Site icon A ticket to ride

Cirque de Gavarnie : une randonnée de 2 jours loin de la foule

gavarnie-vue-cascade

HAUTES-PYRÉNÉESDeux jours de randonnée et une nuit en bivouac pour découvrir, loin des touristes, le célèbre cirque de Gavarnie et celui, plus sauvage, d’Estaubé. Suivez le guide !

Visiter le Cirque de Gavarnie loin de la foule, est-ce possible ? Oui, mais ça se mérite ! La solution s’appelle randonnée. En fuyant d’abord l’accès classique et en passant par le joli plateau de Bellevue.

Au cœur du Parc National des Pyrénées, surtout en plein été, le Cirque de Gavarnie est pris d’assaut par les touristes qui empruntent tous (ou presque) le chemin principal. No way ! On a donc cherché un autre itinéraire de randonnée qui nous a permis de découvrir tranquillement le cirque, sa grande cascade et ses alentours. D’apercevoir la Brèche de Roland. Puis ensuite de basculer vers le Cirque d’Estaubé (que certains disent aussi beau que Gavarnie), tout en dormant au cœur de la montagne. Loin de tout.

LE CIRQUE DE GAVARNIE : MERVEILLE DE LA NATURE
Situé au cœur du massif pyrénéen, à la frontière franco-espagnole, ce cirque naturel d’origine glaciaire a été formé il y a 50 millions d’années. Haut lieu du Pyrénéisme, le Cirque de Gavarnie est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997.
Avec ses 1700 mètres de hauteur et ses 14 kilomètres de circonférence, c’est la plus célèbre (et spectaculaire ?) arène naturelle du monde. Le Cirque de Gavarnie est entouré de 16 sommets de plus de 3 000 mètres (Mont Perdu – 3352m, Pic du Marboré – 3248m, Taillon – 3144m…) et abrite la plus haute cascade de France, haute de 432 m. Impressionnant !
Gavarnie fait en réalité partie d’un ensemble de trois cirques : Troumouse, le plus à l’est et aussi le plus vaste et Estaubé, au centre, le plus sauvage.

Organiser sa randonnée bivouac dans le cirque de Gavarnie

Tout commence dans le village de Gavarnie (1400 m d’altitude), point de départ obligé pour l’exploration du cirque éponyme. On est sur la fin de notre séjour dans les Hautes-Pyrénées… On a gardé le meilleur pour la fin ? On espère en prendre encore plein les yeux. Après notre randonnée au Lac de Gaube et notre nuit au Pic du Midi, la barre est haute !

Le village de Gavarnie, encaissé au fond de la vallée, est à la fin d’une route en cul de sac. Terminus avant la barrière naturelle qui se dresse entre la France et l’Espagne. Le petit patelin de 150 habitants vit principalement du tourisme. Ce n’est pas une surprise. Pour nous, pas vraiment d’intérêt à traîner sur place, si ce n’est pour organiser sa virée dans le Parc.

LA MÉTÉO : ATTENTION EN MONTAGNE…

Sur place, justement, vous pourrez trouver boulangerie, supérette, office de tourisme, maison du Parc national… Tout ce qu’il faut pour s’aventurer sereinement en montagne. Attention, bien sûr, de bien vérifier la météo avant de vous engager sur les chemins du Parc. On est en montagne et ça change tout ! Ici, gardez en tête que la météo est capricieuse et imprévisible.

LE CAMPING. Si vous voulez dormir à Gavarnie la veille de votre départ, on vous conseille le camping l’Aire naturelle de la Bergerie, à l’entrée du site. Parfait pied à terre, on l’a nous-même testé. Pensez juste à réserver, il affiche vite complet.

QUELS ITINÉRAIRES DE RANDONNÉE AUTOUR DE GAVARNIE ?

Le Parc National des Pyrénées est un super terrain de jeu pour les randonneurs. Au départ de Gavarnie, de nombreux sentiers explorent le Cirque et ses alentours.

On a longtemps hésité sur l’itinéraire à emprunter. Il existe en fait peu d’itinéraires tracés pour deux jours de marche. Ou alors, ils ne nous convenaient pas vraiment. On cherchait avant tout à découvrir le Cirque de Gavarnie. Et la plupart des sentiers qui traversent le site se font sur une journée maximum.

