VIETNAM – Visiter, manger, découvrir : le Top 10 des choses à faire et à voir à Saïgon / Ho Chi Minh Ville. Nos bonnes adresses et nos conseils pratiques.
Faut-il visiter Ho Chi Minh Ville lors d’un voyage au Vietnam ? Oui ! La plus grande ville du pays (que beaucoup continuent d’appeler Saïgon) ne ressemble pas à sa meilleure ennemie, la capitale, celle du nord, Hanoï. Le climat y est plus favorable. Elle est plus riche, plus calme aussi. Plus occidentale, finalement. Moins authentique, assurément. Mais elle mérite d’y passer quelques jours.
Visiter Ho Chi Minh Ville : ce qu’il ne faut pas manquer
Ici, dans le centre, les bâtiments anciens ou au style colonial, témoins de l’histoire mouvementée d’Ho Chi Minh Ville (siège du commandement américain durant la guerre), voisinent avec les gratte-ciels de verre. Le poumon économique du pays, qui attire chaque année davantage d’étrangers et leurs capitaux, compte huit millions d’habitants : c’est bien elle la plus grande ville du Vietnam.
Profondément asiatique, elle possède aussi un petit côté européen grâce auquel, pour nous autres, il est facile et rapide de s’y sentir bien. Vous savez quoi : lors de notre tour du monde, on s’est même dit que c’est une ville dans laquelle on pourrait vivre, pourquoi pas.
Pour une première approche, en tout cas, voici notre sélection des dix incontournables de Saïgon / Ho Chi Minh Ville.
1 – Arpenter le marché Ben Thanh
Ben Thanh, c’est le plus grand marché de la ville. L’horloge située à l’entrée sud du bâtiment est d’ailleurs l’un des symboles d’Ho Chi Minh Ville / Saïgon. Construit en 1914 par les Français (comme la poste centrale ou la cathédrale Notre-Dame, lire aussi ci-dessous), le marché Ben Thanh, centenaire au passé tourmenté, compte aujourd’hui quelque 1500 étals.
À la tombée de la nuit, c’est à l’extérieur que ça se passe avec le marché nocturne, principalement consacré au textile.
À l’intérieur de la halle, des magasins « périphériques » vendent souvenirs, habits et objets d’artisanat à prix fixes. Pratique pour se faire une idée du prix… avant d’aller marchander plus loin dans le marché couvert.
Prêt à marchander ?
Si vous êtes prêts à discuter un peu (beaucoup ?), vous obtiendrez de meilleurs tarifs avec les vendeurs du centre du marché couvert, ceux qui vous hèlent sans relâche d’un « Sir !« , « Lady ! » si vous passez à moins de trois mètres de leur stand. Il est aussi possible d’acheter des produits alimentaires à Ben Thanh, ou de manger sur place. Prix corrects.
Marché Ben Thanh, à l’extrémité des rues Lê Loi et Lê Lai, district 1.
2 – Visiter le musée des Vestiges de guerre
Auparavant, il s’appelait musée des Crimes de guerre chinois et américains. Le patronyme a été adouci. Pas le propos. Âmes sensibles, préparez-vous à voir une multitude d’images plus atroces les unes que les autres.
Le musée des Vestiges de guerre, ouvert en septembre 1975 (dès la fin de la guerre !) dans l’immeuble qui abritait les services de renseignements américains, est l’un des endroits de Ho Chi Minh Ville les plus visités par les touristes occidentaux. À l’extérieur, véhicules blindés ou avions de chasse américains, canons et armes diverses.
Vérité et propagande
À l’intérieur, huit espaces sur-climatisés attendent le visiteur. Le premier, baptisé « Vérité historique », rien que ça, retrace en dates et photos les guerres de libération nationale du Vietnam. Le deuxième est celui qui nous a le plus intéressé : il s’agit d’une collection de photographies prises par plus d’une centaine de journalistes durant les conflits. C’est le seul dans lequel la guerre n’est pas traitée de façon partiale, par le seul angle vietnamien.
L’espace numéro 5, baptisé « Crimes de guerre agressive », témoigne de la violence du conflit contre les USA (huit millions de tonnes de munitions ont été déversées sur le pays, plus que sur l’Allemagne et le Japon réunis pendant la Seconde guerre mondiale) et des massacres perpétrés envers les populations civiles. Notamment celui de My Lai, village dans lequel les soldats US ont assassiné un à un femmes et enfants. Atroce.
