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La meilleure façon de visiter la Grande Muraille depuis Pékin

CHINE – Attention bon plan ! On vous dit comment dormir au pied du monument et découvrir la Grande Muraille de Chine seuls, sans les touristes. Magique.

Visiter la Grande Muraille, oui, mais sans les hordes de touristes. Le monument rien que pour nous. Un rêve qu’on a réalisé, l’un des meilleurs moments de notre tour du monde.
Du côté de Jinshanling, on a vécu un moment magique, inoubliable, hors du temps. Un rêve finalement assez facile à concrétiser depuis Pékin. On vous raconte, on vous montre, et on partage un vrai bon plan.

SEULS SUR LA GRANDE MURAILLE, SANS LES TOURISTES !
Attention, bon plan ! Pour profiter de la Grande Muraille sans les touristes, on l’avait repéré bien avant notre départ, sur les blogs de voyage novo-monde.com ou a-contresens.net. Et il est toujours valable.
Pour cela, une adresse : le Dongpo Inn, seule guesthouse dans le petit village de Dongpo, dans les montagnes, au pied du monument. C’est proche de la section de Simataï.
Pour se rendre au Dongpo Inn, il faut réserver par téléphone en appelant la famille de Liu – ou grâce à WeChat par exemple – au (+86)136.1314.3252. Nous, on s’est fait aider par un employé de notre hôtel à Pékin, pour la traduction chinois-anglais. Sinon, si vous avez un portable, ils vous donneront les indications en anglais par retour de message.
Dîtes (ou faîtes dire) votre jour d’arrivée, quelqu’un viendra vous chercher à la sortie du bus.
Comment y aller. Le bus justement : c’est un bus local, hors des circuits touristiques (donc pas trop cher ; 32 yuans l’aller, 4,20 euros). Pour le trouver, prendre le métro ligne 13, station Wangjing Xizhan ; utiliser la sortie B, traverser le pont au-dessus de la voie rapide, puis sortir côté gauche et prendre la première à droite. La station de bus est là, à 200 mètres. Monter dans le car pour Luanping (plus d’infos ici). Nous, on a demandé à un passager chinois de téléphoner pour nous à la guesthouse, pour leur faire savoir qu’on avait bien embarqué. Environ 1h40 plus tard (il faut descendre sur l’aire de service de Jinshanling), quelqu’un était là pour nous récupérer.
Combien ça coûte ? La nuit, avec le diner, le petit-déjeuner (les repas sont excellents !) et les différentes navettes : 300 yuans par personne (39 euros). L’entrée à la partie restaurée de la Grande Muraille coûte 65 yuans (8,5 euros). 
Le site : www.simataiguesthouse.com

 

NOTRE RÉCIT (et notre vidéo) :

Pour éviter les hordes de touristes qui grimpent tous les jours sur le mur par milliers, parfois en téléphérique, à Badaling (portion « refaite », la plus célèbre de la Grande Muraille, à 70 km de Pékin) ou ailleurs, il faut donc rejoindre le petit village de Dongpo, perdu dans les montagnes, à près 150 km de la capitale.

Ici pas de route goudronnée mais une piste pour rallier l’unique guesthouse du patelin. C’est le frère de la maîtresse de maison qui nous récupère à la sortie du bus. Il baragouine quatre mots d’anglais, le nécessaire pour nous expliquer qu’il faut attendre 10 min la sortie de l’école, embarquer ses deux garçons, avant de grimper à Dongpo. On l’écoute d’une oreille distraite. Depuis la sortie du bus, la Grande Muraille, dans sa portion dite de Simataï, se dresse déjà  sous nos yeux. Magique. 

Vue sur la Grande Muraille

Nous voilà arrivés, on est les seuls clients du jour. Une cour, quelques baraquements et le sourire de Madame Liu. L’endroit est simple, sans prétention. Les chambres, sans confort. On n’est pas là pour ça. La seule chose qui nous intéresse se dresse là, devant nous. La Grande Muraille. Splendide. Et même si le temps est brumeux, on ne se lasse pas de LA regarder. Maintenant confortablement installés sur la terrasse, bière à la main et cacahuète sous la dent. C’est ça, le bonheur ?

LA GRANDE MURAILLE : POURQUOI, SA LONGUEUR, LA LUNE, ETC.
Elle n’a pas d’équivalent. C’est la construction la plus importante jamais réalisée par l’Homme. Sa réalisation aurait coûté la vie à un million de personnes. La Grande Muraille de Chine, bâtie entre le IIIe siècle av. J.-C. et le XVIIe siècle servait à protéger la frontière nord du pays.
Sa longueur ? Elle varie en fonction des sources. Selon un rapport de 1990, la longueur totale des murs serait de 6 700 km. En avril 2009, l’Administration d’État chargée du patrimoine culturel, ayant utilisé des technologies de mesure plus récentes, déclarait « une longueur de 8 851,8 km dont 6 259,6 km de murs, 359,7 km de tranchées et 2 232,5 km de barrières naturelles, telles des montagnes ou des rivières ». Mais non, elle n’est pas visible depuis la Lune. Ce vieux mythe a été démenti.

