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Salkantay trek : la randonnée idéale jusqu’au Machu Picchu ?

PÉROU – Le Salkantay trek, c’est 5 jours de randonnée jusqu’au Machu Picchu. Une aventure inoubliable.  Réservation, prix, difficulté, matériel : nos conseils pour réussir ce trek.

Le Salkantay trek, c’est la randonnée idéale pour rallier le Machu Picchu. Un superbe itinéraire de 5 jours et plus de 60 km, avec ou sans guide, depuis Cusco. Qui se termine en apothéose par la découverte de la plus emblématique des cités incas.

Les Péruviens sont formels : plus on marche longtemps pour l’atteindre, plus le Machu Picchu est beau. Tant mieux. Parce que pour nous, c’était une évidence avant même de démarrer notre tour du monde, six mois plus tôt : le Machu Picchu, on veut le rallier par un trek ! À la force des mollet, se le « gagner » en quelque sorte, en crapahutant plusieurs jours à travers les Andes.

Le Salkantay est plus accessible, en termes de réservation et de prix, que l’Inca Trial. C’est pour ça qu’on l’a choisi !

2, 3, 4 OU 5 JOURS : QUEL TREK CHOISIR POUR LE MACHU PICCHU ?

Car, outre le Salkantay, il existe plusieurs treks pour le Machu Picchu. Le plus célèbre de tous, c’est l’Inca trial (ou Inca trail), 4 jours et 3 nuits. Le seul qui permet d’arriver sur le site au petit matin du dernier jour par la Porte du soleil, en évitant l’entrée touristique et la foule des visiteurs. Très attirant, hein ? Problèmes : le nombre quotidien de marcheurs y est limité à 500 par jour (guides et porteurs compris), il faut réserver plusieurs mois à l’avance – ce qui laisse peu de place à l’improvisation lors d’un voyage au long cours – et débourser des sommes devenues fantaisistes (jusqu’à plus de 400 euros par personne).

Face à l’engouement, les agences de Cusco ont inventé une version alternative et ludique, dite Inca Jungle trail (4 jours, 3 nuits ou parfois 3 jours, 2 nuits), qui comprend plusieurs activités : VTT, rafting ou tyroliennes. Vous pouvez trouver à moins de 200 euros. Mais pas de Porte du soleil. Bof, pas trop notre délire.

Autre classique : le trek de Lares (4 jours, 3 nuits). Il est plutôt intéressant, car axé sur la traversée de communautés andines et la rencontre avec les locaux. Il est assez facile, mais du coup moins paysager que les autres. Là aussi, depuis Cusco, après négociation, c’est moins de 200 euros.

Enfin, et c’est celui que nous avons choisi : le trek du Salkantay. 5 jours, 4 nuits. Classé parmi les 25 plus beaux treks au monde par le National Geographic Magazine, il est réputé pour la variété de ces paysages. Avec un passage de col andin à plus de 4600 m le deuxième jour et une descente dans la luxuriante jungle le lendemain. Jusqu’aux bains chauds de Santa Teresa, à « seulement » 1700 m d’altitude (carte ci-dessus).

Une magnifique alternative pour rejoindre le Machu Picchu : ça nous a convaincu. Reconnu comme le plus difficile (mis à part le Choquequirao, neuf jours de marche), il représente un joli défi physique. Tout en restant accessible dans sa version « avec agence » et guide puisque vous ne portez pas tout votre matériel : tente, matelas et duvet sont transportés en camion ou à dos de mules. On est chaud !

                   

RÉSERVATION POUR LE SALKANTAY TREK : QUELLE AGENCE CHOISIR ?

Notre premier conseil : ne réservez pas en avance, sur internet ! Même si vous avez un timing serré. Vous paierez beaucoup plus cher (parfois le double) que sur place, à Cusco, d’où il est facile de trouver une place, même pour le lendemain. Oui vous trouverez une place, ne vous inquiétez pas !

