France

Une rando de 4 jours facile : le GR653 dans le Parc du Haut-Languedoc

FRANCE – Idéal pour une première randonnée de plusieurs jours ! Dans sa traversée du Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc, de Murat-sur-Vèbre à Castres, la Voie d’Arles du chemin de Saint-Jacques (GR653) offre 4 belles journées de marche sans difficultés et bien fournies côté hébergement et ravitaillement. Carte, infos pratiques et récit : suivez le guide.

GR653, voie Arles, chemin Saint-Jacques

C’est un parcours idéal pour une première randonnée de plusieurs jours. Quatre journées de marche, c’est bien, c’est en effet ce qu’il faut à notre avis, pour une première expérience de l’itinérance. Et surtout : cet itinéraire sur le GR653est facile, sans difficultés majeures en termes de dénivelé (ce serait sacrément osé de se lancer par exemple sur le GR20 en Corse, pour une première longue rando).

Ce parcours en question, c’est une portion du GR653 (la voie d’Arles du Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle) dans sa traversée du Parc naturel régional du Haut-Languedoc. Précisément entre Murat-sur-Vèbre et Castres : à peine plus de 80 km dans le département du Tarn, avec une incartade en Hérault, soit une vingtaine de bornes en moyenne par jour. Faisable, même pour un marcheur inexpérimenté, en prenant son temps. D’autant plus que les étapes sont plutôt régulières côté distances et qu’elles offrent toujours plusieurs possibilités d’hébergement, pour ceux qui ne veulent pas bivouaquer (et ne pas porter tout le matos). Et enfin, argument ultime : de beaux paysages, plutôt variés, pour en prendre plein la vue. Et même, youpi, des possibilités de baignade ! Allez, on vous détaille tout, histoire de vous convaincre.

 

La carte de cet itinéraire (trace GPX téléchargeable) : 

LA VOIE D’ARLES, OU GR653, C’EST QUOI ? 
Panneau, Chemin de Saint-Jacques, voie ArlesLa voie d’Arles du Chemin de Saint-Jacques de Compostelle, également appelée Via Tolosona, relie Arles à Puente-la-Reina en Espagne où elle rejoint le Camino Francès, en près de 800 km. C’est l’une des quatre voies qui, depuis le Moyen-Âge, traversent la France en direction de Saint-Jacques. Elle est devenue le GR653 en 1990 (qui, en sens inverse, va jusqu’à Rome). En partant d’Arles en Camargue, cette voie passe par Montpellier, Saint-Guilhem-le-Désert (où elle croise le Chemin de Saint-Guilhem, superbe itinéraire de 12 jours), Castres (point final de notre itinéraire de 4 jours), puis Toulouse ou encore Auch.
Moins connue que la Voie du Puy-en-Velay, qui descend du Nord (et qui est parfois surnommée « l’autoroute à pèlerins »), cette voie du sud est aussi bien moins fréquentée. On y chemine au calme, sans être entouré en permanence de dizaines d’autres marcheurs. Un rendez-vous en terre méconnue. Un vrai luxe.
Rien n’oblige, bien sûr, quand on se lance sur l’un des Chemins de Compostelle à le parcourir de bout en bout : on peut y picorer à sa guise. D’où notre recommandation, vers ce petit tronçon de 4 jours au coeur du Parc naturel régional du Haut-Languedoc. Un passage de choix.

AVANT LE DÉPART : PRÉPARER SA RANDONNÉE SUR LE GR653

Comme tout départ en randonnée, qu’elle soit de quelques heures ou de plusieurs jours, ça ne s’improvise pas ! On étudie l’itinéraire, on définit les étapes, on prépare les sacs.

L’avantage de cette randonnée itinérante de 4 jours, c’est qu’elle traverse des villages, offrant des hébergements et des points de ravitaillement. Nulle besoin donc de partir en totale autonomie. Le découpage du parcours peut être vraiment adapté à chacun. Aidez vous du topoguide du GR653 ou encore du fameux Miam-miam dodo, livre de chevet de tout bon pèlerin.

Nos étapes :
1 – Murat-sur-Vèbre – La Moutouse (5km avant La Salvetat-sur-Agout, autre point d’étape possible)
2 – La Moutouse (ou La Salvetat) – Anglès (ou Bouisset)
3 – Anglès (ou Bouisset) – Boissezon
4 – Boissezon – Castres

Une fois votre parcours défini, et vos étapes découpées, réservez vos nuits. Pour manger, vous avez souvent le choix de la demi-pension. Des cuisines sont également fréquemment à disposition des marcheurs. Il vous suffira alors de vous approvisionner sur le chemin (les commerces sont réguliers).

