Nouvelle-Calédonie

Voyage en Nouvelle-Calédonie : ce qu’il faut savoir avant de partir

NOUVELLE-CALÉDONIE – Un voyage en Nouvelle-Calédonie, ça se prépare ! Météo, incontournables, itinéraire :  toutes nos infos et nos conseils pour un tour réussi sur la Grande Terre.

                                      

Un voyage en Nouvelle-Calédonie, ça se prépare ! Pour comprendre les codes d’abord. Pour profiter des incontournables du Caillou et éviter les impairs.

Que faire – et ne pas faire – en Nouvelle-Calédonie ? Quel itinéraire pour un road trip sur l’île ? La météo, les visites, la gastronomie, les animaux, etc. : on vous dit tout ce qu’il saut savoir, de A à Z, avant de partir. Ça marche aussi une fois sur place, hein…

Voyage en Nouvelle-Calédonie : vraiment le paradis ?

Un avant-propos, d’abord. En fait, on se faisait une fausse idée de la Nouvelle-Calédonie, entretenue par les images de l’économie touristique. On y a fait halte durant un mois lors de notre tour du monde. On s’attendait à atterrir sur un bout de terre paradisiaque, façon carte postale. Un oasis de sable blanc et de béatitude. Alerte spoiler : non, c’est pas tout à fait ça, pas que ça !

La capitale, Nouméa, n’est ni vraiment belle, ni agréable. Côté sécurité, attention, l’ambiance n’est pas forcément bon enfant.
Partout sur le Caillou, les barrières entre communautés sont présentes, les problèmes sociaux visibles. Vous savez quoi ? Même les plages nous ont un peu déçus. Bon hormis, lors de notre passage sur l’île des Pins, où là, on a vraiment eu le souffle coupé.

Alors oui, la Nouvelle-Calédonie, c’est beau, très beau même. La nature est fantastique. Mais, amis voyageurs, n’allez pas en Calédonie comme vous iriez aux Seychelles ou aux Maldives, avec la seule ambition de vous la couler douce sur des plages paradisiaques. Là, vous seriez déçus. Culturellement et historiquement riche et tourmenté, ce territoire est complexe. Il ne s’apprécie pas depuis un bout de serviette de bain.

Finalement, c’est tant mieux.

Tout ce qu’il faut savoir, de A à Z, avant de visiter la Nouvelle-Calédonie : voici donc notre abécédaire.

A comme Alcool

Nouvelle-Calédonie, Nouméa, interdiction de vente d'alcoolD’accord, c’est moche de débuter un abécédaire comme ça. Mais voilà : en Nouvelle-Calédonie, il y a un problème avec l’alcool. Violences, accidents de la route. Rapporté à la population locale, la route tue quatre fois plus qu’en métropole. Et la bibine est quasiment tout le temps dans le coup.

Mesure radicale : la vente d’alcool au détail est interdite après midi le mercredi, vendredi, samedi, dimanche et veille de jour férié. Rien que ça. Si vous voulez boire un coup le week-end, vous avez intérêt à anticiper. Forcément, un marché noir s’est mis en place, surtout en Brousse.

ROAD TRIP EN NOUVELLE-CALÉDONIE : CARTE ET ITINÉRAIRE 
Voici notre itinéraire détaillée (et tous les prix) et, à chaque arrêt, nos visites et nos activité lors de notre road trip.
Pour faire le tour de la Nouvelle-Calédonie (de la Grande Terre), rien ne vaut une voiture. Les transports en commun existent mais ils se font rares dans certaines parties de la Brousse. Et ne permettent pas vraiment de s’arrêter quand bon vous semble pour apprécier le paysage.
Sur les conseils de l’office de tourisme de Nouméa et après avoir comparé plusieurs loueurs de voiture, nous avons réservé une petite Chevrolet Spark pour 10 jours, avec 150 km par jour chez Amarante, 34 rue de la République à Nouméa. Tarifs : 36 300 francs soit 304 euros (30,40 euros par jour).

Nouvelle-Calédonie, notre circuit

JOUR 1 : Nouméa – Poé (176 km). Arrêts : plage et mangrove de Ouano ; balade des 3 sentiers autour de Poé (plage de la Roche Percée, baie des tortues et baie des amoureux). Nuit au camping de Poé (pour deux personnes et une tente 1540 francs ; 12,90 euros).

JOUR 2 : Poé – Voh (158 km). Arrêt : presqu’île de Pandai. Nuit au camping de Gatope à Voh (1500 francs ; 12,60 euros).

