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Randonnée : une boucle de 2 jours jusqu’au Pic du Canigou

Lac de L'Estanyol avec vue sur le Canigou

FRANCE Une boucle permet d’atteindre le sommet du Canigou en 2 jours, avec une nuit en refuge ou en bivouac, aux Cortalets. La carte et les détails de cette rando.

Randonner jusqu’au Pic du Canigou, il y a déjà longtemps qu’on y pensait. Alors dès que le créneau s’est présenté, hop, on a chargé les sacs et les chaussures de marche et on a mis le cap sur les Pyrénées-Orientales et la fameuse « Montagne sacrée des Catalans », 2784 m d’altitude.

Notre programme : deux jours de rando pour atteindre le sommet avec une nuit en bivouac. L’objectif était de réaliser une boucle via le refuge de Mariailles et celui des Cortalets en gravissant le sommet d’un côté pour redescendre de l’autre (une « traversée », diraient les montagnards) afin d’éviter la foule des randonneurs à la journée. Pari réussi !

Après l’Aigoual via les 4000 marches et le Ventoux, on complète donc notre liste des sommets emblématiques de la région. Allez, on vous raconte et on vous donne tous les détails pour réussir le sommet du Canigou en deux jours de randonnée. C’est parti !

PRATIQUE : NOTRE RANDO JUSQU’AU PIC DU CANIGOU EN DÉTAILS

Comme d’habitude, on a utilisé l’application maps.me pour suivre l’itinéraire de notre randonnée jusqu’au Canigou. Ci-dessous, la capture d’écran de la carte.
Attention, le tracé débute au Refuge de Mariailles (il faut rajouter les 4km qui relient le Col de Jou à Mariailles).

Télécharger le fichier GPX sur Visorando.

Notre rando pour le Canigou est une boucle de 37,9 km en deux jours, au départ du Col de Jou (parking gratuit sur place).

📍 JOUR 1
20,3 km
7h30 à 8h de marche avec les pauses
GR (balisage rouge et blanc).

📍 JOUR 2
17,6 km
8h30 de marche (avec de nombreuses pauses)
GR (balisage rouge et blanc), puis PR (jaune) et à nouveau GR (rouge et blanc).

Pour le départ de cette randonnée, il existe une alternative, en se garant plus haut, au parking du Randé (sur une piste dont on ne garantit pas le côté carrossable), qui permet gagner quelques kilomètres. Laccès aux parkings est réglementé dans le secteur, notamment en période estivale. Les règles changent régulièrement. Renseignez-vous avant de partir.

Bon à savoir avant de partir : ne vous chargez pas en eau, il y a des sources sur le chemin pour remplir vos gourdes. Deux litres par personne suffiront largement.

Randonnée de deux jours jusqu’au Canigou : dans quel sens effectuer la boucle ?

Plusieurs retours de marcheurs préconisaient de commencer par l’ascension du Canigou en montant directement depuis le refuge de Mariailles et de revenir au Col de Jou par le GR10… On a fait l’inverse, et on ne le regrette pas !

Après l’avoir expérimenté, on est même convaincu que l’ascension du Canigou depuis les Cortalets est la meilleure option.
Pour plusieurs raisons.

J-1 : une nuit à Vernet-les-Bains, au pied du Canigou

Le pied du Canigou est à 3h de route de chez nous, Nîmes : impossible de faire le trajet avant d’entamer une journée de 7 à 8h de marche. On a choisi, pour être en forme, de dormir la veille dans le secteur du Canigou, à Vernet-les-Bains.

Pour préparer le pique-nique, il y a plusieurs boulangeries dans le centre du village, elles ouvrent toutes à 7h.

Pour info : une nuit au camping Les Cerisiers, pour deux personnes en tente avec voiture : 20 euros en pleine saison. Nous avons eu un emplacement en réservant le jour même. Le camping est basique, pas très loin du cœur du village.
Attention, il n’y a pas beaucoup de choix de restaurants sur Vernet-les-Bains.

JOUR 1 : DU COL DE JOU AU REFUGE DES CORTALETS VIA LE GR10

Le Col de Jou (1129m), point de départ de notre randonnée pour le sommet du Canigou, est situé à 7km de voiture de Vernet-les Bains. Une petite route en lacets qui monte mène au parking. Comptez bien 20 minutes de route.

