Chine

Armée de terre cuite à Xi’an : comment se passe la visite

CHINE – Est-ce que ça vaut le coup, malgré le prix, de visiter l’armée de terre cuite ?  Nous, on dit oui, cent fois oui ! Explications.

Chine, Xi'an, armée de terre cuite

Les soldats de l’armée de terre cuite. Les voilà ! Droits. Fiers. Immobiles. Imaginez : ils sont là depuis le fond des âges, à quelques kilomètres de Xi’an. Bien sûr, comme tout le monde, on avait déjà vu des photos. Mais en pénétrant dans le gigantesque hangar (près de 250 mètres de long, tout de même) qui protège la fosse numéro un, celle de l’armée principale, forte de plus de 6000 guerriers, on est forcément saisi par un frisson. 

COMMENT ALLER VOIR L’ARMÉE DE TERRE CUITE DEPUIS XI’AN ?
C’est facile ! Pour aller visiter l’armée de terre cuite depuis Xi’an, il faut se rendre à la gare routière, située juste à l’est de la gare ferroviaire centrale, juste au nord des remparts. De là, des bus (numéro 306) effectuent régulièrement la navette jusqu’au site tout au long de la journée (8 yuans, 1,10 euros pour une heure de trajet).
Attendez-vous à faire la queue pour prendre ce bus, le matin.

 

Depuis notre arrivée en Chine, à Pékin, plusieurs voyageurs nous ont fait part de leur déception. Certains nous ont même recommandé de zapper la visite. Hein ? Qu’est-ce qui cloche chez vous, les gars ? Alors oui, il y a du monde. Oui, à l’extérieur, des attrape-touristes. Oui encore, le prix de l’entrée est cher : 150 yuans, 19,80 euros (toutes les visites sont chères, en Chine…). Et non, on ne peut pas approcher au plus près des statues, si ce n’est celles abritées derrière des vitrines.

Oh, vous vouliez quoi ? Un selfie avec le général ? Mais bon sang, comment n’être pas ému devant ces soldats et leur histoire. Belle, fascinante et tragique. Visiter l’armée de terre cuite, est-ce que ça vaut le coup ? Pour nous, c’est oui, mille fois oui.

L’Histoire des soldats de l’armée de terre cuite

La découverte archéologique, qui compte parmi les plus importantes de la planète, est en fait très récente. 1974. Des paysans, en creusant un puits, tombent sur des fragments de terre cuite et des pointes de flèches en bronze. Les premiers sont jetés dans un coin du champ, les secondes vendues, pour quelques yuans, sur des stands d’antiquités, à Xi’an notamment. Mais il y en a beaucoup. Suffisamment pour attirer l’attention des archéologues, qui lancent alors une campagne de fouilles.

Chine, Xi'an, armée de terre cuite

La fosse numéro un, nous y revoilà, est découverte aussitôt. Les fragments, une fois assemblés, vont redonner vie à  milliers de guerriers, arme à la main. Ils sont un peu plus grands que nature, de 1,80 m à 2 m. Il y a là des officiers pour commander, des fantassins, des fonctionnaires, des arbalétriers, même des chevaux, avec des chars.

Ils sont prêts à combattre. L’armée de terre cuite, en ordre de bataille. Ils sont alignés dans des couloirs, lesquels étaient recouverts d’un toit et dissimulés sous terre, pour que personne ne puisse soupçonner leur existence. Le tout date de plus de 2200 ans. Plus vieux que nos chères arènes de Nîmes, par exemple. Extraordinaire.

Les différentes fosses

Deux autres fosses, mises au jour lors de différentes recherches, se visitent aussi. C’est vrai, elles sont moins spectaculaires. La numéro deux, celle dite de « l’armée de gauche », compte 1400 sujets, avec de nombreux chevaux. On y voit surtout ces nombreux couloirs qui abritaient les soldats, et d’innombrables débris de terre cuite, morceaux de corps, fichés dans le sol.

Sur un côté, dans des vitrines, cinq personnages parfaitement reconstitués, ceux que l’on essaiera de vous vendre en figurines dans les boutiques de souvenirs (oui, on en a acheté ; n’hésitez pas à négocier serré, on a divisé le prix par huit) : le général, l’officier, le fantassin, l’archer et le cheval.
La fosse numéro trois, la plus petite, est celle du « poste de commandement » : un char, quatre chevaux et quelques dizaines d’officiers de haut rang. Au total, il y aurait au moins huit fosses, sur un territoire de 20 000 mètres carrés.

Pourquoi une armée de soldats en terre cuite ?

Tout ça, c’est bien beau, mais qu’est-ce qu’ils font là, tous ces bonhommes ? Ben voilà, Qing, premier empereur de Chine, était sans doute un brin mégalo : il voulait qu’une armée entière le protège jusque dans « l’autre vie », voire l’aide à y réaliser de nouvelles conquête.

Une jeune Chinoise qui veut « pratiquer son anglais » s’approche, elle nous assure qu’initialement, le brave souverain souhaitait que des dizaines de milliers d’hommes vivants soient enterrés avec lui. Cela lui a été déconseillé par ses ministres, qui pensaient que l’opération puisse être un tantinet impopulaire. On fit alors modeler cette armée de statues de terre cuite, destinée à être enterrée avec lui. Cela aurait pris plus d’une trentaine d’années de travail, et demandé les efforts de  700 000 ouvriers (pour en savoir plus).

Un musée et des détails

Chine, Xi'an, armée de terre cuite, détailEn plus des trois fosses visibles, la partie touristique du site abrite aussi un musée, dans lequel il est possible de contempler les soldats de terre cuite tels qu’ils étaient au moment de leur inhumation. Colorés, formidablement bien colorés. La peau rosée, les éléments des armures, jusqu’aux lacets, de teintes vives et différentes.

D’autres vitrines permettent de se concentrer sur l’incroyable sens du détail des créateurs de l’armée de terre cuite : le dessin des ongles, celui des cheveux ou même des poils d’une moustache. Car les milliers de guerriers de l’armée enterrée affichent tous un visage ou une expression différents. Depuis plus de 2000 ans. Émouvant.

Et il y en a qui ne sont pas touchés en ayant la chance de voir ça ? Ils doivent avoir un coeur en terre cuite. 

Categories: Chine

4 replies »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.