Âmes sensibles s’abstenir
Si vous tenez encore le choc, traversez le hall vers l’exposition dédiée au tristement célèbre « agent orange » et à ses conséquences, des décennies après. Interminable série de photos d’enfants malformés, bébés exposés dans le formol : si les Vietnamiens veulent frapper les esprits, c’est réussi. Selon nous, ce musée est un incontournable d’une visite à Ho Chi Minh Ville. Mais après plus de deux heures de visite, ça fait du bien de sortir prendre l’air, même chaud.
Musée des Vestiges de guerre, 28, Vo Van Tan, district 3. Ouvert tous les jours de 7 h 30 à midi et de 13 h 30 à 17 heures. Entrée : 15 000 dongs (0,62 euro).
3 – Manger un bon bun cha
Comme tout le monde, c’est là qu’on a atterri à Ho Chi Minh Ville. Là que le bus de ville, après celui en provenance de Hoi An (24 heures de trajet, ça pique) nous a posé tous les quatre, avec nos amis Aude et Pablo. Pham Ngu La, c’est le coin des backpackers, le pendant saïgonais du vieux quartier d’Hanoï. En moins bordélique quand même : on peut même facilement marcher sur les trottoirs.
Mais en moins authentique aussi : pas de petits artisans ou d’échoppes bien locales, mais des bars, des hôtels et des restos en enfilade. Pratique, très pratique. Mais Pham Ngu La a ce côté agaçant « ghetto de voyageurs », avec tout ce qui va avec au Vietnam : des sollicitations continues pour des copies de Lonely Planet, des Happy hour, de la marijuana ou des massages, certainement avec finition.
Quel restaurant à Pham Ngu La ?
Dans l’offre inépuisable de restaurants (n’hésitez pas à vous aventurer dans les petites ruelles entre les boulevards, les prix baissent vite), face à un indien et juste après un italien, nous avons repéré une adresse qui sert des bun cha (oui, bon, c’est un plat typique… d’Hanoï) savoureux et pas cher : 40 000 dongs, 1,70 euros.
Le bun cha, c’est une soupe parfumée au porc grillé dans laquelle on ajoute des vermicelles de riz, de la salade, des épices. Côté dessert, les bananes chaudes nappées de grains de riz soufflés à tremper dans le chocolat fondu ne sont pas trop mal non plus… Le cadre est mignon. On y est retourné.
Restaurant Bun cha, 145 bui vien, district 1.
Dans le dédale de petites ruelles entre les deux grands axes de Tham et Bui Vien, les petites adresses familiales ne manquent pas. Prix imbattables. Qualité variable.
C’est dans l’une d’elles, Minnie et Beau, que nous avons d’abord posé nos sacs (180 000 dongs, 7,5 euros la chambre double) pour deux nuits, avant de déménager ensuite. Patron pas forcément sympa, chambres petites, sans fenêtre et pas très propres, wifi pourri : on a vite quitté les lieux.
Après avoir pris le temps de faire le tour des adresses du quartier et de négocier un peu, on a atterri chez Linh guesthouse. Chambre grande et bien équipée (frigo, ventilo, AC), wifi nickel, fils de famille très sympa : le tout pour 210 000 dongs, 8,80 euros. Une bonne adresse.
Linh guesthouse, 40/10, rue Bui Vien, district 1.
4 – Oser les milk shakes de rue à Ho Chi Minh Ville
C’est une adresse totalement informelle. Un petit boui-boui de rue comme le Vietnam sait si bien les offrir. Dans le quartier des backpackers, au nord de la rue De Tham, il y a toujours un stand de cuisine de rue très fréquenté, à l’angle de la première ruelle lorsque vous venez du parc. Testé et approuvé : c’est assez bon, et pas cher.
Mais surtout, quelques mètres plus loin, un couple concocte des milk shakes aux fruits frais absolument démoniaques. Gros morceaux de coco, de mangue ou de banane, lait, crème et glace (alors oui, le voyageur un peu fragile et/ou prudent se méfiera du combo fruits-glaçons dans la rue, mais le stand est très couru et nous, on n’a eu aucun souci) dans des portions TRÈS généreuses : un délice à emporter, pour 25 000 dongs (un gros euro).
- Malade en voyage ? Notre expérience malheureuse et nos conseils pour éviter ça dans notre article : Sucre : une étape un peu amère
5 – Manger le meilleur de la gastronomie vietnamienne à Hoa Tuc
C’est une des meilleures adresses de Ho Chi Minh Ville, bien connue des expatriés. Ça s’appelle Hoa Tuc et ça signifie « fleur de pavot » : un clin d’oeil canaille car ce restaurant, au cadre charmant, est installé dans l’ancienne raffinerie d’opium de l’époque coloniale. Fournie comme seules peuvent l’être celles des restaurants asiatiques, la carte affiche une multitude de plats, le panel complet de la gastronomie vietnamienne.