Produits du Terroir, randonnée

Quid de l’équipement ?
Parce que vous ne partez pas en bivouac, privilégiez un sac de 30-40 L grand max. Les indispensables : gourde, crème solaire, lunette de soleil, casquette. Si vous êtes dans des gîtes, vous pourrez choisir de payer pour avoir draps et serviette. Sinon prévoyez un petit duvet et une serviette micro-fibre (au plus léger). 2 t-shirts, 1 short-pantalon, une polaire, un coupe-vent, sous-vêtements, chaussettes, une tenue de nuit, des tongs. Le minimum en trousse de toilette. La liste peut s’ajuster en fonction de la saison et de la météo annoncée.

TRANSPORTS  
Un argument malin, et écolo, en faveur de cette randonnée : elle est accessible en transport en commun. Pratique, surtout quand il s’agit d’une itinérance, et pas d’une boucle !
Première étape : relier la ville de Castres. La sous-préfecture du Tarn possède une gare SNCF et sa proximité avec Toulouse la rend facilement accessible en TER.
Deuxième étape : relier Murat-sur-Vèbre depuis Castres. Le village de Murat-sur Vèbre est plus « isolé » en terme de transport. Pas de gare ferroviaire sur place. En revanche, une ligne de bus (n°763), dessert le village depuis Castres. Les horaires varient en fonction des jours et des périodes de l’année, mais les bus relient les deux villes jusqu’à 3 fois par jour. Attention, le dimanche, aucun bus de la ligne ne circule ! Exemple des horaires de 2022 sur la ligne.

JOUR 1 : MURAT-SUR-VÈBRE – LA MOUTOUSE

Le départ de cette randonnée de 4 jours sur le GR653, c’est donc Murat-sur-Vèbre (800 m d’altitude), à proximité de Lacaune-les-Bains. Pour trouver le GR, depuis le village, il faut s’engager sur la RD 162 en direction de La Salvetat sur quelques dizaines de mètres et tourner sur la gauche juste devant la jolie église Saint-Etienne. De là, on quitte le bitume pour emprunter un chemin en sous-bois sans difficulté, et bien balisé (le balisage GR, pour mémoire, c’est un trait blanc et un trait rouge). C’est bien de démarrer en douceur ! On traverse bientôt le hameau de Candoubre (dolmen à voir, avec un détour de 15mn, balisage jaune, c’est indiqué), on reste en sous-bois en longeant un petit ruisseau (c’est la Vèbre) avant que ne débute, après 7km de marche et d’échauffement, une gentille montée de quelques centaines de mètres sur une piste un peu plus à découvert.

On replonge ensuite dans la forêt pour attaquer la descente, roulante, vers le Lac du Laouzas, l’un des points forts de cet itinéraire. Avant cela, on traverse la route (la RD 162 qui arrive de Murat, la revoilà) puis une petite passerelle pour rallier le sentier qui longe la berge, d’abord un peu en décalé sous les arbres puis bientôt en marchant sur les petites plages qui s’enchaînent.

LA HALTE DU PÈLERIN : CENTRE D’INTERPRÉTATION DES MÉGALITHES
La tête, avant les jambes. Avant de vous mettre en route sur cette portion du GR653, on ne saurait que trop vous conseiller, à Murat-sur-Vèbre, de prendre le temps de visiter le Centre d’interprétation des mégalithes. Installé avec l’office de tourisme local dans une ancienne menuiserie, ce petit musée constitué de deux grandes salles d’exposition vous permettra  de tout savoir sur les fameuses statues-menhirs, très présentes dans la région.
Le terme de mégalithe (du grec « grande pierre) regroupe les dolmens (ou table), les menhirs et les statues-menhirs, stars de la visite : une quinzaine y sont présentées. Elles remontent à 5000 ans en arrière, au néolithique, la dernière phase de la Préhistoire. Le Centre d’interprétation, avec ses vitrines et ses explications pédagogiques, retrace aussi le quotidien des habitants de l’époque, grâce à des objets tous retrouvés à Murat ou alentour. « On en accueille de temps en temps, mais on aimerait recevoir davantage de pèlerins et randonneurs », reconnaît Christelle Desroches, responsable des visites commentées. Une bonne idée pour mieux appréhender les kilomètres qui les attendent : des mégalithes, il y en a plusieurs à voir sur le parcours…
Centre d’interprétation des mégalithes. Plein tarif : 3 € seulement. Ouvert toute l’année, matin et après-midi durant l’été, en visite libre ou commentée (sur réservation). Le musée abrite aussi des expos temporaires. Contact : bureau d’information touristique de Murat-sur-Vèbre, tél. 05 32 11 09 45.
Murat-sur-Vèbre propose plusieurs possibilité d’hébergement, notamment à destination des pèlerins, un gîte communal ouvert toute l’année. 8 places, 12 € par personne draps inclus.