Départ à 8 heures. On quitte la voiture, les sacs sur le dos, fin prêts. Vous êtes chauds ? Il va falloir ! Les deux premiers kilomètres nous jettent dans le vif du sujet : la montée, d’abord assez régulière devient un peu plus raide au bout d’un quart d’heure. On attaque une série d’épingles sous les arbres (il fait déjà chaud) qui finissent de bien nous réveiller !

Depuis le parking de Jou, le sentier est parfaitement indiqué. Il faut suivre les panneaux indiquant le Refuge de Mariailles (à 4 km), première étape de la randonnée. Ou tout simplement les balises rouges et blanches du GR10, la grande traversée des Pyrénées.

8h40, on atteint le col du Cheval mort à 1456 m. Quoi ? On a parcouru seulement 2 km… Bon, le sentier monte maintenant plus gentiment, le long d’un petit ruisseau, tout mignon. On devrait aller un peu plus vite.

Etape 1 : Le Refuge de Mariailles (1718 m)

9h20, arrivée au refuge de Mariailles (1718 m). La gardienne commence à préparer les légumes pour ses plats du midi. On ne s’attarde pas. La fontaine pour remplir les gourdes est un peu plus haut sur le GR (5-7 minutes de marche). L’eau est fraîche, l’endroit ombragé et équipé de tables de pique-nique. Petite pause, on refait le plein et c’est reparti.

Le chemin monte régulièrement, encore, toujours à l’ombre. Une promenade de santé comparé aux 2 premiers kilomètres de la randonnée. On longe le torrent du Cady, qu’on finit par traverser à gué (1985m).

Etape 2 : croisement GR10 – Canigou (2017 m)

11h, on arrive au croisement des chemins (2017 m) qui constituent le début de notre boucle. A droite, le sentier part vers le refuge Arago et permet une ascension directe du Canigou (c’est par là que l’on redesecendra demain). En attendant, nous, on reste sur le GR 10, à gauche, direction le Refuge des Cortalets. Les panneaux nous indiquent 4h45 de marche.

Le chemin est très agréable, plat, à flanc de montagne, sous les arbres. Il offre une belle vue sur la vallée et Vernet-les-Bains en contrebas. On déroule. « Si c’est comme ça jusqu’au refuge, ça va être cool ». Erreur.

12h40, c’est l’heure d’une bonne pause pour avaler un bon gros sandwich jambon fromage, peu après le col de la Jassa d’en Vernet (2040 m). Depuis le croisement, nous n’avons croisé quasiment personne sur le sentier. Comme prévu, la grande majorité des randonneurs quitte le GR10 pour l’ascension du Pic du Canigou direct. Une chance pour nous !

13h10, c’est reparti. L’ombre se fait plus rare sur cette partie du sentier.

13h50, on atteint la Jassa del Py (1749 m) après une quarantaine de minutes de marche sur un chemin technique, cassant, essentiellement dans les pierriers. Là, ce n’est plus de la balade en sifflotant.

Etape 3 : refuge de Bonne-Aigue (1741 m)

On arrive au refuge de Bonne-Aigue (une cabane, non gardée ; 1741 m), qui offre une belle vue sur la vallée. Attention, la fontaine sur place était sèche quand nous sommes passés…

On le sait, à partir de maintenant, on va devoir avaler une bonne montée pour grimper jusqu’à plus de 2200 m. Fruits secs. On se remet en route à 14h15. Effectivement, ça grimpe très fort tout de suite. La première demi-heure est bien raide, éprouvante. ça se calme un peu ensuite en quittant la forêt et en atteignant la mignonne Capitelle de la Casteille  mais ça reste physique. Heureusement, le panorama est dégagé et on voit très bien la Méditerranée. C’est dur, mais c’est beau !

Etape 4 : intersection Les Cortalets-Canigou

On monte encore régulièrement jusqu’au carrefour atteint à 15 h 30. A droite, le sentier qui mène au Canigou et que l’on empruntera demain matin. Là, on redescend, à gauche, vers le Refuge des Cortalets près duquel on va planter la tente pour bivouaquer.

