pour un dollar la journée, Mathieu se retrouve juché sur une machine improbable, guidon façon Harley, sans freins, avec une pédale en lambeaux et une selle dont la mousse, en grande partie disparue, a dû servir à calmer le chien du village. C’est reparti ! À l’assaut des temples !

Angkor Thom : trois kilomètres de côté

On passe juste devant le gigantesque ANGKOR WAT. Celui-là, on se le garde pour plus tard. Direction ANGKOR THOM, ancienne cité royale à la forme carrée, dont chaque côté fait environ trois kilomètres (voir le plan ci-dessous). Et ce n’est qu’une partie de l’ensemble : imaginez la taille de ce site ! On gare nos vélos devant la porte sud (pas besoin d’attacher le petit dernier, personne ne le volera) et on bifurque vers l’ouest en haut des remparts, sitôt la porte franchie pour une petite matinée de marche à pied sur un sentier calme, emprunté seulement par quelques vététistes, des voyageurs qui ont opté pour la sortie accompagnée par ce biais. 

Cambodge, Angkor, carte

Pour le déjeuner, on réussit à négocier le plat de viande ou poisson et riz à un dollar (oui, dans l’enceinte même du site : petit message à ceux qui disent l’endroit hors de prix !) ; on part pique-niquer dans l’herbe au sommet des remparts, à côté de la porte nord… Loin de la foule. Après la fresh coconut de rigueur, on est prêts à attaquer les choses sérieuses dans l’après-midi.

On traverse d’abord la bien-nommée Terrasse des éléphants, avec ses bas reliefs de pachydermes sur plusieurs centaines de mètres. Derrière elle, la pyramide du PHIMEANAKAS rappelle les temples mayas. On est seuls. Tout comme lorsqu’on se balade encore un peu plus loin dans les petites ruines qui jaillissent ça et là de la végétation. Seulement nous à nous prendre parfois pour des explorateurs, Indiana Jones de pacotille qui découvriraient des merveilles inconnues dans la jungle. Ta tata ta !

Cambodge, Angkor, moines au Baphuon

Temple suivant : le BAPHUON . Sur la longue plateforme de pierre qui en marque l’entrée, quelques moines, toges orange et sandales, se prennent en photos, avec un Ipad. Insolite. Là encore, jusqu’au sommet de ce magnifique monument, on ne croise qu’une poignée de visiteurs. 

Cambodge, Angkor, BayonIl ne sont guère plus nombreux quelques instants plus tard, alors que la lumière commence à décliner, lorsqu’on déambule dans le cœur du BAYON, le temple central d’Angkor Thom, l’un des plus célèbres du site. Le Bayon, c’est quelque chose. De loin, on croirait voir une belle et gigantesque ruine, un géant édifice de pierre qui se serait effondré sur lui-même. De près, pas pareil. L’endroit est captivant. Partout, des visages émergent des tours, des murs. Chaque centimètre carré est incroyablement travaillé. Somptueux.

Le Bayon : somptueux

Sur le chemin du retour, petit halte devant Angkor Wat, au coucher du soleil. Non, on ne rentre pas, pas encore. Celui-là, on vous l’a dit, on se le garde pour plus tard… Le temps de rendre, au passage, le vestige de bicyclette-Harley à sa propriétaire et on met le cap sur Siem Reap. À deux sur le même vélo, dans le trafic, c’est folklo ; l’autre, laissé à notre « loueuse », sera récupéré plus tard par le proprio de notre hôtel. Sur la route, nos amis Aude et Pablo nous encadrent, façon convoi exceptionnel. Une première journée exaltante et fatigante.

JOUR 2. On a rendez-vous à cinq heures du matin avec Mister Sambo, souriant chauffeur de tuk-tuk rencontré par hasard la veille. On a réservé ses services, et son véhicule, pour toute la journée (15 dollars à quatre, 13,50 euros, négociez), histoire d’aller voir les temples et les plus éloignés et de parcourir le maximum de distance. Ah oui, parce qu’on vous a pas dit : entre quelques averses de mousson, il fait quand même une chaleur – et une humidité – de dingue.

