PÉROU – Lima est souvent boudée lors d’un voyage au Pérou par des touristes pressés de filer vers le sud. Pourtant, il y a à faire, à visiter : Miraflores, Barranco, le centre historique…
Visiter Lima, est-ce un incontournable lors d’un voyage au Pérou ? Pas sûr, à en lire et entendre certains témoignages… L’étape mérite combien de temps, alors : rien, seulement quelques jours ou davantage ? De Miraflores à Barranco, via le quartier historique et d’autres coins insolites, il y a de quoi faire. Nous, on y a passé plus d’une semaine lors de notre tour du monde, avant de mettre le cap vers Nazca, Arequipa et le canyon de Colca.
Une semaine pour visiter Lima
À première vue, Lima ne fait pas rêver. Pour Herman Melville, l’auteur de Moby Dick, ce serait même « la ville la plus triste du monde ». Dommage, parce qu’on va y passer une semaine. Hasard du calendrier. On a rendez-vous dans la capitale avec la famille d’Elodie et quelques amis venus nous rejoindre pour un road trip au Pérou dans sept jours. Alors on va se poser. Car on est un peu fatigué ; 18 heures de décalage avec la Nouvelle-Zélande, trente heures de voyage. On a besoin d’un break.
Point positif : la météo. Il ne pleut JAMAIS à Lima ! Le courant de Humboldt (courant marin de surface venu d’Antarctique – ici, l’eau est froide, donc – et parcourant l’océan Pacifique) protège la ville de toute précipitation.
Point négatif : la météo. Une espèce de brume quasi quotidienne (la garúa) bouche le ciel une grande partie de l’année.
De l’aéroport au centre-ville. Vous débarquez au Pérou (ou carrément sur le continent sud-américain), et vous en avez entendu tellement sur les arnaques locales que vous vous méfiez de tout et de tout le monde. Surtout des taxis. La solution la plus sûre : direction le bureau Taxi green à la sortie de la zone d’arrivée de l’aéroport international Jorge-Chavez. Ils sont fiables, affichent clairement leurs prix et sont ouverts 24 h sur 24. Forcément, ils sont un poil plus chers que les taxis que vous trouverez à la sortie de l’aéroport, mais au moins vous êtes certains d’être entre de bonnes mains. Si vous êtes nombreux, vous pouvez réserver à l’avance un véhicule de circonstance.
Jusqu’au quartier Miraflores, comptez 50 nouveaux soles (13,55 euros).
Centre-ville. 30 000 bus et 200 000 taxis sillonnent la ville, qui s’étend sur une quarantaine de kilomètres. Sur la route c’est très vite la jungle. Pour éviter ce chaos, le plus simple, c’est de prendre le Métropolitano. Non ce n’est pas un métro, comme son nom pourrait le laisser croire, mais tout simplement un bus moderne circulant sur une voie qui lui est réservée. C’est le moyen le plus économique et le plus sûr pour rejoindre le centre-ville. Surtout si vous logez à Barraco ou Miraflores.
Tarifs : 4,50 NS, 1,20 euros, la carte magnétique (que l’on peut utiliser à plusieurs) et 2 NS, 0,54 euros, le trajet.
Manger à Lima : spécialités et adresses
Pour manger à Lima, les possibilités sont quasi infinies ! La scène gastronomique locale est en plein essor. Si, si. Certains spécialistes n’hésitent pas à faire de Lima la capitale gastronomique du continent. Alors autant le préciser de suite, pour goûter le meilleur du savoir-faire culinaire local, il faut y mettre le prix. Rien d’excessif, mais le budget backpackers ne suffira pas.
- Le bon plan : le menú del día. Pas toujours affiché, rarement précisé sur la carte, le menu du jour est pourtant monnaie courante. Le midi, tous les restaurants le proposent. Très copieux, il est surtout économique : comptez entre 6 à 12 NS (1,63 à 3,27 euros) pour entrée-plat-dessert-boisson.
Ne passez pas à côté de la palta rellena (avocat garni) ou des papas a la huancaina (pommes vapeurs, sauce fromage et piment) en entrada. Le lomo saltado (sauté de bœuf) ou l’aji de gallina (blancs de poulet en sauce crémeuse) en segundo. C’est pas léger-léger mais c’est typique. Regardez les ouvriers ou hommes d’affaires à côté de vous, ils choisissent tous ça… - Plus raffiné. Le Mangos, restaurant du centre commercial Larcomar à Miraflores (intégré dans les falaises du bord de mer) offre un large panel de la cuisine péruvienne sous son meilleur jour. Tous les midis, un buffet de qualité (oui ça existe) est proposé pour 60 NS (16,26 euros). Ceviche, quinoa, patates sous toutes ses formes…
Ne manquez pas le suspiro limeño en dessert (blancs d’œufs battus en neige et lait concentré). En attendant qu’une place se libère en terrasse : dégustez l’apéritif péruvien incontournable : le pisco sour (pisco, citron vert, sucre, blanc d’œuf). Éviter le créneau 13 h-14h30 : l’heure où de nombreux groupes de touristes débarquent… - Le marché de Surquillo. Ce n’est pas l’unique marché de Lima ni le plus fourni du pays mais il est authentique. Premier aperçu des fruits et spécialités locales. Et c’est l’endroit idéal pour trouver de bonnes empanadas à prix défiant toute concurrence.