Murat-sur-Vèbre, Centre d'interprétation des Mégalithes

Le Lac du Laouzas, à près de 800m d’altitude, est une perle azur au cœur du vert des Monts de Lacaune. Une petite mer, à la montagne, avec des airs de Canada parfois (à noter pour une autre escapade : un sentier de 21 km en fait le tour complet). Un cadre magnifique : pause o-bli-ga-toi-re. Notre conseil : ne vous précipitez pas pour une halte pique-nique dès que vous voyez cette belle eau attirante, attendez quelques hectomètres pour une pause baignade et repas sur ces petites plages successives. Au calme : elles sont bien moins fréquentées que la plage de la base de loisirs de Rieumontagné, au loin, en face. Le top !

Lac du Laouzas, Tarn

Allez, il faut repartir. On longe encore la rive jusqu’au mignon petit village de Villelongue (où se trouve un petit refuge pour les randonneurs, juste derrière l’église). De là, il faut dire au-revoir aux eaux bleues du Lac du Laouzas. En quittant Villelongue, on attaque une montée dans la forêt, régulière et pas très dure, mais qui constitue tout de même la principale difficulté de ce premier jour. Toujours à l’ombre, le GR653 passe devant la Jasse del Baccut (qui offre, là aussi, une possibilité de refuge, à même le sol, pour les marcheurs en mode bivouac à la rude) pour déboucher à un carrefour sur une piste forestière, à la Croix du Poul (928m). Impossible de se perdre : c’est bien, très bien balisé ; hé oui, on est et on reste sur un GR, c’est l’avantage.

Dernière ligne droite. Quelques hectomètres plus loin, on attaque la descente en pente douce vers La Moutouse (879 m), notre étape de ce soir. Surprise : juste avant le petit hameau, qui offre deux possibilités d’hébergement, un charmant étang (l’étang des Landes). Déchargés et douchés, on viendra y déguster une bonne bière artisanale de la région au coucher du soleil.  Réconfort, effort : vous connaissez la devise.

Distance de l’étape : 17 km (bon, nous on en a parcouru plus de 23… en discutant, on a réussi à se planter sur cet itinéraire pourtant sacrément bien balisé ; quand on n’a pas de tête, on a des jambes comme diraient nos mères).

Nuit L’Ostal de Rame, à La Moutouse.
chez Magali Cazals. Hébergement Valeurs Parc.
Une chambre d’hôte toute mignonne et bien équipée. Chambre simple et confortable. Cuisine à disposition conviviale, petit déjeuner bien fourni, extérieur agréable… et surtout l’étang de La Moutouse à deux pas, parfait spot pour un coucher de soleil !
Chambre d’hôte : 50 € la chambre pour 2 personnes ( petit déjeuner compris ).
Table d’hôte : 15 € le repas par personne. Cuisine équipée à disposition.  Tél. 04 67 97 61 63.

JOUR 2 SUR LE GR653 : LA MOUTOUSE – ANGLÈS

Après un petit-déjeuner copieux à La Moutouse (confitures maison, miel fraîchement extrait par le propriétaire des lieux et gâteau maison, miam), on se met en marche gentiment peu après 8 heures. Ce matin, ça commence par une descente sur une petite route, parfait pour se remettre gentiment en jambes et chauffer les muscles raidis de la veille, tout en saluant quelques vaches. Tranquillement, on arrive après moins de 5 km à La Salvetat-sur-Agout (875 m d’altitude en moyenne) et ses nombreux points d’intérêt. Là encore, nombreuses solutions d’hébergement (notamment un gîte d’étape communal et un accueil pèlerin pour les randonneurs à petit budget) et de ravitaillement.

La Salvetat-sur-Agout, village

Le tracé du GR653 réalise un tour complet du coeur de la Salvetat avant de redescendre du piton. l’église Saint-Etienne mérite aussi le coup d’oeil, tout comme les ruelles du vieux village, qui ont gardé une atmosphère particulière. Pour les gourmands : passage obligatoire chez Flipo, pâtissier chocolatier réputé à des dizaines de kilomètres à la ronde (l’été, glaces artisanales !).

