CHINE – Les plus belles rizières en terrasse de Chine sont à Longji, près de Guilin. Comment y aller, éviter les touristes, dormir, randonner : récit et conseils. Et images : attention les yeux.
Les plus rizières en terrasses de Chine sont-elles à Longji, près de Guilin ? Une certitude : le spectacle est incroyable. Comment aller voir ces rizières, où dormir pour éviter les touristes, comment randonner entre les villages : on vous explique tout. Et surtout, on vous montre. Attention les yeux.
Les rizières en terrasse dites du Dos du Dragon
En allant voir ces fameuses rizières en terrasse, on craignait d’être encerclés par des hordes de touristes, par des rabatteurs relous. On pensait que l’endroit avait tout perdu de son authenticité rurale. On redoutait d’être déçus par les paysages : les photos qui circulent sur le web sont trop belles pour être tout à fait vraies. Rien de tout ça !
Dernière étape de notre voyage d’un mois complet en Chine, les rizières en terrasse de Longji, dites du Dos du Dragon, nous ont terrassés par leurs charmes, le temps d’une halte de deux jours. Quand le génie et le labeur de l’Homme modèlent la nature, avec respect, pour lui offrir une nouvelle harmonie, à la fois esthétique et poétique : une merveille.
60 km2 de terrasses dans la région de Guilin
Construites à partir du XIIIe siècle, ces rizières, considérées comme les plus belles de Chine (et donc du monde ?), s’étalent sur plus de 60 km2 et 800 m de dénivelé : imaginez les décennies de labeur pour façonner ainsi la montagne !
Pour y aller, on fait étape à Guilin (un million d’habitants), à 80 km. La ville se trouve au coeur d’une forêt de pains de sucres karstiques, qui émergent du sol çà et là, façon baie d’Halong terrestre. Un paysage incroyable qu’on n’a pas le temps d’explorer, hélas : comme en Russie, l’expiration de notre visa nous oblige à nous dépêcher. Une fois de plus dans ce début de tour du monde, on franchira la frontière le tout dernier jour de validité du sésame…
Où dormir à Guilin ? On loge au Riverside hôtel. Sympa, bien placé et propre : 45 yuans, 6 euros, le lit en dortoir. C’est d’ici qu’on organise le trajet aller vers Longji. Le retour sera plus folklorique (lire l’encadré ci-dessous).
La grande majorité des hôtels de Guilin peuvent organiser pour vous le trajet vers les rizières en terrasse. Pour l’aller, nous sommes passés par le nôtre, le Riverside hôtel : 2 heures de trajet jusqu’à Dazhai dans un minibus de neuf places pour 50 yuans chacun (6,60 euros). Pour le retour, pas de souci : le chauffeur nous propose de nous récupérer le lendemain à 12h30 sur le parking du village de Ping’an. OK.
Un rendez-vous qui nous force à partir tôt pour notre rando entre les deux villages, donnée pour quatre heures (lire plus loin). On arrive à l’heure, on attend, le chauffeur n’apparaît jamais. Il nous a laissé son numéro de téléphone : on le fait appeler par le gardien du parking auquel il explique que finalement, il n’est pas venu, pour des raisons qui resteront mystérieuses.
En dépit des propositions d’autres taxis (400 yuans le trajet, 53 euros !), on opte pour le bus public (30 yuans par personne, 4 euros, plus de dix fois moins cher !). Le temps pour le chauffeur de vider la soute (tiens, un cochon entier) et c’est parti. Changement en bas de la vallée après trois quart d’heure de route pour encore près de deux heures de trajet dans un autocar bondé mais où on discute avec nos voisins. Moins chers, plus sympas : les transports locaux sont toujours les meilleurs.
Tiens au fait, pourquoi dit-on les rizières en terrasses du Dos du Dragon ? Quand elles sont en eau, au printemps, en brillant au soleil, elles ressembleraient aux écailles sur le dos de la créature de légende. Bien vu, c’est un peu ça. Et puis en Chine, on aime bien servir le dragon à toutes les sauces, aussi…
Quel village choisir, Ping’an ou Dazhai ? Tiantou !
Le site s’étale entre deux villages peuplés de Chinois de la minorité Yao : Ping’an et Dazhai, distant d’une douzaine de kilomètres, par des sentiers à flanc de montagnes et de rizières. Un peu au hasard, on a choisi de l’aborder par le second : ça va se révéler être la meilleure option, ce côté étant bien moins fréquenté que l’autre.
Une fois les 100 yuans (13,20 euros) de frais d’accès payés (on vous le répète : en Chine, même les paysages sont payants), notre chauffeur nous laisse sur le parking en bas du village. De là s’élance un téléphérique, vers Dazhai, d’un côté de la montagne. Avec tous les touristes. Vite, fuir, à l’opposé. Refusant l’aide des porteuses pour nos petits sacs à dos (partis pour deux jours, on a laissé nos gros sacs à l’hôtel Guilin), on attaque la montée jusqu’au petit village de Tiantou : une grosse demi-heure de grimpette avalée sans encombre malgré la chaleur (sans doute grâce à notre entraînement récent avec la rando dans les Gorges du Saut du tigre).