Nous, on avait un peu de temps à passer à Cusco alors, entre les visites, on a démarché au moins une dizaine de bureaux de la ville pour comparer les offres et les prix. Les prestations se ressemblent beaucoup (d’autant que souvent, les clients de différentes agences se retrouvent au final dans un même groupe). On ne vous en recommandera pas forcément une : choisir avec qui vous allez partir, c’est aussi une question de contact et de feeling avec vos interlocuteurs. Mais surtout, surtout : n’hésitez pas à négocier ferme !

SALKANTAY TREK : LE PRIX

Le salkantay trek avec un guide, combien ça coûte ? Assez cher, il faut bien le dire. Nous, on a payé au total 232 dollars par personne (210 euros). Ce qui comprend : le billet pour le Machu Picchu (74 dollars, 68 euros) et à la Montaña qui surplombe le site (7 dollars), la location de la tente, du matelas et du duvet, quatre petits-déjeuners et autant de déjeuners et de dîners, collations de fin d’après-midi, la dernière nuit en hôtel à Aguas Calientes, trajets aller en bus et retour en train puis en bus.

Sachant qu’il faut aussi prévoir de donner des pourboires aux muletiers, aux cuisiniers et aux guides : la quête se fait de manière cérémoniale, devant tout le monde. Vous ne pourrez pas vous échapper, et de toute façon c’est toujours bien de leur donner un peu d’argent directement, on n’est pas sûr que les agences ne se gavent pas sur leurs dos…

Attention toutefois :

EN RANDO JUSQU’AU MACHU PICCHU : NOS CONSEILS
Non, ce trek n’est pas facile. Et la principale difficulté, outre la longueur et le dénivelé, c’est l’altitude. Si vous débarquez à Cusco et vous lancez directement dans le trek, vous risquez de souffrir. Essayez de débuter votre séjour au Pérou par d’autres activités, moins physiques. Ou a minima, prévoyez de passer au moins quelques jours à Cusco (3400 m) avant de vous lancer, pour un début d’acclimatation ; en plus, la ville est très agréable (lire aussi notre article Visiter Cusco et la vallée sacrée).
Quoi emporter ?
Prévoyez des snacks : fruits secs, barres de céréales, etc. (il y a des supérettes dans le centre de Cusco, ou au marché San Pedro). Une tablette de chocolat, aussi : c’est bon pour le moral ou pour célébrer votre passage au col du Salkantay… Pour info, de notre expérience, les repas étaient assez bons mais pas forcément très copieux, pour des gens qui marchent toute la journée.
Vous pouvez laisser un bagage de 10 kg par personne aux muletiers (attention, vous récupérerez tout sur le dos, sauf le duvet si vous l’avez loué, au matin du quatrième jour). Glissez-y une paire de tongs  pour les soirées – ça fait du bien de pouvoir quitter ses pompes, le soir -, vos affaires de rechange, des habits chauds pour les soirées et les nuits. Dans votre sac à dos de marche, allégez-vous au maximum mais prévoyez un poncho de pluie et de quoi bien vous couvrir, il peut faire frisquet en altitude.

Cette fois, vous savez tout. Voici le récit de notre Salkantay trek, jour par jour. Bienvenu à bord !

JOUR 1 LE JOUR DE VÉRITÉ

Le réveil sonne à 3 h 20. Oui, oui, 3 h 20. Ça pique un peu sur le coup, forcément. Mais en quelques minutes, ça y est, on est déjà prêts et impatients de se lancer sur le Salkantay trek. Go, go, go !

Du caaaalme. L’organisation à la péruvienne a tôt fait de mettre un frein à nos ardeurs matinales. Le petit-déjeuner qu’on nous avait promis la veille ? Le gardien de nuit de l’hôtel, qui a visiblement le réveil moins enjoué que nous, n’est au courant de rien. Mince, c’est qu’on a un peu de marche, nous… Sympa mais au ralenti, il déniche deux petits pains et deux tranches de jambon.