Un nouvel itinéraire est balisé depuis l’été 2022. Il longe le stade avant de retrouver un sentier qui, quelques centaines de mètres plus loin, passe le long de la source (plutôt de l’usine d’embouteillage) de la fameuse eau gazeuse qui doit son nom au village héraultais. Après un passage en forêt, on rallie les berges d’un autre lac, plus grand que celui du Laouzas, celui de la Raviège (700 m), qui s’étend sur 12 km de long. Le GR653 passe désormais sur la grande plage des Bouldouïres, très bien aménagée, avec des grandes pelouses ombragées à l’arrière. Le paradis des familles en quête de fraîcheur, l’été. Un chouette spot pour une petite pause, si vous passez à une heure où le site n’est pas trop fréquenté.

LA HALTE DU PÈLERIN : LA CHAPELLE DE SAINT-ÉTIENNE-DE-CAVALL 
La Salvetat-sur-Agout, Chapelle de Saint-Etienne-de-CavallLa Salvetat, oui, vous connaissez ! Pour son eau naturellement pétillante, forcément. Mais le bourg héraultais d’un gros millier d’habitants, qui s’anime sérieusement à la belle saison, mérite d’être connu pour d’autres atouts.
Si vous avez le temps (et l’énergie), faites par exemple le détour jusqu’à la chapelle Saint-Étienne-de-Cavall,  déjà mentionnée dans un texte de 940. Elle se situe aujourd’hui dans le cimetière, à la sortie du village (sur l’ancien tracé du GR653 ; s’y rendre demande désormais de faire un détour d’une paire de kilomètres le long de la route RD150 vers le nord). C’est le dernier vestige d’un important monastère, reconstruit au début du XVIIIe siècle. Un endroit connu des croyants pour la mystérieuse Vierge Noire qu’il abrite. Elle est visible depuis l’extérieur, via une fenêtre dont le fer des barreaux est usé par les mains des pèlerins au fil des siècles… Sculptée au XI siècle, dite Notre-Dame d’Entraygues, la Vierge Noire aurait sauvé la ville du choléra en 1854. Elle quitte ces murs une fois l’an pour une procession jusqu’à l’église Saint-Etienne, là-haut sur le piton, dans le centre du village de la Salvetat.
La chapelle Saint-Étienne-de-Cavall et le vieux pont sur la Vèbre voisin (appelé lui aussi Saint-Étienne-de-Cavall, dont la légende dit qu’il aurait été érigé par les pèlerins eux-mêmes) sont les plus anciens témoins de l’histoire de La Salvetat. La petite chapelle se visite les jeudis de l’été, grâce à la présence de bénévoles qui se relaient sur place, ou alors sur demande.

C’est reparti. Cette fois, on quitte aussitôt les berges du lac pour une montée régulière dans les bois, sur des pistes « roulantes » (la preuve : c’est aussi un circuit dédié VTT) et agréables. Il en est ainsi pendant des kilomètres, jusqu’au refuge forestier de Salavert, rebâti et entretenu par l’ONF et les chasseurs locaux. Une petite maison avec tout ce qu’il faut pour se chauffer, manger et dormir qui a rendu service à bien des marcheurs les jours de mauvaise météo, le passionnant livre d’or en atteste. Il y a aussi une source sur place, pour recharger en eau.

Anglès, Porte du Midi

De là, en ce qui nous concerne, il reste à marcher plus de 7km sur le bitume. D’abord sur une petite route très peu passante mais à 2km d’Anglès, notre terminus du jour, sur une axe très fréquenté et pas du tout équipé pour la sécurité des marcheurs. Prudence ! À Anglès (750m, 500 habitants, où on prend le temps de jeter un oeil à l’ancienne Porte de la ville, construite au XVIIe), Jacqueline nous récupère pour nous conduire à sa villa Jacques. Fin de la deuxième longue journée de marche.

Distance de l’étape : 27 km dans notre cas, pour se ménager deux derniers jours plus faciles.