JOUR 3 : Voh – Koumac (72 km). Randonnée du Cœur de Voh. Deux nuits au camping du Lagon de Koumac (4000 francs les deux nuits ; 33,50 euros).

JOUR 4 : Koumac. Visite des grottes de Koumac. Point de vue sur la ville et la marina.

JOUR 5 : Koumac – région de Poum (73 km). Arrêts : plage de Nénon ; Relais de Poingam et son excellent restaurant ; balade sur le sentier autour du gîte. Nuit au camping de Kéjaon sur la Baie de Banaré (2400 francs ; 20,10 euros).

JOUR 6 : Région de Poum – Hienghène (222 km). Randonnée du Col d’Armada. Arrêts : plage Saint-Mathieu à Pouébo ; cascades de Colnett et Tao ; bac de Ouaième. Deux nuits au camping Babou à Hienghène, tribu de Koulnoué (2000 francs les deux nuits ; 16,80 euros).

JOUR 7 : Hienghène. Tour de ville ; point de vue sur la poule ; plage ; repas bougnat Chez Arlette.

JOUR 8 : Hienghène – Poindimié (73 km). Arrêts : plage de Tiéti ; vallée de la Tchamba. Nuit au camping Mosasa après Poindimié (1450 francs ; 12,15 euros).

JOUR 9 : Poindimié – Farino (170 km). Arrêts : cascade de Bwa ; traversée de la mine de Poro ; ville minière de Kouaoua ; transversale de l’île ; balade de la petite cascade à Farino. Nuit au Refuge de Farino (camping : 1600 francs ; 13,40 euros).

JOUR 10 : Farino – Nouméa. (115 km). Parc des grandes fougères. Retour à Nouméa.

B comme Brousse

Nouvelle-Calédonie, plage de Pindai

La brousse justement, qu’est-ce que c’est ? C’est simple : tout ce qui est en dehors de Nouméa. Il faut dire que l’agglomération concentre les deux tiers de la population du pays. Le reste de la Nouvelle-Calédonie est plus sauvage et ses habitants sont volontiers appelés, parfois avec un peu de dédain, les Broussards par des Nouméens qui s’échappent de la ville tous les week-ends, pour aller camper ou profiter des plages… en Brousse.

… ou Bonjour

C’est rien un bonjour. Ça coûte rien, un bonjour. Mais ça fait du bien. Déjà, à Nouméa, on s’est étonné quand des Kanaks qu’on croisait sur les trottoirs, parfois, nous saluaient. En Brousse, tout le monde se dit bonjour. Tout le temps. Pas dans le centre des villages, mais partout ailleurs. Sur la route, vous croisez une voiture ? Un grand bonjour. Des piétons ? Et allez, des grands coucous. Pourvu que cette petite tradition amicale ne s’éteigne jamais en Nouvelle-Calédonie.

… ou Bougna, le plat national de Nouvelle-Calédonie

Nouvelle-Calédonie, bougnaLe bougna, c’est un peu le plat national de Nouvelle-Calédonie. Pour résumer, car les recettes et les modes de cuisson diffèrent selon les endroits : des fruits et des légumes du pays (bananes, igname, taro, manioc) et de la viande ou du poisson, arrosés de lait de coco et enveloppés dans des feuilles de bananiers avant une cuisson dans un trou (une recette par ici).

Nous avons mangé un véritable bougna traditionnel à Hienghène : juste en face du camping Babou Côte Océan (installé en tribu) vit Arlette. Il faut lui passer commande (2500 francs pour deux, soit 20 euros) dans la journée (c’est la maison juste après l’entrée du camping, en venant du village ; rien n’est indiqué) et ses enfants vous le livre, à la porte de votre tente, à l’heure du dîner. On s’est régalé.

C comme Caldoche

En Nouvelle-Calédonie, le terme, parfois péjoratif, désigne les représentants la population blanche installée depuis des générations dans le pays. Les descendants des bagnards déportés de l’Hexagone ou des premiers colons. À ne pas confondre avec les Métros, ou les Zoreilles (aussi appelés Zor, lire à la lettre Z) qui sont arrivés récemment. Les Kanaks, eux, sont les Mélanésiens, les autochtones. Nous ? Bah, on est appelés… des touristes. Pffff.