L’endroit pour se faire plaisir
Assortiment d’entrées, morceaux de porc et oeufs mijotés dans du lait de coco, brochettes de crevettes grillées dans un morceau de lard, aubergines grillées à la citronnelle, etc. On s’est régalé comme jamais au Vietman. Bon, l’endroit n’est pas forcément adapté au budget backpackers au vu des prix pratiqués dans la rue au Vietnam (on a eu la chance d’avoir été invités par un contact local). Mais c’est l’endroit idéal pour se faire plaisir. Comptez autour de 200 000 dongs (8,30 euros) par personne.
Par ailleurs, Hoa Tuc propose aussi des cours de cuisine qui seraient parmi les plus réputés du pays (955 000 dongs, 40 euros, la demi-journée, avec une excursion dite street food). Avis aux amateurs.
Restaurant Hoa Tuc, 74/7 rue Hai Ba Trung, District 1.
6 – Se balader entre les façades « Belle-Époque »
Pas question d’en être nostalgique, non. Mais Ho Chi Minh Ville d’aujourd’hui offre des balades piétonnes agréables sur les traces de l’ancienne domination française. Dans les pas de Duras peut-être. Balcons à colonnade, motifs de stucs, maisons aux teintes ocre ou jaune moutarde… Un voyage architectural dans le temps, vers ce qui était alors la capitale de l’Indochine, bâtie selon un plan d’urbanisme et des grands boulevards à la française.
Le Majestic hôtel sur les berges de la rivière Saïgon, l’Opéra et son style Belle-Époque, le siège du comité du peuple, ancien hôtel de ville (photo ci-dessus)… Autant de belles façades parmi d’autres, le long d’un itinéraire qui mène jusqu’à la poste ou la cathédrale (lire ci-dessous).
7 – Envoyer ses cartes depuis la Poste centrale d’Ho Chi Minh Ville
Il suffit de franchir le seuil et de faire quelques pas pour le deviner. C’est signé Eiffel. Avec sa charpente aux arches métalliques, le bâtiment, construit entre 1886 et 1891, est emblématique de la période de l’Indochine française. À l’intérieur, sur les murs de part et d’autre du hall, deux gigantesques cartes de l’époque ont d’ailleurs survécu aux affres des différentes guerres. Mais au fond de l’édifice, forcément, c’est un gigantesque portrait de l’oncle Ho qui attire toute l’attention. Fonctionnel et en service (ouvert tous les jours de 5 heures à 11 heures et de 15 heures à 17 h 30), l’endroit est aussi très touristique : des visites guidées sont possibles.
La cathédrale Notre-Dame de Saïgon
Juste en face de la poste, autre symbole d’Ho Chi Minh Ville : la cathédrale Notre-Dame de Saïgon (construite entre 1877 et 1880) est l’autre grand témoin de la domination française. Les briques qui ont servi à sa construction ont été apportées de Marseille. L’intérieur se visite. Pour l’anecdote, la statue de la Vierge qui trône devant la cathédrale est connue pour s’être mise à pleurer en 2005. Plus d’infos et une vidéo du phénomène, par ici.
Le Palais de la réunification
Le Palais de la réunification, ouvert à la visite, n’est qu’à quelques hectomètres… L’endroit s’appelait Palais de l’indépendance jusqu’au 30 avril 1975 lorsqu’un tank communiste écrasa les grilles et qu’un soldat courut planter un drapeau vietcong sur le balcon du 4e étage. Ce matin-là, le général Minh, promu quelques heures plus tôt chef d’un État fantoche lâché par les Américains, attendait les vainqueurs dans un superbe salon, en compagnie de ses ministres.
« Je vous attendais pour vous transférer les pouvoirs », aurait dit Minh à l’officier vietcong qui entrait dans la pièce. « II n’y a aucun pouvoir à passer, répondit l’officier, vous ne pouvez pas passer ce que vous n’avez pas ». Le Palais serait toujours tel qu’il était alors : arrivés un peu tard sur place, on ne l’a pas visité.
8 – Du shopping à l’épicerie Annam gourmet market
Pour les expatriés, ou les voyageurs au long cours comme nous, c’est une sorte de paradis. La chocolaterie de Charlie. Sur deux étages, Annam gourmet market rassemble à Ho Chi Minh Ville le meilleur de la gastronomie occidentale en général, et hexagonale en particulier. Charcuterie, fromages, vins ou desserts, ils sont venus, ils sont tous là : nous y avons passé de longues minutes à flâner (à baver) entre les rayons. Non, non, nous ne sommes pas du tout en manque (quatre mois sans un verre de vin, record battu !). Nous n’avons pas craqué. Attention : les tarifs sont bien sûr ceux de l’export.