Dormir dans un petit village de maisons en bois
Au fur et à mesure de l’ascension, la vue se fait de plus en plus belle. Tout autour de nous, ce ne sont que des rizières. Si les constructions sortent de terre une à une, Tiantou reste constitué majoritairement de maisons en bois. Pour se loger ? Facile, les hôtels y sont nombreux. Il est tôt, tout juste midi, on a le temps d’en visiter plusieurs et de marchander le prix de la chambre à notre avantage (100 yuans, soit 13,20 euros, la double avec sdb et vue panoramique au Yun Jing hôtel où la famille est très sympa – l’auberge de jeunesse locale propose des chambres vachement moins bien à 90 yuans, sans possibilité de négociation).
A midi, dans un petit resto sans prétention, c’est riz collant dans un bambou, cuit directement dans les flammes : une spécialité bien locale qui demande une heure de cuisson, mais ça vaut le coup d’attendre. C’est excellent (20 yuans, 2,60 euros sur la plupart des cartes).
L’après-midi, c’est reparti pour une demi-heure de montée, jusqu’à un point de vue joliment baptisé Music from paradise. En chemin, on aperçoit des paysans qui s’appliquent à préparer leurs rizières pour les semences (tiens, les motoculteurs sont amphibies, ici). De là-haut, à près de 1000 m d’altitude, la vue est épatante. Non, les photos du web ne mentaient pas.
Une randonnée au milieu des rizières en terrasse. Seuls
On traîne un peu pour redescendre, on dîne tranquillement à l’hôtel. Hé oui : le paysage est merveilleux, le village charmant, on profite du spectacle.
Le lendemain : départ à 7 heures pour rejoindre Ping’an. Une rando de quatre heures rendue éprouvante par la chaleur, les montées et les descentes incessantes. Mais alors, quel cadre ! Durant la première heure, on marche au coeur des rizières en terrasses, parfois même entre les étages, au milieu des parcelles cultivées. Et seuls. Absolument seuls.
Ne nous demandez pas le chemin précis. On tâtonne, on fait demi-tour, avant de trouver une petite piste puis un sentier pavé de pierres. Ce n’est qu’à l’arrivée au petit hameau de Zhonglu, au bout d’une heure et demi de marche (en ayant croisé deux paysans en tout et pour tout), et alors qu’on commence à se demander s’il n’est pas plus sage de penser à faire demi-tour, qu’on est certain d’être sur la bonne voie.
Les rizières de Ping’an
La seconde partie, dans la forêt, est moins spectaculaire. Du moins jusqu’à l’arrivée au sommet des rizières en terrasse de Ping’an : depuis le belvédère dit des Neuf dragons et des cinq tigres, le panorama est tout autant (plus ?) saisissant que la veille. Il nous faut encore une demi-heure pour arriver tout en bas du village, l’occasion, avant de grimper dans le bus direction Guilin, de se réjouir de n’avoir pas séjourné ici, où se pressent la plupart des touristes. Certains allant même jusqu’à opter pour la chaise à porteurs pour effectuer l’ascension jusqu’aux différents points de vue…
Deux jours plus tard, on s’en va. On quitte la Chine avec des images de dragon et d’écailles brillantes au soleil plein la tête. On s’en va sur un ultime coup de coeur. Avec, déjà, l’envie de revenir un jour. Plus tard. Pour l’instant, l’aventure continue. Cap sur le Vietnam.
On a fait l’inverse (ping an vers longji) avec un pote mais en hors saison (rizières à sec mais ça reste très beau). Ping an était très calme et agréable. La rando dans ce sens là nous a beaucoup plus car on a le sentiment d’émerveillement en arrivant à longji, qui a un paysage plus ouvert. Pour la navigation j’avais téléchargé des cartes openstreetmap en offline sur mon téléphone, c’était nickel.
Magnifique! Ca va etre une de nos étapes pour notre voyage en Chine en fin d’année. Est ce que tu nous conseilles de voyager en bus local aussi avec nos enfants (7 et 5 ans) ? Ca fait une sacré différence de prix mais la barrière de la langue m’effraie un peu surtout quand nos enfants sont avec nous.
Merci et @ bientot
Chris
Bonjour ! De manière générale, c’est toujours plus enrichissant (et pas seulement financièrement) de voyager avec les transports locaux, alors on a envie de te dire oui. Ca paraît tout à fait possible et il y a fort à parier que les Chinois se montrent attentifs avec tes enfants ; avec des bambins d’autant plus, il y aura toujours quelqu’un pour t’aider à l’abattre, la barrière de la langue. Tiens nous au courant !
Oups le S manque à l’appel à « superbes » sorry
Vraiment superbe ces images. Ça donne envie de vous imiter
super film et quel dépaysement a chaque newsletter.
Ces paysages de rizières sont vraiment très beaux !