Côté carte, il existe un petit plan disponible, pour un euro, à l’office de tourisme (une partie du plan ci-dessus). Il propose des « idées de balades tous niveaux ». On se l’est procuré. Il permet d’imaginer un circuit mais attention il est loin d’être précis…

Plusieurs balades au choix autour du Crique de Gavarnie

On vous conseille de faire un tour à la Maison du Parc national de Gavarnie, au cœur du village (tél. 05 62 92 42 48). On nous y a donné de très bons conseils et vous pourrez étudier votre itinéraire sur une carte IGN sur place, à défaut de l’acheter.

Balade n°1 (sur la carte de l’office). Elle correspond à l’itinéraire classique pour accéder au Cirque de Gavarnie, en longeant le gave et en passant par l’Hôtellerie du Cirque (bar-restaurant en été). Temps : 2 à 3h aller-retour si vous allez jusqu’à la cascade.

Notre choix : du plateau de Bellevue au Cirque d’Estaubé

Pour construire notre itinéraire sur 2 jours, on a combiné plusieurs « balades » proposées par la carte fournie à l’office du tourisme. Les balades n°2, 3 et 12. Un tracé qui nous permettait de voir le Cirque de Gavarnie, tout en échappant à la foule, et de poursuivre la découverte du parc avec le Cirque d’Estaubé.

BALADE N°2. Le Cirque de Gavarnie par le Plateau de Bellevue.
Si vous souhaitez découvrir le cirque de Gavarnie, en prenant un peu de hauteur et en évitant le monde, le plateau de Bellevue, c’est LA solution. Comptez : pas loin de 2h pour rejoindre le cirque. Niveau : facile, avec une montée à avaler tout de même.

BALADE N°3. Le Cirque de Gavarnie par le Chemin des Espugues.
On a fait en réalité qu’une petite partie de ce circuit, que l’on a récupéré à l’Hôtellerie du Cirque et que l’on a quitté en direction du Refuge des Espuguettes… Si vous faites la boucle complète, comptez 4h aller-retour (elle est répertoriée comme difficile… disons que ce n’est pas tout plat !)

BALADE N°12. La grande boucle Espuguettes-Gloriettes-Coumély.
C’est un gros morceaux. Il faut compter 7 h pour faire la boucle complète. C’est sans compter un détour par Gavarnie. Niveau : difficile. Surtout jusqu’au Cirque d’Estaubé. Il y a une très belle montée et derrière… une très belle descente !

BIVOUAC DANS LE PARC NATIONAL DES PYRÉNÉES : LES RÈGLES

Comme généralement dans tous les parcs nationaux en France, le camping n’est pas autorisé à l’intérieur du Parc national des Pyrénées. Il existe heureusement quelques exceptions si l’on respecte la règlementation en vigueur…

C’est ce dernier point qui nous a un peu embêté pendant nos réflexions. On rêvait bien sûr de planter notre tente face à la cascade de Gavarnie… Mais en lisant cette règle et en vérifiant auprès du bureau du Parc à Gavarnie : il est bel et bien interdit de poser sa tente à l’intérieur même du Cirque de Gavarnie

On a donc choisi de bivouaquer dans le Cirque d’Estaubé, loin de toute civilisation !

A noter pour celles et ceux qui préfèrent jouer la sécurité (et la proximité du confort) : des aires de bivouac sont souvent installées à proximité des refuges.

L’ÉQUIPEMENT

Pour être honnête, il s’agit de notre tout premier bivouac ! 🙂
On a déjà randonnée en autonomie complète (sur le W de Torres del Paine), mais nous dormions dans des campings.

Quand on prévoit le nécessaire pour deux jours, les sacs à dos sont forcément pleins. Et heureusement, à deux, on peux partager certaines choses (popote, tente…)

On avait dans nos sacs :

Conseil. Ne vous chargez pas en eau, entre l’hôtellerie, les refuges et les rivières, vous trouverez sans souci de quoi remplir vos gourdes, même en plein été !