On le presse parce que voilà, un bus doit venir nous chercher, l’agence a bien insisté sur l’horaire :  à 4 heures pétantes devant la porte. Vers 4 h 30, donc, le véhicule arrive enfin.

On est les premiers de la tournée de ramassage. Au total, on finira à une trentaine à bord ; on quitte alors Cusco pour 2 h 30 de trajet (l’occasion de compléter un peu la nuit), dont une longue montée sur une piste aussi paysagère que vertigineuse, jusqu’au petit village de Mollepata, où une auberge sert des petit-déjeuners à ceux qui le souhaitent. Pas compris dans l’enveloppe payée à l’agence. Pas très bon marché, forcément. Juste un thé pour nous, mamita, on a nos petits sandwiches et d’autres trucs qu’on a prévu (lire aussi « quoi emporter ? » dans notre encadré ci-dessus).

C’est ici que le groupe se scinde en deux. Alex, un des deux guides explique tout ça à l’assemblée, il a l’air bien cool, drôle et compétent. Pas de bol, on est appelé dans l’autre groupe, celui de Walter, qui n’a toujours pas décroché un mot. C’est aussi ici qu’on laisse une partie de nos affaires aux muletiers (nos duvets de location, quelques affaires de rechanges, etc.) : 10 kg maximum par personne, on est à 14 kg à deux, tout va bien. Certains sont recalés à la balance : attention, ne cherchez pas à refiler davantage que le poids prévu…

Allez, encore une vingtaine de minutes de bus et cette fois ça y est, à 9 h 20 (six heures après le réveil), on se met à marcher. Enfin. Lentement. Mais ça monte déjà, gentiment mais sûrement, durant près de deux heures. Dans notre groupe, ceux qui n’ont pas eu le temps de s’acclimater à l’altitude (on est à plus de 3000 m) commencent à souffler fort. Les deux heures suivantes sont plates, le long d’un petit ruisseau, pour arriver vers 14 heures à Soraypampa (3900 m), lieu du premier campement. Nos tentes sont déjà montées, alignées sur un sol bétonné, sous de grandes bâches (les muletiers ont voyagé en camion, aujourd’hui).
Après le lunch, notre guide nous propose une petite marche optionnelle (d’ailleurs, lui choisira l’option de ne pas la faire) jusqu’à un lac d’altitude. Une bonne heure d’ascension, à plus de 4000 mètres d’altitude, avec une seconde moitié bien raide ; plus raide que ce qu’on rencontrera jusqu’à l’arrivée au Machu Picchu. Un bon test pour la suite : si vous y parvenez sans trop de difficultés, vous arriverez à boucler les jours suivants du Salkantay trek, promis. La vue est à la hauteur de l’effort : les glaciers du Humantay (5217 m) se reflètent dans les eaux du lac. C’est splendide.

De retour au camp, un « happy hour » nous attend (thé, biscuits et pop corn ; il en sera ainsi tous les jours), enchaîné quasi instantanément avec le dîner. Dodo, de bonne heure.

JOUR 2 LE JOUR LE PLUS LONG

C’est la journée la plus difficile de tout le trek. Alors réveil, 5 heures. Jean-Franco, l’assistant de Walter, vient nous réveiller dans les tentes avec un maté de coca (infusion aux feuilles de coca) brûlant. Ça va, on a plutôt bien dormi et on n’a pas trop senti le froid. On plie les affaires, on file au petit-déjeuner. À 6 h 30, tous en rond, on assiste à un briefing interminable dans lequel Walter nous répète combien cette journée va être longue et dure. Histoire de bien faire stresser celles et ceux qui s’inquiétaient déjà… Bon, allez, c’est parti.

La première heure d’ascension n’est pas trop difficile. Une bonne mise en jambes. Petite pause, recharge de feuilles de coca pour tout le monde et on attaque les choses sérieuses. Une raide grimpette de plus d’une heure, en lacets, jusqu’à un petit lac. À notre rythme, un pas après l’autre, on l’avale finalement sans trop souffrir : ça fait maintenant trois semaines qu’on n’est quasiment pas descendu en-deçà des 3000 mètres d’altitude (tous nos articles sur le Pérou), ça joue en notre faveur.

