CHINE – Que voir et que faire en quelques jours à Pingyao ? Récit de notre visite et conseils pour profiter des charmes de la ville fortifiée.
Pingyao est la cité fortifiée la mieux préservée de Chine. Sur le papier, c’est sacrément prometteur, non ? Est-ce que la ville mérite une visite. Depuis Pékin, on part vérifier ça !
C’est notre premier réveil dans un train chinois. Musique dans les haut-parleurs, raclements de gorge, odeurs de nouilles. On a connu plus doux. Et puis il faut se rendre à l’évidence, les draps des couchettes ne sont pas remplacés à chaque changement de voyageurs (lire notre encadré ci-dessous « prendre le train en Chine »). Il est loin le temps de la fraîcheur des draps russes !
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9 h 36, le train entre dans la petite gare de Pingyao. Dehors, on attend la navette de l’hôtel supposée venir nous chercher, comme nous l’avions précisé lors de notre réservation sur le web… Quinze minutes, toujours rien. De jeunes chinoises nous aident. Elles appellent notre hôtel. Alors ? Personne ne viendra nous chercher. On ne comprend pas vraiment pourquoi. Pour une fois qu’on réserve en avance !
Dans la vieille ville
Plan B : marcher et tenter de rejoindre le Yamen Hostel (30 yuans la nuit en dortoir, 4,5 euros par personne) par nous-même. On longe d’abord une longue avenue moderne, face à la gare. Les larges remparts de la vieille ville de Pingyao ne sont pas compliqués à trouver. On pénètre dans le quartier historique. Ici pas de voiture. Seulement des petits véhicules électriques. Un bonheur pour les oreilles. Et pour les poumons.
Le coeur de ville est agréable, mais avec un gros sac sur le dos, pas facile à apprécier. On marche encore quand un triporteur avec une femme à l’arrière nous propose de nous amener. La fatigue nous fait croire à un élan de générosité. Il n’y a de la place que pour un. Elodie monte. Elle tente de faire comprendre le nom de la rue au chauffeur qui ne parle pas un seul mot d’anglais. Le triporteur s’en va. Mathieu continue à marcher, seul.
Perdus dans les ruelles de Pingyao
Le véhicule s’enfonce dans les ruelles de Pingyao, tourne à droite puis à gauche, à droite… puis s’arrête. Non, ce n’est pas notre rue. Ni notre hôtel. Ça sent l’embrouille. Le triporteur est en fait un faux taxi qui tente de grappiller quelques yuans sans même réussir à terminer sa course (il semble perdu). Elodie s’échappe et continue seule. Sans plan et sans savoir vraiment où elle est.
De son côté, Mathieu continue à marcher. Le triporteur le retrouve après avoir laissé Elodie. Persuadé de la rejoindre à l’hôtel, il embarque à son tour. Voyant que le chauffeur ne sait toujours pas où il va, il descend lui-aussi du véhicule. Nous voilà tous les deux perdus dans la ville (ah oui, on voyage sans téléphone) ! Avec un peu de chance et un bon sens de l’orientation, on se retrouve finalement un peu plus tard à l’hôtel, pas mécontents d’arriver enfin. On rejoint notre dortoir. Pingyao sera une étape de repos. On en a besoin.
Une douche plus tard, on part arpenter les ruelles pavées de cette jolie ville traditionnelle, avec ses toits chinois typiques et ses paisibles cours intérieures (à l’honneur dans le film Epouses et concubines). A l’intérieur des remparts (10 m de haut, 6 km de circonférence et 72 tours de guet), les touristes chinois grouillent, les échoppes de souvenirs en bois et les hôtels pullulent. Mais Pingyao conserve un véritable charme. On s’y sent bien.
En s’éloignant des grands axes piétons, la vie locale poursuit son cours dans les petites rues. Le soir, la balade est aussi agréable que la journée. De multiples lanternes rouges éclairent les échoppes et dévoilent un autre visage de la ville.