La tenue en journée :

Si il vous manque quelque chose dans la liste, faites un petit tour chez les  spécialistes déquipement d’aventure. Ils ont tout ce qu’il faut pour préparer une randonnée-bivouac.

Notre randonnée de 2 jours autour de Gavarnie, étape par étape

Attention, les temps indiqués correspondent à nos temps de marche. Ils sont donc assez subjectifs puisque nous avons deux sacs-a-dos assez lourds. En revanche nous prenons très peu de pause en cours d’étape.

  1. Gavarnie – Cirque de Gavarnie par le Plateau de Bellevue (2h15)
  2. Cirque de Gavarnie – Refuge des Espuguettes par le Chemin des Espugues (1h45)
  3. Refuge des Espuguettes – Hourquette d’Alans (1h45)
  4. Hourquette d’Alans – Cabane d’Estaubé (1h10)
  5. Cabane d’Estaubé – Lac des Gloriettes (1h)
  6. Lac des Gloriettes – Granges de Coumély (0h45)
  7. Granges de Coumély – Gavarnie (2h)

(cliquez sur la carte pour agrandir)

📍 Téléchargez le tracé GPX de la randonnée réalisé par Marc, l’un de nos lecteurs randonneurs !

JOUR 1

CAMPING LA BERGERIE – CIRQUE DE GAVARNIE PAR LE PLATEAU DE BELLEVUE

Balade n°2 sur la carte de l’OT.
Durée : 2h15.

On est arrivé la veille sur Gavarnie, et avec un peu de chance, on a trouvé une place de libre au camping de la Bergerie, à l’entrée du Cirque de Gavarnie. Le réveil sonne, on sort la tête de la tente et… mauvaise nouvelle. Le ciel est bas, on ne voit même pas les montagnes aux alentours. La météo n’est pas bonne. On croise les doigts, ça doit se lever dans la matinée.

Départ à 10 h 15 du camping. Et petit à petit les sommets se dessinent autour de nous. La météo est de notre côté ! On part dans le sens inverse des premières foules. On rebrousse chemin pour récupérer un sentier à gauche et attaquer le Cirque par son flanc droit. Pendant que les familles suivent le gave et le sentier principal…

Si vous arrivez du village, vous pouvez emprunter directement le chemin dallé qui monte à l’église de Gavarnie, il rejoindra le tronçon que nous avons suivi. Le Plateau de Bellevue est très vite indiqué.

Gavarnie par le plateau de Bellevue

La première demi-heure d’ascension et ses quelques épingles assez raides sont une bonne mise en jambes, surtout avec nos sacs pour deux jours d’autonomie sur le dos. Pas de risque de s’égarer, des panneaux continuent d’indiquer la direction du plateau.

On constate bien vite que s’il y a du monde à Gavarnie, 90 % des visiteurs empruntent le sentier principal. Sur notre route, quelques marcheurs, quelques familles. Pas de file indienne. Juste des randonneurs en quête, comme nous, du meilleur de Gavarnie !

Arrivés là-haut sur le plateau, une très belle vue d’ensemble sur le Cirque de Gavarnie nous attend. On aperçoit sur la droite la Cabane de Pouey Aspé. On prend une petite pause pour admirer et souffler un peu, au milieu des vaches. Quel paysage !

Victor Hugo lui-même, dans un poème :

« C’est une montagne et une muraille tout à la fois
C’est l’édifice le plus mystérieux des architectes
C’est le colosseum de la nature
C’est Gavarnie. »

Ça en jette hein ! On n’aurait pas dit mieux…

Itinéraire bis

On attaque la redescente vers le cirque, il suffit là encore de suivre les panneaux, jusqu’à une passerelle. De là, deux possibilités : le chemin classique, à gauche, il rejoint la piste touristique et l’Hôtellerie de Gavarnie (c’est l’itinéraire proposé sur la carte). Sur les conseils de randonneurs locaux, on continue par le petit sentier en face… Plus paysager et beaucoup moins fréquenté.