Ankor Wat, enfin

Cambodge, Angkor Wat, lever de soleil

Avant tout, cette-fois ça y est, on a rendez-vous avec l’iconique ANGKOR WAT, rien de moins que le plus grand monument religieux de la planète (grosso modo, un carré d’un kilomètre de côté). Symbole du Cambodge, ce temple figure sur son drapeau national. Au lever du soleil, il paraît que la vue sur les tours est magique. Le hic, c’est qu’on n’est pas tout à fait les premiers à avoir eu l’idée. Ce coup-ci, on n’est pas seuls, loin de là. La promesse d’un tel spectacle, forcément, ça déplace les foules. Mais bon, ça vaut le coup de se lever matin et de voisiner, en rang d’oignons, aux côtés de centaines d’autres voyageurs silencieux, venus du monde entier. Ce moment, on ne l’oubliera pas.

Quasiment seuls dans les temples d’Angkor !

On avait lu les récits de plusieurs voyageurs désenchantés par leur passage à Angkor, agacés d’avoir dû s’y coltiner sans cesse des hordes de touristes. Pour nous, ce lever de soleil sera vraiment le seul moment, durant ces trois jours intenses de visite, lors duquel on aura eu une impression d’attroupement. Tout le reste du temps, en ce début juillet, on aura pu profiter des temples de manière sereine. Souvent même, quasiment en solitaire. Peut-être parce qu’on n’a suivi aucun des circuits « officiels », ni le grand, ni le petit. Peut-être qu’on a été chanceux.

Cambodge, Angkor Wat

Même Angkor Wat est calme, ce matin-là, après qu’une grande partie des autres lève-tôt se soit dispersée. On arpente les galeries aux murs ouvragés, sur lesquels dansent des milliers d’apsaras. On passe d’une cour à l’autre. Puis on grimpe jusqu’au sommet de la tour centrale. Le temple le plus célèbre est aussi celui qui est le mieux conservé, parce qu’il a été utilisé par des moines bouddhistes durant tous ces siècles. Mais il ne sera pas celui qui nous a le plus ému. Finalement, il s’apprécie presque mieux de l’extérieur (c’est notre avis, hein ; et on le partage parce qu’on écrit ce qu’on veut ici, non mais).

Preah Khan, surréaliste

Mister Sambo nous attend depuis plus de deux heures au guidon de son tuk-tuk. On le guide vers les lieux que l’on souhaite visiter, vers l’est du monumental site. On enchaîne. Le TA PROHM, mis à l’honneur dans le film Tomb Raider, qui est resté tel qu’il a été découvert au début du XXe siècle. L’endroit est l’un des plus photographié de l’ensemble pour les racines de fromagers (les arbres, hein) qui s’entremêlent aux pierres. Le BANTEAY KDEI, lui-aussi grignoté par la végétation. Le PRE ROUP, forme pyramidale et escalier monumental. Le PREAH NEAK PEAN, plus petit que les autres et tout mignon, seul au milieu de son plan d’eau (malheureusement presque à sec en cette saison).

Cambodge, Angkor, Preah Khan

Des temples, il y en a des dizaines. Ça semble sans fin. On demande à notre chauffeur quel est son préféré. Il n’hésite pas : c’est le PREAH KHAN. Eh bien, on y va, alors ! Mister Sambo ne se trompe pas. L’édifice colossal (l’enceinte fait 800 mètres de long), qui a tout bonnement servi de ville provisoire pendant la construction d’Ankgor Thom, est en bonne partie effondré. Ça le rend d’autant plus surnaturel, forêt de pierre, jungle végétale. On s’y abrite le temps d’un orage. Il n’y a presque personne d’autre que nous. Le gris sombre des murs nervures de grès rouge et du vert vif du lichen. L’atmosphère est irréelle. Fantasmagorique.

Avant de rentrer, en fin d’après-midi, petit passage en tuk-tuk devant le Bayon et Angkor Wat. Juste pour le plaisir des yeux.