… ou Camping : l’hébergement le moins cher

Nouvelle-Calédonie, les joies du camping

Un simple bout de terrain, où il n’y a personne pour vous accueillir. C’est souvent ça, le camping en Nouvelle-Calédonie. Mais alors, quel bout de terrain ! La plupart du temps, ça se passe sous les pins, face au lagon. Durant notre road trip de dix jours sur la Grande Terre, puis ensuite deux nuits sur l’île des Pins, on a toujours dormi sous la tente. C’est, de loin, la solution la plus économique pour visiter la Nouvelle-Calédonie (de 12 à 20 euros pour deux). Même le logement chez l’habitant, en tribu, coûte deux fois plus cher, pour des prestations qui ne le méritent pas toujours.

Bien sûr, en plein tour du monde, on n’avait pas le matériel nécessaire. On a réussi à se faire prêter une tente, un réchaud et des duvets épais (l’auberge de jeunesse de Nouméa a du matos à disposition). On a aussi fait deux-trois emplettes au Décathlon de Dumbea. On y a notamment acheté une glacière : en Brousse, dans chaque « magasin » (il y en a un dans le moindre village), il est possible d’acheter des sacs de glace pour conserver vos denrées au frais.
Attention : pas question de faire du camping sauvage en Calédonie. Ce serait bien imprudent (lire à  « Propriété privée »).

… ou Coutume 

Ce terme est essentiel dans la culture kanake. La coutume, c’est le mode de vie traditionnel, ce qui régit la vie sociale, en tribu. Il y a aussi « faire coutume » : quand on est reçu par quelqu’un en tribu, il s’agit de lui offrir quelque chose, en témoignage de respect. De nos jours, souvent un billet de banque…

Ainsi, lors de notre séjour sur l’île des Pins, on a été convié par Nicodème, notre moniteur de plongée, à un grand repas familial de rupture de deuil (c’est là que nous avons fait déguster du roquefort, voir notre vidéo : Nouvelle-Calédonie, du roquefort sous les cocotiers). Pour nous et pour lui, « Nico » est arrivé avec un billet de 1000 francs (8,40 euros) qu’il a remis devant tout le monde à notre hôte. Son propre père.

D comme Décalage horaire

Le décalage horaire entre Paris et Nouméa est de neuf ou dix heures (en fonction du changement d’heure en France, qui n’existe pas en Nouvelle-Calédonie). L’été, quand il est midi en métropole, il est 21 heures sur le Caillou. Une différence qui a quelques conséquences insolites : les candidats à certains examens ou concours doivent les passer ou beau milieu de la nuit. Les programmes des chaînes télé, eux, sont tout bonnement diffusés avec 24 heures de différence : si vous n’avez pas de satellite, en Calédonie, vous regardez le 20 heures à 20 heures, mais c’est celui de la veille (lire aussi nos insolites de la Nouvelle-Calédonie).

E comme Étoile de mer

Nouvelle-Calédonie, plage de NénonSi vous voulez voir de l’étoile de mer sans vous mouillez, direction la plage de Nénon, au nord de la Grande Terre. L’endroit est connu pour ça. À marée basse, des milliers d’étranges traces se dessinent sur le sable, changeant la plage en une sorte d’Hollywood boulevard naturel. Suivez-les et vous trouverez les petites responsables. 

Trempez-vous jusqu’aux genoux et regardez à vos pieds. Là, vous verrez des spécimens bien plus impressionnant : les étoiles de mer à cornes. De 30 à 40 cm, dans les tons rouges ou marron. Pas touche, hein !

F comme Franc pacifique : la monnaie de Nouvelle-Calédonie

Non, la Nouvelle-Calédonie n’est jamais passée à l’euro. Comme ses voisines françaises du Pacifique, l’île est resté au franc. Qui était déjà différent de celui en circulation en métropole avant 2002. Le CFP (franc pacifique) est en vigueur depuis 1945. On murmure qu’un passage à la monnaie européenne pourrait être envisagé. Mais rien n’est sûr.

Pour vous donnez une idée : un euro représente à peu près 120 CFP. Nous, on a adoré les pièces de 5 francs. Malgré leur grande taille, elle ne pèse rien. On pourrait les prendre pour des pièces en chocolat.

… ou Flèche faîtière

En Nouvelle-Calédonie, la flèche faîtière est une sculpture de bois, qui peut atteindre plusieurs mètres de hauteur, qui orne le sommet des cases traditionnelles. Nécessaire pour tenir la dernière rangée de paille des toits, elle a aussi, et surtout, une dimension symbolique. Aujourd’hui, elle a un usage souvent simplement esthétique. C’est vrai que c’est beau.