On se retrouve dans une montée bien raide, où il faut parfois poser les mains (avec les gros sacs, c’est bien physique). Puis On traverse plusieurs pierriers en devers : attention, cet itinéraire n’est pas forcément accessible à tout le monde. On rallonge franchement notre itinéraire de départ. Et on n’est qu’au début de notre longue première journée…

…mais le sentier qu’on a choisi permet de rejoindre le cirque par le versant qui fait face à la cascade. Quelle claque ! Et le tout sans n’avoir croisé personne (ou presque) depuis la passerelle, ce qui est un quasi exploit ici ! Rien que pour ça on ne regrette pas d’avoir changé nos plans (et grimacé un peu avec le poids des sacs !)

La cascade de Gavarnie

Face à nous la cascade. Majestueuse et pourtant si loin encore ! On profite une dernière fois de la vue en hauteur avant de plonger dans le cirque, toujours seuls au monde ! On arrive au milieu des brebis, sur de grosses pierres. Le spot idéal pour le pique-nique, on n’hésite pas une seconde. On veux manger là, peinards, au cœur du cirque !

CIRQUE DE GAVARNIE – REFUGE DES ESPUGUETTES PAR LE CHEMIN DES ESPUGUES

Balade n°3 sur la carte.
Durée : 1h45.

Allez, c’est reparti. On rejoint le sentier principal du cirque et on retrouve la masse des touristes venus faire l’aller-retour jusqu’au cirque. Beaucoup s’avancent jusqu’au pied de la cascade. En sandales, en talons… Pas vraiment équipés pour la montagne.

On préfère redescendre vers l’hôtellerie de Gavarnie. La terrasse est pleine à craquer. On profite du robinet d’eau sur le côté du bâtiment pour remplir les gourdes, on ne traîne pas.

On emprunte le sentier qui grimpe à droite du restaurant (quand on est face à la terrasse) : le Chemin des Espugues, de son petit nom. C’est indiqué. Et quelques centaines de mètres plus tard, on est à nouveau quasiment seuls sur le chemin. La foule est déjà loin ! On est toujours étonné de constater que les gens ne cherchent jamais à éviter le monde. Alors que c’est toujours notre priorité ! Mais on ne va pas s’en plaindre.

Le refuge de Pailha, divine surprise

Le chemin des Espugues est très beau. Il grimpe régulièrement à flanc de montagne. Le cirque est dans notre dos. C’est un tout nouveau panorama qui s’offre à nous. Après une grosse demie-heure de marche, on arrive au chalet refuge de Pailha (1800m). Il n’est pas indiqué sur la carte, on s’étonne de tomber dessus ! Mais quelle surprise.

C’est un petit coin de paradis à la sortie d’une forêt et à l’entrée d’une prairie où broutent quelques vaches. La bâtisse est pleine de charme et on regretterait presque de pas faire une pause plus longue ici. Juste au-dessus, on aperçoit la brèche de Roland. L’endroit est superbe.

Même pour une simple randonnée à la journée, ce lieu vaut vraiment le coup d’œil. On est loin de l’ambiance vertigineuse du cirque. On est ici dans un écrin de verdure entouré de montagnes. La pause pique-nique idéale.

On ne peut pas trop s’attarder, on a encore du chemin devant nous ! On attaque une belle montée à travers les pâturages pyrénéens. L’herbe est verte et mœlleuse. Les vaches, en totale liberté, nous divertissent tout au long du chemin. On aperçoit là haut, le refuge…

LA BRÈCHE DE ROLAND, LÉGENDE ET RÉALITÉ
La Brèche de Roland, quelle histoire ! 15 août 778. La bataille de Roncevaux est perdue. Il ne veut surtout pas que Durandal, son épée magique, tombe aux mains des ennemis qui ont tendu l’embuscade. Roland tente donc de la briser en la frappant violemment dans la roche. Résultat : une trouée de plus de 100m de haut dans les falaises et, raté… une lame intacte. Alors Roland décide de balancer son épée de toutes ses forces dans la vallée, la légende dit qu’elle va se planter à Rocamadour dans le Lot, soit à environ 300 km de là. Record du monde toujours en cours.
Reste cette trouée dans la falaise, un col qui marque la frontière entre France et Espagne, visible à des dizaines de kilomètres à la ronde. Étonnant.
.