Au lac, on attendra plus d’une vingtaine de minutes l’arrivée des derniers, ceux qui ne sont pas acclimatés, avant la pause réglementaire d’un bon quart d’heure. C’est le problème des gros groupes, le rythme ne peut pas être homogène et ça n’est pas forcément agréable, ni pour les plus rapides, ni pour les plus lents.

Il reste encore une heure d’une montée assez dure jusqu’au point culminant du trek. Le col du Salkantay, qui s’élève à quelque 4600 m. Là, sous la direction de Walter, on procède à une cérémonie quechua. Chacun dépose trois feuilles de coca, symbole de la trilogie andine, sous une pierre. Petit moment de recueillement, face aux sommets. Photo de famille.

Et il faut repartir. On descend durant deux heures : on arrive à midi et demi à un petit camp, pour le lunch. Tout le monde a envie de se poser, et de manger quelque chose de chaud et consistant. Mais la journée n’est pas encore terminée, il reste deux heures et demi interminables, en légère descente, jusqu’à Chaullay (2 900 m), le site de notre deuxième nuit. On y arrive à 17 h 30, soit 11 heures après notre départ matinal : une longue longue journée. À 20h30, tout le monde est couché.

JOUR 3 LE JOUR ET LA NUIT

Aujourd’hui, c’est « grasse matinée » puisque le réveil est prévu à 6 heures. Dommage que le coq n’ait pas été mis au courant (lui, c’est dès 4 heures qu’il a commencé à sonner). Pas plus que les cuistots d’un autre groupe qui ont envoyé la musique dès 5 heures (tiens, l’air de la pub Nescafé).
Bref, à 7 h 30, on est en marche ; troisième jour du Salkantay trek. On attaque une longue et belle descente en lacets jusqu’à une rivière. C’est là qu’on est cueilli par la pluie. Enfin la pluie… Plutôt le déluge.

Alors un trek en groupe quand il pleut fort, ça se passe comment ? Chacun pour soi ! Et tant pis pour les guides ! On enfile les ponchos et on accélère sérieusement le pas. On zappe aussi les pauses. Si bien qu’on arrive en bas, au lieu de rendez-vous, près de deux heures avant l’horaire prévu. Le bus n’est pas là ? Tant pis pour le bus, on n’attend pas, on continue à pattes ! Une demi-heure de plus jusqu’au village où le déjeuner est prévu dans un petit restau.

Le bus, on le prendra après manger, pour aller jusqu’à Santa Teresa, lieu proche du troisième campement. Et où surtout, se trouvent de chouettes bains alimentés par des sources naturelles d’eau chaude (15 soles par personne avec le trajet en bus, soit 4 euros, non compris dans la note réglée à l’agence). Le site est très joli. Le plouf, agréable. Surtout, après déjà trois jours de trek sans douche.

Sauf qu’il y a un défaut : l’endroit est infesté d’une sorte de moustiques pas agressifs, non, hargneux. Voraces. Le temps de passer d’un des bassins à la douche froide et retour, soit environ 30 secondes à l’air libre, le dos de Mathieu compte au moins une vingtaine de piqûres. Et y a bien pire que lui… Curieux spectacle de voir tous ces corps constellés de boursouflures qui se dépêchent de se couvrir des pieds à la tête sitôt sortis de l’eau.

Retour au camp. Celui-ci est très bien équipé : il possède un bar. On sait que la journée du lendemain est la plus facile de toutes. Alors avec nos compagnons de marche, Quentin le Montalbanais, Hélène la Bretonne et les festifs Écossais Kirsty et Will (on va finalement voyager durant près d’un mois et trois pays avec ces deux-là, et les revoir plus tard ; belle rencontre), on a déjà anticipé en allant acheter quelques bouteilles de bières au village voisin, pour se détendre un peu.