G comme Grottes

Nouvelle-Calédonie, grottes de Koumac

On ne vous parlera pas ici de la tristement célèbre grotte d’Ouvéa (où s’est déroulée une dramatique prise d’otages), mais bien de celles de Koumac, au nord de la Grande Terre. À 8 km de la ville, au milieu des banians, bancouliers ou gyrocarpus, deux cavités ont été creusées dans du calcaire karstique par l’action des rivières souterraines du massif de Koumac.

La plus grande des deux, longue de 3 km, peut s’explorer sur 382 m sans guide. À la lumière de la lampe torche (à ne pas oublier), les parois scintillent, les ombres des stalactites dansent. Une expérience unique et gratuite.

H comme Hienghène

Nouvelle-Calédonie, poule de HienghèneC’est une étape obligée sur la côte orientale de la Grande Terre. Hienghène (à environ cinq heures de route de Nouméa) est la ville de Jean-Marie Tjibaou, dont il fut maire jusqu’à son assassinat en 1989. À l’embouchure de la rivière Ouaième, des falaises de calcaires noires émergeant de l’eau forment une « poule couveuse » et un « sphinx », symboles de la ville.

L’endroit est aussi réputé pour ses sites de plongées. On a adoré les alentours, avec le bac de Ouaième (lire la lettre O), la cascade de Tao… De manière générale, la route qui longe la partie nord-est de la Grande Terre est la plus belle de Nouvelle-Calédonie. On en prend plein les yeux.

I comme Île des Pins : inoubliable

Nouvelle-Calédonie, Ile des Pins, plage de Kuto

Elle est justement surnommée « l’île la plus proche du paradis » (en concurrence avec Ouvéa!). Quatorze kilomètres sur dix-huit de sable blanc et de pins colonaires entouré de lagon aux eaux transparentes. Une merveille de la nature. Immanquable !

J comme James Cook

Le 4 septembre 1774, James Cook découvrait ce qu’il allait nommer la Nouvelle-Calédonie : Caledonia est l’ancien nom de l’Écosse, où il est né. Comme à son habitude, le  navigateur britannique (qui a aussi découvert, entre autres, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande) s’est appliqué à dessiné les premiers cartes du territoire.

« Ils sont forts, robustes, actifs et bien bâtis, courtois et bienveillants, écrit Cook au sujet des Kanaks, dont personne en Europe ne connaissait l’existence. Ils n’ont aucune tendance à voler, ce qui est plus qu’on ne peut dire d’aucun peuple de ces mers. Ils sont à peu près de la même couleur que les naturels de Tanna, mais ils ont des traits plus réguliers et une tournure plus gracieuse. »

K comme Kava : l’expérience à tenter en Nouvelle-Calédonie

La plante est interdite dans de nombreux pays dont la France métropolitaine. Mais pas en Nouvelle-Calédonie. Le kava, boisson traditionnelle tirée des racines de l’arbuste du même nom (ou piper methysticum pour le nom scientifique), ne se vend que dans des nakamals, sorte de bars en plein air où règnent une ambiance particulière : très peu de lumière et des chuchotements. Comment les trouver ? Ils sont signalés par une ampoule rouge.

Le kava, importé du Vanuatu voisin, y est bu en début de soirée, à la tombée de la nuit (et elle tombe tôt, vers 18 heures). La boisson, de couleur grise, est servie dans des demi noix de coco, appelées des shells (on ne dit pas « boire un kava » mais « lever un shell » et on le fait cul sec, à côté d’un crachoir).
Impossible de passer à côté de cette expérience ! On a testé du côté de Koumac. Le goût ? Pas bon. Terreux, amer. Le premier effet est immédiat : vous avez la bouche anesthésiée, un peu comme chez le dentiste. Après plusieurs shells (moins d’un euro la « dose » classique), ça marche, on commence à se sentir détendu, relâché. Bien relâché.

L comme les îles Loyauté

La Nouvelle-Calédonie ne se résume pas au Caillou, le surnom de la Grande Terre. Elle compte parmi ses nombreuses îles l’archipel des Loyauté, principalement constitué de Lifou, Maré et Ouvéa. Les plages paradisiaques de sable blanc, les cocotiers, les eaux turquoises c’est principalement ici. Bon, après avoir longtemps hésité, on n’a finalement pas découvert ces îles. Ça ne rentrait pas dans le budget. A vous de nous en dire plus.