C’est clairement l’un de nos coups de cœur de cette randonnée. A gauche, les montagnes et le refuge des Espuguettes, à droite, la brèche de Roland, autour de nous, l’herbe fraîche et les vaches ! C’est exactement comme ça qu’on rêvait la montagne en plein été.

On apprécie d’autant plus que ça grimpe dur ! On attaque la dernière montée avant le refuge… Bien raide. Dur dur.

Vue sur le Brèche de Roland

Ça y est ! On pose les sacs pour une bonne pause bien méritée. La vue depuis le refuge (avec toujours la Brèche de Roland juste en face) est magnifique. L’effort est plus que récompensé.

REFUGE DES ESPUGUETTES – HOURQUETTE D’ALANS

Balade n°12 sur la carte.
Durée : 1h45.

Et puis si on a choisi de faire une halte au refuge, c’est parce qu’on a entendu dire que les tartes à la myrtille y étaient fameuses… Manque de bol ! Les tartes ne sont pas prêtes, elles sont encore au four. Mathieu en salivait d’avance. Tant pis, on se contentera une barre de céréales avant de repartir. Pffff.

Devant nous, encore une belle pente. On regarde les montagnes et on a encore du mal à voir où passe le chemin pour déboucher, de l’autre côté, sur le Cirque d’Estaubé… On sait juste qu’il nous reste encore 400 mètres de dénivelé positif à avaler jusqu’à la Hourquette d’Alans. Les mollets commencent à tirer…

On suit les panneaux. Plus on avance, plus se dessine le passage du col, tout là-haut. Une bonne grimpette, mais ce sera la dernière de la journée. 

Beaucoup de randonneurs qui descendent coupent à travers les pierres. On suit religieusement le chemin en épingle, sans essayer de couper. Le sac est lourd, et ce n’est pas le moment de se tromper en faisant fausse route. Seul réconfort dans cet ultime effort : la vue, toujours aussi belle. Avec un panorama de plus en plus large. Hâte de voir ce que nous réserve l’autre côté du col.

Passage au col : la Hourquette d’Alans

On s’inquiète un peu. Des nuages pointent leur nez à l’horizon. Et on n’a pas encore passé le col. Il nous reste encore du chemin avant notre spot pour la nuit… Mais une fois en haut, le soleil revient.

HOURQUETTE D’ALANS – CABANE D’ESTAUBÉ

Balade n°12 sur la carte.
Durée : 1h10.

On touche au but ! On arrive à la Hourquette d’Alans à 2430 m d’altitude. Le col offre un panorama extraordinaire avec d’un côté les pâturages que l’on vient de traverser et de l’autre le Cirque d’Estaubé. Tellement différent de celui de Gavarnie ! On bascule, au sens propre, dans le Cirque d’Estaubé. Cette sensation de passer d’un paysage à un autre paysage en traversant un col est géniale.

En contrebas, des vaches, encore des vaches. Et au dessus de nous des vautours majestueux. Fini les montées pour la journée, il faut maintenant redescendre, pour atteindre le gave qui coule au cœur du cirque…

Mais finalement, avec la fatigue cumulée et le poids des sacs, on en viendrait presque à regretter les montées. La descente est très longue et bien pentue sur les premiers mètres.

On se réconforte en rencontrant des marcheurs qui n’ont pas encore atteint le col… on connaît l’effort qu’il leur reste à fournir. La fin de journée approche. Le sentier devient de moins en moins raide, on longe le gave en contrebas, toujours entouré de vaches !

Et puis on l’aperçoit enfin ! Le lieu qu’on a choisi pour notre bivouac : la Cabane d’Estaubé. C’est ici, de l’autre côté du gave, face à la cabane qu’on plante la tente, au bord de la rivière. L’endroit est parfait. L’herbe verte et tendre, l’eau fraîche, à l’abri d’un petit talus, face aux montagnes majestueuses ! On ne pouvait pas mieux trouver.

BIVOUAC EN MONTAGNE

On monte rapidement la tente, on se rafraîchit les jambes dans l’eau de la rivière et on prépare les meilleures pâtes du monde (fromage et charcuterie des Pyrénées !) De quoi conclure une journée incroyable.

Fatigués mais heureux, on file se coucher… Oubliant même les risques d’orages annoncés dans la nuit.