Jour 3. Rendez-vous dans le hall de l’hôtel à 7 heures. Petit-déjeuner. Vélos (il n’y aura pas d’ennui mécanique cette fois). On arrive assez vite sur le site et on débute cette troisième et dernière journée par le PHNOM BAKEMG, dissimulé au sommet d’une colline, dans la jungle. Nous grimpons jusqu’en haut (aarrgh, il fait déjà bien chaud) : le temple est le plus ancien de tous, bâti vers l’an 900. Il est en pleine rénovation. Au loin, les tours d’Angkor Wat émergent de la jungle. Magique. Quelques centaines de mètres plus loin, petite halte par le BAKSEI CHAMKROMG, nouveau temple pyramide, avant de pénétrer une nouvelle fois dans l’enceinte d’Angkor Thom. On ne s’en lasse pas.

On croise singes et éléphants, on repasse devant le Bayon, la Terrasse des éléphants et on file directement jusqu’à la porte Est pour visiter THOMANTON et CHAO SAY TEVODA. Deux magnifiques « petits » temples. Petits, à l’échelle d’Angkor : chacun fait juste la taille d’une cathédrale. L’un comme l’autre, seul, ailleurs dans la jungle, constituerait une vraie attraction touristique, c’est sûr. Ici, ce sont deux temples parmi les autres. Deux perles de plus égarées dans un gigantesque écrin de verdure. Visiter les temples d’Angkor, ça, on l’avait coché sur notre carte dès le début. On ne le regrette pas.

Quelques conseils pour profiter de la visite des temples d’Angkor

  • Quelle durée ? Au moins trois jours, selon nous. Le site est très grand, et ça vaut largement le coup de s’éloigner des deux ou trois temples les plus visités.
  • Levez-vous tôt. Commencez à visiter dès l’ouverture, à 7 heures. Pour éviter la chaleur. Et pour éviter la foule aussi, qui se concentre essentiellement au lever du soleil à Angkor Wat.
  • Tuk tuk ou vélo ? Et pourquoi pas les deux ? Le tuk tuk permet de couvrir beaucoup de distance, et de ne pas (trop) souffrir de la chaleur : louez-en un un jour sur les trois. Mais à vélo, on peut s’avancer dans des petits sentiers peu fréquentés, découvrir par soi-même. Vous n’aurez pas de difficulté à en louer. Tous les hôtels en proposent.
  • Circuit long ou court ? Aucun. Évitez les circuits « officiels » et la foule qui les suit. Ainsi, par exemple, décalez votre pause repas : pendant que les autres mangent, visitez !
  • Prévoyez de l’eau, bien sûr, mais aussi des vêtements longs, manches et jambes, pour pouvoir accéder aux temples.

OÙ DORMIR À SIEM REAP ?
Juste en face ! Initialement, nous avions donc réservé au Chez moi suite and spa, hôtel de marlous qui pratiquent allègrement le surbooking. Tout à fait par hasard, on a donc atterri au Champey villa (ex-Samros khmer villa, rebaptisé lors de notre passage), sur Sombai Road. À l’entrée de la ville, du côté des temples : parfait pour éviter l’agitation touristique agaçante de Siem Reap et pour rejoindre les temples. La patronne, adorable, nous a consenti un tarif à 12 dollars la nuit (10,80 euros) pour des chambres doubles propres, très grandes, avec thé, café et petites bouteilles d’eau fourni chaque jour. Wifi OK. Et… piscine : ça fait du bien de faire trempette après toute une journée de visite.
QUE FAIRE À SIEM REAP ?
La ville de Siem Reap ne mérite pas une visite en soi… L’intérêt principal de la ville est ailleurs. Mais pour occuper vos fins de journées, où vos jours de repos entre les visites des temples d’Angkor, voici une petite liste de choses à faire sur place :
Pub street. Artère touristique ultra animée en soirée, en cœur de ville. Très lumineuse, très bruyante avec une bonne dose de boutiques souvenirs, de bars et restaurants. On ne vous conseille pas d’y passer toutes vos soirées, mais une fois en passant, pourquoi pas.
Night market. À deux pas de Pub Street, un concentré de toutes les bricoles locales que vous pouvez ramener en France. C’est plus cher qu’à Phnom Penh, mais il y a de jolies choses. Marchandez dur.
Vieux marché (psaar Chas). Sous ces halles étouffantes s’agglutinent contrefaçons, souvenirs, fruits, légumes et autres viandes. Un autre repaire où faire ses emplettes.

 

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