M comme Mines

En Nouvelle-Calédonie, la richesse est souterraine. L’archipel possède 20 a 40 %  des ressources mondiales de nickel ! Plus facilement accessible qu’ailleurs, le minerai y est aussi plus riche. Si bien que l’activité minière est le poumon économique du pays. Une activité qui se voit partout et défigure les paysages, inévitablement.

Sur la côte est notamment, la route entre Houailou et Canala serpente entre les gigantesques mines de Poro et Kouaoua. C’est une expérience frappante, et émouvante, que de traverser cet univers de désolation,  où l’action de l’Homme a totalement et irrémédiablement transformé la nature, sur des dizaines et des dizaines de  kilomètres. Mais ce chaos rougeâtre, qui se dessine sur le bleu du lagon en contrebas, est d’un esthétisme rare. 

N comme Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie

Avec 100 000 habitants (160 000 pour l’agglo), la capitale ne ressemble pas au reste du pays. Elle mérite un article à part !

O comme Ouaième : dernier bac du Caillou

C’est le dernier bac en activité du Caillou. Passage obligatoire si vous descendez la côte est entre Pouébo et Hienghène, il est en service jour et nuit grâce à une petite équipe de passeurs qui se relaient sans cesse. Alors que tous les autres bacs de Nouvelle-Calédonie ont disparu au fil des années, celui de Ouaième survit aux velléités de le remplacer par un pont.

Pour cause : l’endroit est tabou. Les ancêtres viendraient se réincarner en carpes à leur mort au niveau du long croissant de sable situé à l’embouchure. Une autre légende raconte qu’un monstre marin hante la rivière Ouaième et qu’il serait donc impossible de construire un pont. Les voyageurs de passage ne peuvent que se réjouir de la persistance de cette activité. Un moment unique et gratuit.

P comme Propriété privée

Nouvelle-Calédonie, Farino, propriété privée

Autant que vous soyez prévenu : le Calédonien a une vision de la propriété privée assez éloignée de celle de Trotsky. Qu’il soit Kanak ou Caldoche. Les anecdotes ne manquent pas de touristes chassés sans ménagement ou effrayés par une rencontre avec un autochtone un brin maussade et beaucoup armé.

Et comme ici, tout morceau de terrain appartient à quelqu’un, même les plages, mieux vaut se montrer prudent avant de déballer le pique-nique ou de se dégourdir les jambes. En fait, comme on nous l’a expliqué : si vous n’êtes pas certain que l’endroit est public, il ne faut pas s’y aventurer.

R comme requin

Nouvelle-Calédonie, Nouméa, aquariumÀ part dans les bassins de l’aquarium de Nouméa, nous, on n’en a pas vu. Ni en snorkelling (bon, c’est vrai qu’on s’est peu baigné, en plein hiver austral l’eau est froide et le soleil capricieux), ni lors de notre plongée du côté de l’île des Pins.

Pourtant, les requins de toutes sortes foisonnent dans les lagons du Caillou. Dommage : les rencontres avec ces squales se passent bien, laissant de jolis souvenirs aux baigneurs. Mais pas toutes, remarque (Nouvelle-Calédonie : un homme attaqué par un requin-bouledogue).

S comme Sénat coutumier

Il a vu le jour lors du fameux Accord de Nouméa de 1998. La Nouvelle-Calédonie, avec son statut de large autonomie,  possède des institutions particulières, un congrès, un gouvernement et tris provinces (nord, sud, îles Loyauté). Et aussi, donc, un Sénat coutumier. Il comprend 16 membres, désignés par les conseils coutumiers.

Il est le garant de l’identité kanak : chaque fois que celle-ci est concernée par une décision politique, il est amené à se prononcer (pour en savoir plus : c’est par ici).

T comme Tricot rayé

Nouvelle-Calédonie, tricot rayéRien à voir avec le pull over. Ce tricot rayé là est long, plein d’écailles et caracole en tête de la liste des serpents les plus venimeux au monde. Sa morsure est dix fois plus puissante que celle du cobra royal ! Et ce joli reptile amphibie a choisi d’élire domicile en Nouvelle-Calédonie.

Sur la terre ou dans la mer, attention à ne pas vous faire mordre… aucun médicament n’est disponible sur l’île ! Bon on vous rassure, les tricots rayés sont du genre craintif, et en 50 ans, la Nouvelle-Calédonie n’aurait comptabilisé qu’une seule morsure. Vous en verrez souvent.