Mais voilà, il suffit d’avoir de la musique un peu forte et des shooters d’Inka Tequila (une eau de vie improbable) à seulement un sol l’unité (0,25 euro !), pour que la soirée bascule. On boit. On rit. On boit. On danse, même. On boit. Jusque très tard. Sauf que le problème, quand on voyage depuis des mois en ne buvant qu’une bière de temps en temps, c’est qu’on manque d’entraînement. Alors quand les autres vont se coucher, pour nous deux, c’est une autre soirée qui commence. Une soirée lors de laquelle la tente, et toute la cordillère des Andes avec elle, se met à tourner dans tous les sens. On vous passe certains détails.

JOUR 4 LE JOUR DE SOUFFRANCE

Réveil à 7 heures. Aïe. Bobo la tête. Ce matin, c’est compliqué. La gueule de bois, la vraie. Salkanty trek, jour 4 : plusieurs options s’offrent à nous avant le déjeuner prévu à Hydroelectrica. Comme la plupart des marcheurs du groupe, s’échapper quelques heures pour enchaîner des tyroliennes géantes au-dessus de la jungle (15 dollars, 13,8 euros, en sus). Impossible, dans notre état. Rallier le village à pied : au moins trois heures de marche sur la route ; personne dans notre groupe ne le fera. Ou bien débourser 10 soles (2,70 euros, soit moins de trois Inka Tequila)  pour faire le trajet en bus. On ne vous le cache pas, dans notre état, c’est ce choix que nous faisons.

Cette quatrième journée devait être la plus facile, seulement trois heures de marche dans l’après-midi, sur du plat, le long du chemin de fer jusqu’à Aguas Calientes. Il faut chaud. Elle tourne au calvaire. D’autant qu’on doit transporter toutes nos affaires, puisque les mules ont déserté.

On arrive à 15 h 30. Après quatre jours de marche, on est crevés, nos habits sont dégueulasses, on a l’air de clodos :  dans les rues, les touristes proprets qui sont arrivés en train regardent passer notre groupe avec étonnement.
Ce soir, on dort à l’hôtel ; sitôt la clé récupérée c’est douche, goûter régressif (burger frites à 16 h 30, désolés) et sieste. On se réveille pour le dîner, dans un restau de la ville, lors duquel Walter notre guide nous remet de manière très officielle un sac avec le petit-déj’ du jour suivant, les billets de train de retour et surtout les précieux sésames pour entrer au Machu Picchu. On file se coucher très vite. Demain, c’est le grand jour.

JOUR 5 LE JOUR DE GLOIRE

Ouf, ça va mieux. La nuit a été réparatrice, quoique courte : réveil à 3 h 50 pour un départ du centre d’Aguas Calientes à 4 h 30. On veut être les premiers ; mais on n’est pas les seuls. Il y a une quinzaine de minutes de marche, en descente, jusqu’au pont qui permet de rejoindre l’autre rive, celle du MP. Les portes n’ouvrent à 5 heures, alors on attend ; il y a déjà une centaine de personnes, en file indienne. La pluie est là aussi.

Top départ : à l’ouverture de la grille, tout le monde se précipite sur le sentier qui monte jusqu’au site. Une ascension de 400 mètres de dénivelé positif, essentiellement constituée de marches. Entre l’eau de pluie et la sueur, sous nos ponchos changés en étuve, on arrive en haut après 45 minutes d’efforts trempés comme des soupes péruviennes. On se change. Et on attend, encore : le site n’est accessible qu’à partir de 6 heures. Rageant : on attend au milieu de la masse des autres visiteurs, ceux qui sont montés peinards avec les bus. Si bien qu’on se demande pourquoi tout le monde – nous les premiers – se précipite ainsi : ce n’est peut-être pas si utile…

Secs et changés, on retrouve peu à peu les autres membres de notre groupe et Walter, notre guide (qui n’est pas monté à pied, lui). Il va nous accompagner, deux heures durant, pour une visite guidée dans la cité inca. C’est prévu dans le trek et c’est tant mieux : c’est chouette d’avoir quelques explications avant d’être « lâchés » entre les vieilles pierres.