On touche au but de la journée. Mais en passant à côté du petit lac des Estanyols, situé à quelques dizaines de mètres du refuge, on est obligé de faire une pause ! Le site est vraiment superbe, avec le cirque formé par les crêtes du Barbet et celle du Canigou, que l’on distingue enfin très clairement désormais. Demain, c’est tout là-haut qu’on va !

Etape 5 : arrivée au Refuge des Cortalets (2158 m)

Il n’est pas tout à fait 16h quand on arrive au refuge des Cortalets. C’est un grand refuge, avec deux bâtiments. D’un côté, la vue sur les montagnes, de l’autre, la vue sur mer. Splendide.

On jette notre tente sur l’un des emplacement prévus pour le bivouac (la plupart sont équipés de places pour y faire du feu). Fin de cette première journée. Ce soir on dîne au refuge. On a réservé les repas pour s’alléger un peu et éviter de transporter gaz, popote et surplus de nourriture. Et en attendant, en adeptes de la rando-bière, on profite de la terrasse avec des bibines bien fraîches, forcément !

LE REFUGE DES CORTALETS : VUE SUR LA MER ET LE CANIGOU   
Rare sont les refuges à offrir pareil panorama ! Depuis les Cortalets (2150 m), refuge de la Fédération française des clubs alpins et de montagne, on a une vue magnifique, à l’est, sur la mer Méditerranée. Et il suffit de faire quelques dizaines de mètres pour se retrouver sur les berges du petit lac des Estanyols avec une vue imprenable, là-haut, sur le sommet du Pic du Canigou. Chouette endroit.
Le refuge des Cortalets, ouvert toute l’année, offre une centaine de lits, en dortoir (19,20 € la nuit ; 46  en demi-pension) ;  douche chaude possible (2,50 €). Il est possible, et agréable, de bivouaquer gratuitement à proximité ; et pourquoi pas, comme nous, d’y prendre le dîner pour alléger son sac à dos (19 €). Attention : il vaut mieux réserver. Tél. 04 68 96 36 19.

JOUR 2 : DU REFUGE DES CORTALETS AU COL DE JOU VIA LE SOMMET DU CANIGOU

Réveil 6h30. Même à près de 2000 m d’altitude, en cette mi-juillet, on n’a pas du tout eu froid durant la nuit. Une bonne chose, on appréhendait un peu. On range les affaires. Autour du refuge, beaucoup d’autres randonneurs ont jeté la tente dans la soirée ; à l’intérieur, tous les couchages étaient occupés. Il y a beaucoup de monde aux Cortalets, il paraît que c’est souvent le cas.

On prend le petit déjeuner dès 7 h 15, au refuge (qui ne commence à servir qu’à 7 heures, hélas) : biscottes, céréales, tranches de pain et boissons chaudes. Le tout à 7,50 euros par personne. Après réflexion, on se demande si ça vaut vraiment le coup, sachant que croissants et chocolatines (#TeamChocolatine) sont vendues 1 euro sur place, et qu’il est également possible de commander des boissons chaudes.

Jour J : cap vers le sommet !

7h40, c’est le départ : cap vers le sommet ! On quitte les Cortalets à 2158 m pour le Pic du Canigo, 2784 m. On est frais et motivé (même si on a des courbatures de la veille un peu partout !).

Le début de la montée est régulier (celle qu’on a descendue hier), on récupère rapidement l’intersection GR 10-Canigou. 50 mètres plus loin, on tombe sur la Fontaine de la Perdrix (pas d’eau à notre passage). Pour l’instant, peu de monde dans le sens de l’ascension. Certains marcheurs descendent, après avoir gravi le sommet avant l’aube, pour y admirer le coucher de soleil.

Etape 1 : le Pic Joffre (2351 m)

On s’offre une petite pause rafraichîssement et crème solaire au Pic Joffre (2351 m d’altitude). La vue est déjà imprenable. On aperçoit l’arrête du Canigou ainsi qu’une partie du sentier qu’il nous reste à faire. Pic du Canigou droit devant !

Le chemin monte maintenant plus franchement que dans la première partie. Mais en grimpant régulièrement, l’ascension se fait bien, avec toujours en ligne de mire, l’objectif.