… ou Tata

Ça veut dire au-revoir. Mignon, non ? Les habitants de Nouvelle-Calédonie utilisent ce mot à tout bout de champ. On a même eu droit à des « tata bisous« .

U comme Unesco

Nouvelle-Calédonie, vue du ciel

Plus de 1500 km. C’est le plus long ensemble corallien du monde, le deuxième en terme de taille après l’imbattable Grande Barrière australienne. La barrière calédonienne donne vie à un lagon aux cinquante nuances de bleu, d’une profondeur d’une vingtaine de mètres environs, où s’épanouissent des milliers d’espèces animales et végétales.

C’est magnifique vu d’en haut, c’est splendide vu dans l’eau. Depuis juillet 2008, ce sanctuaire est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, c’est le premier site ultra-marin français dans ce cas. Une vraie bonne nouvelle car cette distinction rime avec protection  (lire ce que dit l’Unesco).

V comme Voh : le « coeur » de Nouvelle-Calédonie

Nouvelle-Calédonie, point de vue du Cœeur de Voh

Petite bourgade, au nord de la côte ouest de la Nouvelle-Calédonie, Voh n’a rien de bien différente de ses voisines. Pourtant, ce village est mondialement connu depuis 1990. Cela, grâce au photographe Yann Arthus Bertrand et son célèbre cliché, vu du ciel, du cœur dessiné dans la mangrove. Si vous n’optez pas pour le vol en ULM (cher !), sachez que vous pouvez toujours observer le cœur depuis un point de vue accessible à pied. Cette randonnée de trois petites heures (aller-retour), n’est pas des plus agréables, il faut le reconnaître. Mais une fois au belvédère, le panorama récompense largement l’effort fourni.

S’il ne faut pas s’attendre à voir le cœur de Voh comme sur la photo de Yann Arthus Bertrand : le point de vue ne vaut pas la verticale, forcément, et les palétuviers ont poussé depuis le passage du photographe ailé.

La randonnée débute derrière la caserne des pompiers. La piste est facile à trouver. Sinon, pour plus d’informations n’hésitez pas à consulter le syndicat d’initiative. Il se trouve en ville, « en face du cocotier ». C’est ce qu’on nous a dit en mairie. Débrouillez-vous avec ça !

W comme Week-end

Ici encore plus qu’ailleurs, c’est le moment que tout le monde attend. Le moment dont on parle toute la semaine. Spécialement les Nouméens, qui ne manquent pas l’occasion de quitter leur ville pour partir explorer la Brousse et profiter des plages. Tente et matériel de camping chargés dans la voiture, glacière remplie au maximum, les voilà prêts à affronter la nature calédonienne.

Les mieux lotis, ceux qui ont un bateau ou un ami équipé, s’offrent une croisière sur la mer turquoise. Peu importe la destination, s’évader en fin de semaine est devenu pour beaucoup un rituel immuable en Nouvelle-Calédonoe. Et bien malheureux est le Nouméen qui est condamné à errer dans sa ville le week-end.

Z comme Zoo

La visite du parc forestier et zoologique de Nouméa n’est pas inévitable. Sauf que ce sera sans doute la seule occasion que vous aurez d’observer le cagou, oiseau endémique et emblématique, en chair et en os (lire les détails dans notre article sur Nouméa).

… ou Zoreilles

Le terme n’est pas réservé à la Nouvelle-Calédonie, il est aussi utilisé dans tous les Dom-Tom français. Spécialement à la Réunion, d’où il serait originaire. Le Zoreille (ou Zor, ou parfois Zozo), c’est le Français de métropole installé sur l’île depuis peu de temps. C’est péjoratif, hein.

7 replies »

  1. Bonjour, bravo pour les informations, un rapport très riche qui m’a fait sourire de bon matin. Voilà donc une très bonne commentaire. Très intéressant. J’ai appris différentes sujets en vous lisant, Merci beaucoup pour le partage. Je partage ce contenue avec bonheur avec mes amis sur facebook.
    A bientôt!

    • Merci pour ce gentil commentaire et merci beaucoup pour le partage ! Ca nous donne envie de continuer à écrire. A bientôt 🙂

    • Merci pour le message. Ravis de pouvoir vous aider, Camille, tout comme envie-dailleurs.com nous aide en ce moment pour l’Amérique latine… Le tricot rayé, on l’a vu souvent, mais seulement sur terre. Il n’est pas du tout agressif. Et sa tête est toute petite : il aurait du mal à mordre un humain… Pas d’inquiétude, donc.

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