Nuit : Villa Jacques à Bouisset.
Ancienne DRH dans un grand groupe, Jacqueline Castela a ouvert sa Villa Jacques en juillet 2019 au lieudit Le Reclot, à Bouisset (770 m), dans un ancien corps de ferme resté à l’abandon durant plus de 10 ans. Un gîte qui peut compter jusqu’à 10 couchages. Membre du réseau accueil paysan (produits locaux dans l’assiette, c’est généreux et délicieux), l’hôte des lieux, un personnage au grand coeur, réalise aussi de l’accueil social en recevant, ici à la campagne, des enfants de milieux défavorisés, souvent venus des quartiers.
Jacqueline est aussi une membre active des Les Haltes pélerins du Chemin d’Arles à Compostelle, association d’hébergeurs indépendants unis dans un esprit jacquaire, autour d’une charte commune. Elle se rend disponible pour aller récupérer gratuitement les marcheurs sur le GR653 qui passe à 600 m ou même jusqu’à plusieurs kilomètres à la ronde, en voiture (à Anglès dans notre cas) et les déposer où ils le souhaitent le lendemain matin. Enfin, la Villa Jacques bénéficie du label Valeurs Parc.
Demi-pension 40€, nuit et petit-déjeuner 20€. Tél. 06 12 52 97 76. villa-jacques@sfr.fr

LE PARC NATUREL RÉGIONAL DU HAUT-LANGUEDOC  
L’intégralité de cette randonnée de 4 jours sur le GR653, Voie d’Arles du Chemin de Saint-Jacques se déroule sur le territoire du Parc naturel régional du Haut-Languedoc (PNRHL). C’est l’un des plus anciens Parcs naturels régionaux de France : il fête ses 50 ans d’existence en 2023. Très tôt est en effet apparue la nécessité de protéger et valoriser l’environnement et le patrimoine exceptionnels de ce territoire.
Logo Valeur parc naturel régionalLe Parc du Haut-Languedoc est à cheval sur les départements de l’Hérault et du Tarn et regroupe 118 communes, des contreforts du Massif Central au nord aux plaines baignés par le soleil de la Méditerranée au sud. Avec des décors très variés et de sacrés arguments naturels : le massif du Caroux-Espinouse (aussi appelé la « Montagne de lumière ») et ses superbes gorges d’Héric, celui du Sidobre et ses chaos granitiques uniques en Europe, la Montagne noire, les pays de vignes ou encore, le Plateau des lacs, que traverse notre itinéraire. Mais de manière plus générale, les possibilités de rando y sont nombreuses.
VALEUR PARC : Créé en 2016, le label Valeurs Parc Naturel Régional, commun à l’ensemble des 46 Parcs de France, soutient et valide le travail de celles et ceux qui s’engagent pour leur territoire et le respect de la nature.  Pour être reconnu, les prestataires (producteurs locaux ou artisans, hébergeurs, restaurateurs ou encore prestataires d’activités touristiques) doivent respecter une série d’engagement dans un strict cahier des charges, autour de trois thèmes principaux : ancrage territorial, dimension humaine et préservation des patrimoines. Guettez le logo Valeurs Parc : l’assurance de faire travailler un professionnel respectueux des autres et de la nature… et de se faire plaisir !

Randonnée dans le brouillard

JOUR 3 SUR LE GR653 : ANGLÈS – BOISSEZON

Aujourd’hui, courte étape au programme alors on ne se presse pas. D’autant que la météo annonce de la pluie pour le tout début de matinée, avant que cela ne se lève ensuite. Raté. On se met en route à 8h30, sous une fine pluie toujours présente. Pour rallier le GR653 depuis la Villa Jacques, on emprunte le Sentier des Américains, qui retrace un fait d’armes local : le parachutage d’un commando de 15 soldats US dans la nuit du 7 août 1944, qui ont ensuite mené plusieurs actions contre l’occupant nazi (deux d’entre eux y ont laissé leur vie).

Pause randonnée sur une botte de foin

Ce troisième matin, l’ambiance est spéciale : on avance dans la bruine et le brouillard, sur des larges pistes forestières qui descendent en pente douce. Des conditions qui donnent un charme cotonneux et une atmosphère mystérieuse à la rando, sous les arbres. Et on ne croise toujours personne ! Quand on arrive au Ruialt (723m, le point haut du jour), e temps finit par se dégager : parfait, pile au moment où le paysage s’ouvre lui-aussi. Le soleil commence à même à pointer le bout de son nez lorsqu’on dégaine le pique-nique préparé pour nous par Jacqueline !

