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Bienvenue en Inde

Inde-Delhi

INDE – Carnets de voyage de deux filles parties pour cinq mois d’aventures dans ce pays bouleversant. Épisode 1 : Premières impressions, premières désillusions.

Il y a quelques années, je (ici, c’est Elodie qui raconte) m’envolais pour l’Inde en compagnie de Milena, une amie photographeDeux filles en territoire inconnu pendant 5 mois. L’aventure la plus totale. Tout au long de notre parcours, on a raconté, à chaud, nos impressions et nos péripéties sur un blog créé pour l’occasion.
Aujourd’hui, j’ai envie de partager ces carnets de voyage ici.
À travers cette série de 10 articles, découvrez l’Inde avec nous. On l’a d’abord détestée, puis elle nous a intrigué. Et après un long apprivoisement, on a appris à l’apprécier. Il m’a fallu du temps pour me remettre de ce voyage, mais aujourd’hui, avec le recul, je peux enfin dire : j’y retournerai.

WELCOME TO INDIA 

New Delhi, acte I 

« On va vous faire croire que l’hôtel où vous vous rendez a brûlé, qu’il est complet ou que ce magasin n’existe pas. » Tout voyageur averti a entendu un jour, avant son départ en Inde, ces recommandations. « Recommandations inutiles, pense-t-on. Moi,  je ne me laisserai pas prendre par ces ridicules mensonges ! » Grossière erreur. Car l’Indien a la fougue commerciale en lui. Et il est prêt à tout pour vous faire monter dans son rickshaw, vous amener dans l’agence de voyage d’un congénère ou, sans doute même, pour le simple plaisir de vous arnaquer, vous petit occidental moyen, assimilé ni plus ni moins à la caste des intouchables.

Quelques heures à peine après avoir mis les pieds sur le territoire indien, vous vous baladez dans Main Bazar, à New Delhi, et vous trouvez la vie formidable.

  • L’Indien vous propose gratuitement de vous transporter en rickshaw. Il certifie n’être là que pour vous servir, vous aider. Il vous prévient même des arnaques courantes pratiquées dans le coin.
  • L’Indien connaît votre guide, Lonely Planet ou Routard, sur le bout des doigts. Et les utilise avec une dextérité renversante.
  • L’Indien baragouine quelques mots en français. Avec un large sourire, il vous met à contribution et demande des conseils de prononciation, répétant en bon élève ce que vous lui enseignez.

La première journée se termine et vous comprenez que, tel un vulgaire touriste amateur, vous vous êtes fait avoir. Le rickshaw vous a amené gratuitement à un endroit, où il vous a abandonné. Obligé de payer le retour, vous vous êtes vu proposer des formules touristiques que vous n’aviez pas demandées.
Vous avez fait trois bureaux certifiés « gouvernementaux » avant de comprendre que le véritable bureau international pour acheter des tickets de train est UNIQUEMENT à la gare (comme vous l’aviez d’ailleurs lu dans le guide, avant que trois Indiens vous assurent le contraire)…

Le lendemain, vous reprenez le même chemin et un nouvel indien vient vous aborder : même argument, même technique. Maintenant vous savez, à Delhi, rien n’est gratuit.

COMMENT OBTENIR LE VISA INDIEN ?
L’entrée sur le territoire indien ne peut se faire sans visa. Et contrairement à d’autres pays, le document ne s’obtient pas simplement à votre arrivée à la douane. Cela va vous demander un minimum d’anticipation. Et encore, les procédures ont largement été simplifié ces dernières années. Si on résume, vous avez trois possibilités :
– Depuis 2015, un e-visa est disponible en ligne. Vous pouvez pré-commander votre visa , le payer et l’obtenir une fois sur place. Le gouvernement indien se réserve le droit de refuser votre entrée sur le territoire… même une fois à l’aéroport ! Donc ne criez pas victoire trop vite (les journalistes par exemple peuvent facilement être embêtés sur place même s’ils ne viennent que pour visiter le pays…)
une demande de visa dans l’un des centres français de demande de visa. Renseignez-vous bien sur les documents nécessaires, la prise de rendez-vous… Bref limiter au maximum les imprévus administratifs.