Orage, ô désespoir

4h30. Réveil brutal. L’orage gronde au dessus de nos têtes. Et résonne fort dans le cirque. On flippe un peu… Surtout quand des trombes d’eau s’abattent sur la tente. La proximité de la rivière, qui nous paraissait idéale la veille, nous semble tout à coup une mauvaise idée (note pour une prochaine fois !) L’orage et les éclairs menacent pendant une heure.

5h30. Fin de l’orage. Ouf, on est passé à côté. On s’est senti tellement petit au milieu de cette nature immense et sauvage. Au cœur des éléments déchaînés. Le lendemain matin, on ressort de cette épisode humbles et reconnaissants !

JOUR 2

CABANE D’ESTAUBÉ – LAC DES GLORIETTES

Balade n°12 sur la carte.
Durée : 1h.

On est décidément chanceux. L’orage a laissé place à un soleil matinal. Qui illumine petit à petit les montagnes qui entourent le cirque. On mange un bout, on plie la tente encore humide et c’est reparti.

Direction le lac des Gloriettes (1668m). On suit le gave sur un sentier relativement plat. La nature s’éveille autour de nous, encore humide la veille. Les marmottes pointent le bout de leur nez. Les vaches, toujours là, ont elle aussi passé une mauvaise fin de nuit.

La météo, encore elle

Le ciel qui était si bleu se charge petit à petit d’humidité. Des nappes de brouillard cachent les sommets et tombent de plus en plus bas, limitant notre visibilité… Nous savions que la journée serait moins belle que la veille mais on était loin d’imaginer cette absence totale de visibilité.

On croise une famille venue observer les isards. Mais avec ces nappes de brouillard c’est peine perdu. On arrive au Lac des Gloriettes. Parait-il très photogénique. On n’aperçoit tout juste les bords de l’eau. On poursuit le sentier, en bordure du lac jusqu’au barrage. Dommage, on ne verra pas plus ce coin-là…

LAC DES GLORIETTES – GRANGES DE COUMÉLY

Balade n°12 sur la carte.
Durée : 45min.

On revient peu à peu à la civilisation. Des sentiers plus larges remplacent les chemins étroits. Quelques maisons secondaires apparaissent. De la fumée sort de la cheminée.

Il y a toujours autant le brouillard. Le relief est légèrement vallonné mais on avance bien. Seul avantage du brouillard, il vous oblige à aller droit au but. Pas de temps pour la contemplation.

Notre seul plaisir, c’est de découvrir les nombreuses granges parsemés sur le sentier. Beaucoup ont été retapé avec soin. Par beau temps, le coin doit être agréable…

Après les Granges de Coumély : deux options : redescendre sur Gèdre ou poursuivre le sentier pour atterrir à Gavarnie. On choisit la deuxième option pour boucler la boucle…

GRANGES DE COUMÉLY – GAVARNIE

Balade n°12 sur la carte.
Durée : 2h.

Sans doute est-ce à cause du brouillard, mais le sentier, pourtant plat jusqu’à la descente sur Gavarnie nous parait interminable. Le sac pèse, l’air est humide. On ne fait que quitter et remettre le pull. Toujours pas d’éclaircie en vue…

Après plus d’heure de marche, on arrive à une derrière bâtisse. Le sentier s’élargit et devient une piste forestière. La descente en lacets commence. Insupportable… C’est de loin, le passage le plus désagréable de ces deux jours. On comprend pourquoi on nous a déconseillé de commencer dans ce sens. Après 23 virages en épingles, et 40 min de descente dans la forêt sur une piste large et inintressante, on débouche enfin sur la route.

Rejoindre Gavarnie

Il ne nous reste plus que 2 kilomètres pour rejoindre Gavarnie. On traverse le gave et après une pause pique nique bien méritée, on suit le joli sentier qui borde la rivière jusqu’à Gavarnie.

Les jambes lourdes, le dos fatigué, mais le sourire aux lèvres, on rejoint le camping de la Bergerie. Et le soleil pointe enfin le bout de son nez !

Une autre idée de rando-bivouac à Gavarnie avec le chouette blog Wait and Sea.

Quitter la version mobile