Entre les quartiers de Miraflores et Surquillo, avenida Paseo de la Republica.
Voler en parapente, l’attraction incontournable ?
Bon, nous, on ne l’a pas fait. Pour des questions de budget ou de vertige, au choix. Pas de paysages fantastiques, si ce n’est la vue sur le Pacifique. Ici on vous promet plutôt des sensations en frôlant les immeubles le long de la côte, de Miraflores à Barranco.
Pour ceux qui veulent juste regarder d’en bas, le spectacle se passe tous les jours (quand il y a du vent bien sûr), le long de la corniche. Et c’est beau aussi vu du plancher des lamas.
Vol en parapente biplace au départ du Parque Raimondi, environ 175 NS, 47,60 euros les 15 min.
Huaca Pucllana, le voyage dans le temps
Le site se visite accompagné d’un guide (c’est compris dans le prix du billet d’entrée). Au choix : anglais et espagnol. Sans lui, l’endroit ne mériterait pas forcément la balade. Il ne reste plus grand chose sur place autant être honnête, ce n’est pas très visuel. Et les explications sur les différentes civilisations présentes sur le site sont plus qu’intéressantes. Pour ceux qui ne sont pas fanas d’histoire, il y a un mini zoo à l’arrière : des cuys (cochon d’inde, celui que vous aurez bientôt dans l’assiette) et des lamas. Les premiers que vous verrez sans doute !
Tarif : 12 NS, soit 3,25 euros. Ouvert tous les jours de 9 h à 17 h sauf le mardi.
Prendre le vert à Miraflores
- Parque del Amor. Ce petit carré romantique le long de la corniche est le repère des amoureux. Et il l’était déjà bien avant que le parc ne porte ce nom. Au centre : la statue du baiser, El beso, de l’artiste Victor Delfín leur rend hommage, tout comme les nombreuses phrases de poètes locaux retranscrites sur les murs de mosaïques. Mosaïques qui rappellent vaguement le parc Güell à Barcelone d’ailleurs. Pas obligé d’être en couple pour apprécier l’endroit, surtout que le parc offre un parfait point de vue sur l’océan Pacifique. Encore mieux si le soleil se couche.
- Parque Kennedy. Rien à voir avec le précédent. Celui-ci bouillonne en plein centre de Miraflores. Des centaines de personnes le traversent tous les jours à toute vitesse, entre deux rendez-vous. Les hommes d’affaires se font cirer leurs chaussures, des marchants ambulants vendent des sucreries… Presque rien de spécial, si ce n’est ces dizaines et dizaines de chats qui rodent dans le carré de verdure toute la journée. Il y en a partout. C’est devenu leur repaire au fil des ans. Et les habitants de Lima entretiennent ce « squat » en leur donnant à manger. Que vous aimiez ou non les félins, ça mérite le coup d’œil.
Envie de flâner ? Cap sur Barranco
Après un arrêt au parque municipal, direction el puente de Suspiros (le pont des soupirs, comme Venise, mais pas vraiment pareil) : un petit pont de bois qui surplombe un chemin pavé descendant jusqu’au bord de mer. Rien d’extraordinaire en soi mais les locaux adorent ! Et la balade jusqu’à l’océan n’est pas désagréable.
PS : sur le chemin, des nonnes vendent des glaces à l’eau maison, façon gros Mister freeze, à travers une porte en bois. Rafraîchissant, improbable et bon marché : 2 NS… 0,5 euros.
Pour aller à Barranco : le métropolitano ou à pied depuis Miraflores, de 40 min à une heure de marche.
Le centre historique de Lima : visite nécessaire
Quelques incontournables du centre historique:
- la Plaza Mayor, son palacio de Gobierno au nord, où réside l’actuel président, et sa statue équestre du conquistador Pizarro au centre.
- la cathédrale reconstruite après le tremblement de terre de 1746 et les vautours qui ont élu domicile dans les clochers de l’édifice.
- la basilique et le monastère de San Francisco de Asis, l’un des ensembles coloniaux les mieux préservés de Lima. La visite du monastère est obligatoirement guidée (espagnol ou anglais) : bibliothèque aux 25 000 volumes, réfectoire, patio et… catacombes ! Environ 25 000 personnes y ont été entassés. On peut y voir des crânes, des fémurs bizarrement alignés. Âmes sensibles s’abstenir. Tarifs visite : 10 NS, soit 2,70 euros.
- la basilique et le couvent Santo Domingo qui abrite encore une douzaine de moines.
- la Plaza San Martin, ses arcades et le Gran Hotel Bolivar, premier palace de la ville, qui sert les plus célèbres pisco sours de la planète.
Bref. Y’a de quoi faire à Lima.
Où dormir à Lima ? Pas forcément facile de trouver un hôtel correct. Encore plus dur de tomber sur un logement économique qui s’affiche « vert ». La chaîne Hola Hostel rassemblent des établissements qui se veulent respectueux de l’environnement. Et qui demandent à leurs clients de faire de même.
À Lima, l’Eurobackpackers Hostal, rue Manco Capác à Miraflores, fait partie de ce groupe d’hôtels consciencieux.
Tarifs : 98 NS, soit 26,57 euros. Chambres de qualité inégale, wifi moyen, mais personnel sympa.