DELHI, LE RETOUR 

Delhi. Chaotique ville indienne à la détestable réputation. Rappelle toi lecteur, ce fut le point de départ de notre périple. Et plusieurs mois plus tard, nous y revoilà, davantage pour des raisons pratiques que par réelle envie. Mais maintenant que nous y sommes, autant tenter de découvrir une nouvelle facette de cette capitalee de l’arnaque touristique.

Même quartier, même hôtel. On ne change pas les habitudes. La position centrale de Paharganj et ses tarifs imbattables ont eu, une nouvelle fois, raison de nous. Dans la rue, le rabatteur de la première fois et ses copains sont toujours là. Mais mon ami, aujourd’hui, tu ne nous auras pas. On en a vu d’autres et on connaît tes combines. La tête haute, un poil irritables, on traverse Main Baazar. Le rickshaw nous propose une course à 100 roupies, on utilise le système prepaid (prépayé) aux tarifs fixes : 25 roupies. L’épicier annonce les prix à la tête du client, nous savons que tous sont mentionnés sur le paquet (oui, en Inde, le prix est toujours écrit sur tous les produits ; refusez de payer plus). Quant au vendeur de carte Sim Airtel, qui nous a vendu une puce de trois mois au prix de celle de six, à défaut de pouvoir nous venger, nous refusons catégoriquement de recharger le crédit chez lui. Non mais.

Nous voilà donc, plus conquérantes que jamais, parties à la (re)découverte de la ville. Même les détecteurs de métaux à l’entrée du métro n’ont pas raison de nous et ne trouvent pas les couteaux dans nos sacs. Direction le quartier central de Connaught Place.  Boutiques occidentales, parc verdoyant et larges trottoirs propres : une toute nouvelle image de Delhi. Le New Delhi. L’occasion de faire un tour au cinéma et de découvrir la nouvelle grande affiche de Bollywood : Ek thi DaayanEt de constater que toutes les séances du 7e art ne sont pas aussi animées que celles du Raj Mandir à Jaipur. Le film, réparti dans la catégorie « Horreur romantique », mélange les genres maladroitement. Et puis, forcément, les subtilités du dialogue en hindi, on ne les comprend pas !

Après le New, le Old Delhi, son Fort rouge et sa Mosquée, Jama Masjid. La plus grande du pays, capable d’accueillir 25 000 croyants. Attention touriste, dans ce quartier, l’Indien malhonnête reprend ses droits et encaisse 300 roupies l’entrée du site religieux. Et quand tu refuses de payer, soutenu par un fidèle de retour de la prière, le vilain monsieur qui gère la porte principale agite violemment son bâton. Pour calmer les esprits, on nous recommande de tenter notre chance à une autre entrée. Nous suivons ce conseil et partons sous les jets de peaux d’orange. Ne pas réagir à la provocation. Ne pas abandonner l’idée de visiter le bâtiment. Autre porte, autre accueil : l’entrée est bel et bien gratuite, ce sont les droits d’appareils photos qui sont encaissés 300 roupies. Et c’est parées des plus belles tuniques fleuries de la Mosquée que nous entrons.

Ah Delhi. Finalement, que penser de toi ? Ta mauvaise réputation te précède dans tout le pays. Même tes habitants certifient que tu es véreuse et dangereuse. Difficile pour nous de dire le contraire quand, à chaque pas, on tente de nous soutirer quelque chose. Notre histoire d’amour avait mal commencé. Elle restera platonique. Sans passion. Une ville comme les autres, avec ses plus et ses moins. Surtout ses moins.

Lire l’épisode suivant : L’Inde, sans les touristes 

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