Voilà, après presque cinq jours et plus de 60 km d’efforts, on pénètre enfin dans l’enceinte du Machu Picchu. Avec émotion, il faut bien l’avouer. Une émotion renforcée par les circonstances : la pluie s’arrête et les brumes qui fermaient la vue s’écartent peu à peu. Instant de magie. On découvre l’endroit. C’est grand en fait, très grand. La cité en elle-même est merveilleuse, c’est vrai. Mais surtout, elle est intégrée dans un cadre naturel fantastique, sur un promontoire, entre des dizaines de montagnes abruptes. La plus merveilleuse des récompenses, après cinq jours et plus de 60 km de marche dans les montagnes andines. Moment magique.

ET AUSSI…

Montaña ou Huayna Picchu ?

Il existe deux façons de voir la cité inca dans son ensemble, en prenant de la hauteur.
En montant sur le Huayna Picchu, la fameuse montagne façon pain de sucre qu’on voit sur la plupart des photos. Sans doute la meilleure vue possible. Mais les places sont limitées à deux groupes de 200 personnes par jour ; il n’y en avait plus pour nous.

Nous, on est monté en face, sur la Montaña. Une sacrée grimpette (7 dollars, réservation obligatoire en amont) de plus d’1h20, avec des marches hautes et parfois glissantes, surtout vers la fin, pour dépasser les 3000 mètres d’altitude. Après toutes ces journées de rando, ça n’est pas si évident et honnêtement, on ne vous le conseille pas forcément : ça demande beaucoup de temps, du temps que vous ne passez pas dans la cité en elle-même ; le point de vue est vraiment haut et loin du Machu Picchu en lui-même, il vaut surtout pour embrasser le paysage dans son ensemble.

Plus d’informations pratiques pour organiser votre visite du Machu Picchu (transports, entrée…) sur le blog Explore le monde de Maryne et Jules.

MAIS AU FAIT, LE MACHU PICCHU, C’EST QUOI ?
« À 2 430 m d’altitude, dans un site montagneux d’une extraordinaire beauté, au milieu d’une forêt tropicale, Machu Picchu a probablement été la création urbaine la plus stupéfiante de l’Empire inca à son apogée : murailles, terrasses et rampes gigantesques sculptent les escarpements rocheux dont elles paraissent le prolongement. » C’est l’Unesco qui le dit : le site est classé au Patrimoine mondial depuis 1983.
Édifiée au XVe siècle et abandonnée lors de l’effondrement de l’Empire, la cité n’a jamais été atteinte par les conquistadors espagnols. Ce n’est qu’en 1911 que cet ensemble architectural quasiment intact a été redécouvert et révélé au monde. « Les quelque 200 constructions qui constituent ce centre religieux, cérémoniel, astronomique et agricole exceptionnel sont édifiées sur une crête escarpée, sillonnée de terrasses en pierre, détaille l’Unesco. Un plan rigoureux divise la cité en deux parties, la haute et la basse ville, séparant par une large place les zones agricoles des zones résidentielles. À ce jour, nombre de mystères de Machu Picchu ne sont toujours pas résolus, comme son rôle exact dans la connaissance approfondie qu’avaient les Incas de l’astronomie et de l’acclimatation d’espèces végétales sauvages. »
Tout le monde a déjà vu des photos de l’endroit mais en arrivant sur place, impossible de n’être pas frappé par la beauté et la puissance spirituelle de Machu Picchu. Attention : pour le préserver, le gouvernement péruvien a décidé de limiter le nombre de visiteurs quotidien à 2500. Sauf à y aller par un trek organisé, comme nous (auquel cas c’est l’agence qui s’occupe de vous trouver une place), il est prudent de réserver en avance, sur le site officiel : www.machupicchu.gob.pe
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