 

18 h 30, topo de la situation. Une grande partie de la portion de Simataï est en travaux et donc fermée au public. Dans les tours au-dessus du village, un garde veille et en interdit l’accès en dehors des zones balisées et des heures d’ouverture. Notre hôte (qui parle anglais, mais attention, avec un accent assez déstabilisant) nous propose pour l’instant, à défaut de pouvoir grimper sur la Grande Muraille, de nous balader jusqu’au hameau de Dongpo, quelques centaines de mètres plus haut, pour profiter du coucher de soleil.  Une agréable balade, au pied du du monument.

Dans le village, authentique, on rencontre Lula, sous la garde de ses grands-parents. C’est sa mère qui gère notre guesthouse, elle est occupée à cuisiner pour nous, plus bas…  On joue un peu avec la gamine. La nuit va tomber, il est temps de rentrer. Sur la terrasse, nous attend déjà un délicieux dîner. Face à nous, la Grande Muraille est là, toujours.

Lever de soleil magique 

Avant de nous coucher, petit point sur le programme du lendemain avec Liu : réveil à 4 heures et un bonne demi-heure de grimpette pour assister au lever du soleil depuis la Grande Muraille. Mais attention, le garde veille dans l’une des tours… Il faut réussir à l’éviter.

La nuit est courte. L’excitation est à son comble. Le ciel sera-t-il clair ? Le garde va-t-il nous voir ? Bien couverts, à la lumière de nos frontales, que l’on éteindra vite, on gravit, à travers bois, le petit chemin escarpé jusqu’à la fortification. Premier pas sur la Muraille : ça y est ! Oui, c’est émouvant.

                                           

On grimpe jusqu’à la seconde tour de guet, s’éloignant au maximum de la position supposée du garde… Mais on passe sous une caméra, qui se met à clignoter. Nous a-t-elle repérés ? L’air innocent, on continue à monter puis on s’installe dans des marches, au pied d’un des belvédères, pour profiter du spectacle. Seuls au monde. Des kilomètres de site pour nous tout seuls. Et le jour qui pointe son nez. Magique.

Bientôt 5 h. Bientôt le soleil et bientôt… le garde ! Le voilà au loin, en contrebas, qui se dirige vers nous. Que faire ? Bah rien, absolument rien. Attendons. Du haut de notre point de vue, on a le temps de le voir arriver : il en a au moins pour un bon quart d’heure de montée, s’il est en forme. On continue d’admirer le paysage, en silence. Tiens, le garde a disparu derrière la tour qui nous sépare de lui. Peut-être nous laisse-t-il tranquille.

Le garde, alerté par les caméras

Surprise ! Dix minutes plus tard, le voilà qui surgit derrière nous ! Comment est-il arrivé là, sans qu’on le voit ? Ferme mais indulgent, il nous fait comprendre qu’il nous faut attendre l’heure d’ouverture du site et que l’on peut aller se recoucher… Il doit en voir passer, des touristes, renseignés par la guesthouse, qui débarquent tous les matins. Si le bonhomme refuse de poser avec nous, il nous confie ce qui nous a trahi. Réponse : les caméras, qui visiblement détectent les mouvements. Le garde dormait tranquillement et a été alerté par ses collègues. Zut !

« C’est beau, mais c’est raide »

On quitte le site, heureux d’avoir pu braver – notre « bravitude » à nous – l’interdit durant de longues minutes. Pas déçus : on a vécu un super moment. Sous les premiers rayons du soleil, on part se recoucher. Faire le plein d’énergie, avant de visiter en toute légalité le tronçon de Jinshanling, à quelques kilomètres de là. Après un copieux petit-déjeuner, on quitte notre hôte et ce cadre de vue incroyable pour découvrir une autre partie de cette interminable monument.

Le frérot nous amène, en voiture, à l’une des entrées. Visiblement pas la plus touristique, tant mieux. Il est 8 h 20, le site n’a pas encore officiellement ouvert que nous obtenons les tickets et commençons à grimper. Grande Muraille, droit devant ! Nous sommes les premiers. Encore. Porte close ? On frappe, un gardien vient nous ouvrir.

Les premiers sur la Muraille

C’est la deuxième fois de la journée qu’on met le pied sur ce chef-d’oeuvre et on éprouve le même frisson. Et aussi de l’humilité face à la taille de l’édifice : des kilomètres et des kilomètres de Grande Muraille à perte de vue.
Et pas un seul touriste ! Notre conseil : allez-y aussi dès l’ouverture. Cette partie n’a pas encore été rénovée, ce qui ne fait qu’ajouter à son charme. 

On monte. On descend. On avance durant plus d’une heure sur les pierres millénaires et toujours personne. On progresse encore un long moment avant de croiser d’autres visiteurs, en approchant de la portion restaurée de la Muraille. Deux occidentales, à contresens, visiblement épuisées. Puis d’autres petits groupes de marcheurs. Au total, on ne rencontre, allez, qu’une petite centaine de personnes sur la totalité de la matinée. Pas de quoi gâcher notre bonheur.

On s’en va, heureux. Sur le parking, un bus se gare. Il déverse sa cargaison de touristes en provenance de Pékin. Salut, nous, on quitte les lieux. Fiers et heureux d’avoir pu profiter ainsi de la Grande Muraille durant des heures. Seuls. Privilégiés.

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