Bolivie

Visiter La Paz : incontournables téléphériques, mais pas seulement…

BOLIVIE – On a visité La Paz en 5 jours. Bordélique, étouffante, en altitude, oui, mais la capitale des Andes a su conserver son authenticité. Nos 5 incontournables.

Bolivie, La Paz

En fait, dans ce voyage en Bolivie, on s’est vraiment posé la question : visiter La Paz, oui ou non ? On y va, ou pas ? Après les moments extraordinaires qu’on vient tout juste de vivre sur l’Isla del Sol, sur le lac Titicaca, ou un peu plus tôt au Pérou, on n’a pas vraiment envie de « grande ville » (la métropole de La Paz fait 2,3 millions d’habitants).

On ne sait pas pour vous, mais pour nous, les grandes agglomérations (petite précision, La Paz est la capitale administrative de la Bolivie, mais Sucre reste capitale constitutionnelle de la Bolivie), bruyantes et chaotiques agglomérations, sont rarement agréables. Elles offrent généralement une image peu représentative du pays. Et puis, côté sécurité notamment, La Paz n’a pas forcément bonne réputation… Bon, mais le meilleur moyen de savoir, c’est de se faire une opinion par soi-même. OK, on y va !

Cinq jours à La Paz

Bilan cinq jours plus tard ? Oui, La Paz mérite un arrêt. La ville n’est pas à proprement parler jolie, elle n’est pas très propre. Elle est bordélique et étouffante, elle n’abrite pas non plus de grands sites attractifs. Mais La Paz dégage une atmosphère restée assez authentique. Finalement bien plus que la charmante mais très occidentalisée Sucre.

Voilà cinq bonnes raisons de s’arrêter respirer l’air pollué de La Paz.

1 La Paz : altitude et téléphériques

Bolivie, La Paz

Étagée de 3200 à 4000 mètres d’altitude dans un canyon aride, La Paz est incontestablement la capitale la plus haute du monde. Pour les voyageurs qui atterrissent directement ici (l’aéroport est à 4000 mètres !), commence une sensible période d’acclimatation.

Après un mois de voyage au Pérou, rarement au dessous de 3000 m, après notre trek de 5 jours jusqu’au Machu Picchu, nous, on débarque tout guillerets dans les rues poussiéreuses et étroites du centre. Pas la moindre gêne ! Tant mieux parce qu’on compte bien grimper jusqu’au point le plus haut de la ville pour s’offrir une belle vue sur La Paz. On aurait peut-être pu tenter l’aventure à pied, quoique certains quartiers sont considérés comme dangereux, pour les voyageurs que nous sommes. Mais l’installation de trois lignes téléphériques ces dernières années nous incite à préférer l’option aérienne (neuf lignes au total seront accessibles en 2019). Prendre un téléphérique : c’est un incontournable d’une visite à La Paz !

En téléphérique jusqu’à El Alto

Jaune, vert ou rouge ? Difficile de savoir lequel des trois téléphériques offre la plus belle vue sur La Paz. Le point de départ des cabines rouges est accessible à pied depuis notre hôtel, à quelques pas de la station centrale de bus (lire l’encadré ci-dessous), ça facilite le choix. Nous voilà embarqués dans un œuf à l’assaut d’El Alto, « banlieue » populaire de plus d’un million âmes. Là-haut, on flâne juste dans son marché à la sortie du téléphérique, la zone n’est là non plus pas vraiment conseillée aux voyageurs).

OÙ DORMIR À LA PAZ ?
Notre adresse : York B&B. Cette auberge de jeunesse propose des tarifs corrects en plein centre de La Paz. Rue Sagárnaga : on ne peut pas être plus central et prtaique ! Autre point positif : le petit-déjeuner est compris dans le prix, sous forme de buffet varié. Attention, les chambres sont assez inégales. Quant aux salles de bain communes, elles n’ont rien de très sexy. Mais ça reste correct et le personnel est plutôt sympa.
Le prix : 128 bolivianos la double, soit 17,30 euros.

Plus que le point de vue à l’arrivée, c’est la montée en elle-même qui offre une vue époustouflante sur La Paz et la centaine de pics de plus de 5000 m qui l’entourent. Et le tout pour seulement 3 bolivianos l’aller (0,40 euros). Car ces téléphériques ne sont pas une attraction touristique, mais bien le moyen de transport quotidien de milliers de Paceños.

2 Quartiers Belen ou Rosario : la tradition préservée

Bolivie, La Paz

Il n’y a qu’à se balader dans les ruelles des quartiers de Belen ou de Rosario, en plein centre historique de La Paz, pour comprendre. Cheveux tressés, grandes jupes, chapeaux melons. Les dames boliviennes, même les plus jeunes, mettent un point d’honneur à conserver l’habit traditionnel. Pas toutes bien sûr, mais la plupart d’entre elles. Dans ce coin là de La Paz, pas de supermarché, pas de grandes enseignes internationales, loin de la folie de la mode occidentale. À La Paz, on reste en plein coeur des Andes, et ça se voit. Pour nuancer notre propos, il faut préciser qu’on ne s’est pas baladé dans la partie la plus moderne de la capitale, au sud, où vivent les populations les plus aisées de la ville, ça ne nous intéressait pas vraiment.