Une visite des remparts… vus d’en-bas
Pingyao compte, à l’intérieur de sa vieille ville, plusieurs sites à visiter, vestiges d’un autre temps : des temples, l’ancienne Maison du gouverneur, les remparts édifiés en 1370… Un seul billet donnant accès à l’ensemble de ces sites est vendu 150 yuans par personne, soit 22,36 euros (pour l’anecdote, ce même billet est vendu seulement 120 Y à la billetterie de la porte sud ; le ticket portant pourtant l’inscription de 150 yuans !).
C’est cher ! Plus du double de la Grande muraille (65 yuans) ou de la Cité interdite (60 yuans). De quoi plomber le budget. Surtout que Pingyao n’est pas un cas isolé. En Chine, l’entrée au moindre site un peu intéressant est facturée entre 10 et 20 euros par personne. Plus que l’accès à la Tour Eiffel !
Dans un voyage au long terme, il faut faire des choix. A Pingyao, on décide d’abandonner le billet complet, trop cher. Notre alternative, moins coûteuse, nous a tout de même permis de profiter des fortifications de la ville. En louant un vélo (20 yuans chacun la journée, soit 2,98 euros), on s’est nous aussi offert le tour des remparts… mais vus d’en bas !
Où manger à Pingyao : dans une bonne cantine de rue !
Côté culinaire, la « petite » ville (elle compte juste 450 000 habitants !) réserve quelques spécialités. En tête du menu de toutes les tables du centre ancien : le fameux bœuf de Pingyao. Il fallait qu’on l’essaie, on l’a donc essayé. Le plat n’est pas mauvais, mais n’a rien d’extraordinaire. Servi froid et en tranches, le boeuf de Pingyao ressemble beaucoup à un rôti de boeuf froid de chez nous. Autre plat local à découvrir : le kao lao lao… Là non plus, rien d’extraordinaire, si ce n’est la présentation de ces pâtes coupées en rondelles, qui trempent dans une sauce relevée.
- Lire aussi notre article sur la gastronomie chinoise : Qu’est-ce qu’on mange en Chine ?.
Après avoir changé plusieurs fois de cantines dans la vielle ville, on a trouvé notre bonheur à l’extérieur des remparts. De l’autre côté de la porte ouest, dans les allées d’un marché de rue. Petit sandwich à la chinoise à 2,5 yuans (0,37 euro), assiette de pâtes à 5 yuans (0,75 euro), brochette de poulpe à 10 yuans (1,49 euro)… Bon, et imbattable côté prix.
Notre séjour à Pingyao, initialement fixé à trois jours, en aura finalement duré quatre. Les trains pour Xi’an, notre troisième étape chinoise, étant complet jusque-là… On quitte la ville en milieu d’après-midi, à bord d’un train express. En route, à toute vitesse, pour découvrir la légendaire armée des soldats de terre cuite.
La plupart des trajets en Chine peuvent se faire en train à couchettes (le numéro du train commence généralement par la lettre K). Mais pour connaître les liaisons existantes, mieux vaut se renseigner avant de se rendre en gare. Le site internet Travelchinaguide répertorie les connexions, leur prix et le nombre de places disponibles en temps réel. S’offre ensuite plusieurs possibilités : réserver une couchette « molle » (compartiment pour quatre personnes) ; une couchette « dure » (compartiment ouvert à 6 personnes) et un siège « dur » ; les prix étant dégressifs en fonction de la classe et de la hauteur (plus c’est haut, moins c’est cher !).
Généralement dans les grandes gares, vous trouverez au service de vente des tickets du personnel qui parle anglais. Par précaution, nous nous sommes toujours fait traduire en chinois le numéro de train, la destination et la couchette choisie avant de se rendre en gare.
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J ai bien aime revoir la Chine. Cela me rappelle de bons souvenirs! Gros bisous a vous deux.
Tu avais vraiment bien balayé la Chine avec ton voyage ! Il était vraiment complet. Nous, il faudra qu’on y revienne pour faire toute la partie Est. Gros bisous à tout le monde.