En début d’après-midi, passé le lieudit Peyrarque-Basse (618 m), le GR653 nous offre une super vue sur la vaste plaine de Castres ; l’un des plus beaux panoramas de ces quatre jours de marche, sous un ciel parsemé de nuages. Superbe ! On flâne un peu, on en profite avant d’attaquer la descente de cinq bons kilomètres, pas cassante si ce n’est un peu dans ses derniers hectomètres, jusqu’au village de Boissezon (314 m d’altitude). Mireille nous attend dans sa Rêverie…

Distance de l’étape : 17 km

Nuit : La Rêverie à Boissezon
Credentials, chemin de Saint-Jacques-de-CompostelleL’hôte est habitée par le Chemin de Saint-Jacques, littéralement. Mireille Parmentier, petit bout de femme au parcours de vie qui force le respect, a créé son gîte d’étape la Rêverie après avoir été elle-même pèlerine (elle a parcouru, en deux temps, l’intégralité de la voie du Puy-en-Velay) puis aussi hospitalière sur le Compostelle. Elle connaît parfaitement les besoins, et les interrogations des marcheurs. Sa compagnie est passionnante, sa cuisine en mode table d’hôtes, à base de produits bio, souvent du jardin, est réconfortante. Une rencontre, une vraie.  Son gîte indépendant (avec une cuisine équipée) et atypique abrite trois lits.
La Rêverie, 4 rue du Pont-Rodier à Boissezon. Nuitée : 15€. Petit-déjeuner : 6€.  Dîner : 13€.  Tél. 06 70 08 73 05.
A Boissezon, le gîte communal le Saint-Jacques (14 couchages) accueille aussi les marcheurs. 20 € la nuitée. Pas de restauration sur place, mais la possibilité de commander des plateaux repas (12€) auprès d’un traiteur local y est proposé.

LA HALTE DU PÈLERIN : LE MILITARIAL, MUSÉE MÉMORIAL POUR LA PAIX  
C’est une vraie curiosité. À Boissezon, le Militarial, musée mémorial pour la paix revient sur les conflits armés du XXe via une multitude de costumes ou d’objets authentiques. Installé dans l’ancien fort de la commune, il abrite plus de 5000 pièces (et autant dans les réserves) patiemment dénichées et accumulées par feu le médecin du village Christian Bourdel, décédé en 2016. L’exposition se répartit en sept salles, avec la possibilité d’en réaliser une visite commentée qui dure 1h30. Bonne nouvelle : l’accès est gratuit pour les pèlerins (à la seule condition qu’il laisse une petit mot dans le livre d’or). Sinon, l’entrée est à 5€. Ouvert tous les jours en été.Boissezon, Militarial

JOUR 4 SUR LE GR 653 : BOISSEZON -CASTRES

Notre dernière journée de marche. Après le petit déjeuner, on dit au-revoir à Mireille à 8h. Le GR 653 quitte le village de Boissezon par une bonne petite montée, qui nous réchauffe tout de suite. Et offre un panorama sympa sur la Montagne Noire. Finalement, d’ailleurs, contrairement à ce qu’on imaginait, cette dernière étape ne sera pas si plate que cela. Mais elle est courte.

Boissezon, village

Si on se retrouve parfois à randonner sur la route, dans la traversée du village de Noailhac (233m) par exemple, c’est souvent sur un espace sécurisé pour les marcheurs. On remonte alors dans la forêt (un petit détour d’une centaine de mètre offre un joli point de vue sur la vallée, c’est indiqué) et chemine sur des pistes vallonnées mais sans grande difficulté. Après être sorti de la forêt, on traverse successivement les hameaux de Doulatges, des Gourgs avant de retrouve la Route des Crêtes (c’est vraiment son nom) qui nous conduit jusqu’à Saint-Hyppolite, un joli quartier des hauteurs de Castres, et sa mignonne petite église. Petite pause pique-nique avant d’attaquer la dernière ligne droite, en descente, vers les berges de l’Agout.

Castres, ville de Jean-Jaurès, avec ses maisons colorées sur les quais (l’image typique de la cité), se découvre facilement à pied, s’il vous reste un peu d’énergie. À voir : le centre historique, le Jardin de l’évêché, les musées Goya, Jaurès (le GR653 passe devant sa maison natale, rue Soeur-Richard ; il y a une plaque commémorative), le théâtre municipal… Passez aussi faire un coucou à la statue du pèlerin, devant la collégiale (toujours sur le tracé du GR). Votre périple est terminé.

Distance de l’étape : 16 km

Castres, maisons au bord de l'Agout

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Randonnée découverte en partenariat avec le Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc

Categories: France, Randonnée

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