8h50, arrivée à La Portella, avec un point de vue sur le glacier (ou ce qu’il en reste) et le lac d’Estanyol, d’où on est parti. C’est ici que commence l’enchaînement des lacets dans les cailloux. La pente devient plus raide. Certains passages s’apparentent à de hautes marches, plus ou moins difficiles en fonction du poids de votre sac à dos !

Le chemin n’est parfois pas simple à repérer, mais le balisage jaune est bien présent sur toute la section. Suivez-le précisément !

Etape 2 : le sommet du Canigou (2784 m)

9h25. On arrive au sommet du Pic du Canigou ! Piouf ! Belle montée ! Le temps estimée est de 2h, sans nous arracher, nous avons mis un quart de moins que prévu. Au dessus de nous, un grand soleil, et pas un brin de vent. Le temps est superbe ! Et la vue… forcément spectaculaire. La mer, la plaine du Roussillon et le début de la chaîne des Pyrénées… Wahou !

Nous ne sommes pas seuls, forcément ! La plupart des randonneurs déjà présents sont arrivés par la même voie que nous. L’ascension est plus longue depuis l’autre côté, par le refuge de Mariailles. Le gros de la foule ne tardera pas. En attendant, on profite un peu de cette belle récompense, relativement au calme !

Etape 3 : la fameuse cheminée du Canigou

On quitte le Pic, en redescendant de l’autre côté, direction Mariailles, donc. C’est à dire, via la cheminée (tant redoutée!), qu’on doit emprunter dans le sens de la descente. On prend le temps de se préparer, on range les bâtons, les lunettes de soleil, on fixe biens les sacs et on attaque les premières pierres.

Avec un sac lourd sur le dos, la chute est forcément plus facile. Alors, quitte à ne pas faire dans le plus esthétique, on est descendu parfois sur les fesses, le poids du sac contre la paroi, pour passer les différentes « marches ». La vigilance est de mise.

Le départ est particulièrement impressionnant et raide, mais avec prudence, il se fait facilement. Ça ne dure que quelques mètres. La plus grande difficulté consiste à éviter de descendre dans ce passage quand la cheminée est encombrée par les randonneurs qui montent.

Etape 4 : la longue descente

10h10. On atteint le bas de la cheminée (un coucou au « Totem », photo ci-dessus) et on attaque loooongue descente ! On a récupéré nos bâtons, indispensables. La descente est peu roulante, dans les cailloux. Avec la fatigue de la veille, les jambes sont lourdes, et avec un sac pesant sur le dos, il faut éviter les blessures stupides.

Il n’y a pas un brin d’ombre. Nous sommes en plein soleil et ce n’est pas vraiment agréable. Mais on n’est pas les plus à plaindre ! On croise beaucoup de personne qui font l‘ascension (bien plus longue et éprouvante de ce côté de la montagne).

Un peu plus bas, une fontaine bien fraîche permet de faire le plein d’eau. Petit à petit, le pierrier se fait plus rare et laisse place à une prairie.

Etape 5 : le Refuge d’Arago (2123 m)

11h40, on atteint enfin le refuge d’Arago (2123 m), qui est en fait une cabane non gardée. On est contents de faire un break dans cette interminable descente. Les pieds en feu, on profite du petit ruisseau pour les tremper dans l’eau glaciale. L’endroit est idéal pour faire une pause à l’ombre ! Un petit bonheur !
Pour ceux qui font l’ascension dans l’autre sens, il s’agit du dernier véritable endroit où se poser à l’ombre avant la terrible ascension, dans les cailloux, en plein soleil.

On repart à 12h40. Un quart d’heure plus tard, on retrouve l’intersection avec le GR10, laissée la veille. On est de retour en terrain connu. On prend à gauche, direction le Refuge de Mariailles et notre Col de Jou.

A 14h15, on fait une pause à la fontaine au dessus de Mariailles.
Il reste un peu plus de 4 km, les genoux grincent !

A 16h, on atteint enfin le parking du Col de Jou, les derniers kilomètres ont été durs. Même si on adore randonner, cela faisait un moment que l’on avait pas marché aussi longtemps ! Dure reprise, le pieds ont chargé, mais quel plaisir d’avoir renfilé les chaussures et découvert ce coin des Pyrénées !

Un bon entraînement, aussi, pour le projet suivant : 12 jours de grande randonnée sur le Chemin de Saint-Guilhem.

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