A l’étage, un café-brasserie (dit coffee-lounge) propose des plats qui semblent plus que corrects. Les macarons sont fournis par Phuong-Thao, la patronne et pâtissière du restaurant le Dong Pho, qui nous accueilli pour notre séquence incroyable de préparation de nems au roquefort. Ceux-là, on vous les recommande !
Annam gourmet market, 16-18 rue Hai Ba Trung, District 1.
- Voir notre vidéo un peu dingue : Vietnam : des nems au roquefort.
9 – Acheter ses souvenirs chez Saïgon kitsch
Ce n’est pas une boutique, c’est une mine. Une mine de cadeaux souvenirs. À Ho Chi Minh Ville, le magasin Saïgon kitsch propose à la vente des dizaines et des dizaines d’objets originaux et atypiques. Le must : l’interminable collection de reproductions d’affiches de propagande de toutes tailles (à de meilleures tarifs que la boutique spécialisée de la rue Bui Vien, dans le quartier des backpackers), qu’elles soient de l’époque coloniale, des guerres ou communistes.
Des motifs qui se déclinent en mugs, porte-clefs, carnets et objets de toutes sortes. Pochettes ou porte-monnaie conçus avec des sacs de riz recyclés, tee-shirts humoristiques, cartes postales… L’ambiance n’est pas attrape-touristes (notez qu’ici, on ne négocie pas).
Saïgon kitsch, 43 rue Ton That Thiep, district 1. Il existe aussi des boutiques Saïgon kitsch à Hoi An et Da Nang.
10 – Admirer les joueurs de dacau dans les parcs d’Ho Chi Minh Ville
Ça paraît si facile quand on les voit faire. Coups de pied retournés, ailes de pigeons, coups du scorpion, semelle droite, semelle gauche. Dans les parcs de Saïgon, les joueurs de dacau sont assurément les plus impressionnants que nous avons vu dans toute l’Asie. Le dacau, kézaco ? C’est ce volant, qui ressemble à celui du badminton, que les joueurs s’expédient avec toutes les parties du corps, exceptées les mains (bon, nous, avant d’en apprendre le nom, on a longtemps appelé ça le « dong-dong »).
Allez faire un tour en fin d’après-midi dans les allées du parc du 23-Septembre qui borde le quartier Pham Ngu Lao (avec un bon milk shake coco par exemple), le spectacle est là, chaque dix mètres. Ça paraît si facile. Mais ça ne l’est pas.
- On a même testé l’hôpital à Ho Chi Minh Ville ! Le récit de cette expérience dont on se serait bien passé : Faut-il prendre une assurance pour un tour du monde ?
Bonjour les voyageurs. Je suis ravi que vous aviez profité du Vietnam, mon pays natal. Pour vivre une expérience insolite à Saigon, j’ajoute aussi une balade à Vespa. Ce n’est pas donné aux backpackers mais c’est le meilleur moyen de saisir l’âme de Saigon.
C’est vrai ! Nous la balade en Vespa on l’aime bien à Rome, mais le deux-roues est aussi incontournable au Vietnam…
Hello !! Je suis eurasien né au Vietnam et je suis allé 4 fois à Saigon j’y retourne pour Noël c’est toujours un réel plaisir de flâner dans cette grande ville bouillonnante j’adore le quartier de la cathédrale Notre dame de saigon je vais séjourner à l’hôtel majestic vivement décembre ?
Quelle chance ! Profitez bien 🙂
Bonjour les voyageurs
Je suis vos aventures avec plaisir d’autant plus que je découvre moi aussi, en ce moment-même, certains des pays que vous avez traversés. Du coup j’ai une question quant à votre trajet en bus Hoi An-Saïgon, quelle compagnie avez-vous empruntée et pour quel tarif environ?
Merci pour les infos
Laura
Salut Laura ! Pour la compagnie, je me rappelle plus du tout le nom. On a surtout fait en fonction du prix. On a négocié avec une agence dans la rue piétonne du centre historique de Hoi An, après en avoir fait plusieurs. Le prix était plus que correct 330 000 dongs par personne, soit un peu plus de 13 euros (après négociation). En revanche, fait attention aux places que l’on te donne, demande exactement à quoi elles correspondent dans le bus couchette. Parce que plusieurs personnes ont du dormir sur des matelas par terre (ils surbookent le bus !). NE vous laissez pas faire !