Et heureusement, cette modernité n’a pas encore entamé en profondeur la tradition andine dans la capitale. Contrairement à son antithèse Sucre. Au delà de la poussière, des crépis défraichis et de la pollution des bus, La Paz conserve une identité, une âme. Que l’on ne peut palper qu’en se mêlant au chaos ambiant.

Petite anecdote puisqu’on en parle : la capitale de la Bolivie fait partie des sept nouvelles villes-merveilles du monde. Le classement, publié en 2014 par la New Seven Wonders Foundation, consiste d’abord à mettre en valeur un patrimoine humain. Qu’est-ce qu’on disait ?

OÙ MANGER À LA PAZ ?
Pour manger. On va le découvrir par la suite, jusqu’à quitter le pays par un tour inoubliable dans le Salar d’Uyuni, mais la Bolivie ne brille pas par la finesse de sa gastronomie… On vous donne quand même deux adresses bon marché dénichées dans les rues de La Paz. Pas forcément exceptionnelles mais bien meilleures que beaucoup d’autres.
Sur le pouce. C’est le burger le moins cher de l’histoire du burger. 5 bolivianos, soit 0,67 euros. Bon à ce prix, il vous faudra en prendre deux pour vous remplir l’estomac, les portions sont plutôt petites. Pour déguster la version bolivienne du sandwich américain, rien de plus simple, traversez l’avenue Mariscal Santa Cruz en face de la cathédrale San Francisco, et tous les soirs, une petite dizaines de stands absolument identiques proposent le fameux burger, entre autres snacks. Certains aspects peuvent rebuter les estomacs les plus sensibles, ou prudents. Mais promis, on y est retourné à plusieurs reprises et on n’a pas été malades. Le seul point négatif : pas de chaises ou d’endroit pour poser ses fesses le temps de grignoter.
L’almuerzo. L’almuerzo, c’est le menu du jour : entrée, plat et dessert pour un prix défiant toute concurrence, le midi. Cherchez les tables qui le proposent (elles sont nombreuses). Dans cette catégorie, on retient le restaurant Amigos (av. Mercado), copieux et plutôt savoureux. Ce grand restaurant aux multiples salles est propre (pas toujours le cas dans cette gamme de prix) et il attire des Paceños de tout horizon. Le midi, retraités et hommes d’affaires se mêlent aux ouvriers et couples d’amoureux. Tarifs : 15 bolivianos, soit 2 euros. Imbattable !

3 Les marchés de La Paz

Bolivie, La Paz

Si vous aimez les marchés, à La Paz, vous allez être servis ! Le supermarché ? Très peu pour les Boliviens. Ils préfèrent faire leurs courses sur les centaines d’étals à ciel ouverts qui encombrent les ruelles. Et ils ont bien raison ! La Paz est un exemple en la matière. Chaque rue du centre, ou presque, abrite un marché.

Achats et souvenirs

– le marché de Buenos Aires (mercado de Buenos Aires) : immense secteur depuis la plaza de los Heroes jusqu’à l’avenida Buenos Aires. Chaque rue a sa spécialité. Une consacrée aux chaussures, une autre aux enfants et ainsi de suite. Impossible de s’y repérer. Ça grouille de partout !  Un véritable souk à la bolivienne. Attention aux pickpockets.
– le marché « souvenirs » : calles Sagárnaga et Linares. Petit paradis pour faire ses emplettes. Ponchos, sacs en cuir, bonnets péruviens… Vous trouverez ici tout l’artisanat vendu aussi au Pérou, en moins cher ! Mais il faut négocier dur.
– le marché aux sorcières (mercado de las brujas) : aux carrefour des calles Santa Cruz, Illampú, Linares et Jiménez. Une vraie curiosité locale. Les quelques boutiques installées là vendent des poudres, des herbes, des amulettes ou encore… des foetus de lamas. Vous n’en achèterez probablement pas un, mais ça vaut le coup d’oeil.

Et c’est sans parler des marchés couverts, essentiellement alimentaires : le mercado Lanza, à deux pas de la cathédrale San Francisco ; le mercado Camacho dans le quartier de Santa Barbara…

4 Le musée de la coca, seulement à La Paz

Bolivie, La Paz

Où trouver de la coca à La Paz ? Facile. Un peu partout, sur les marchés. Mais aussi au musée ! Depuis déjà plus d’un mois qu’on vadrouille en Amérique latine, on a bien compris que coca ne signifiait pas cocaïne (on nous l’a assez répété, les Andins y tiennent). Et ce, malgré l’interdiction juridique de ramener quelques feuilles – ou tout autre produit dérivé  – de cette plante en France.

On a mâché des boules de feuilles, plusieurs fois, on en a fait des matés, on a rencontré des péruviens et des boliviens qui en chiquaient en longueur de journée… Mais finalement on ne sait pas grand chose sur cette plante. Son histoire, ses effets, sa place dans le processus de fabrication de la cocaïne : il a fallu attendre d’être à La Paz pour pouvoir abreuver notre soif de connaissances en la matière.

Si comme nous vous voulez tout savoir sur la coca : visitez le petit musée qui lui est consacré, calle Linares. Autant être honnête, ce n’est pas le musée le plus ludique et distrayant du monde. Il est plutôt très mauvais de ce point de vue là. Mais c’est une énorme mine d’informations sur la coca. Et les panneaux explicatifs ont été traduits dans de nombreuses langues, français compris. Alors si vous avez un petit peu de temps à tuer, foncez, ça vaut le coup. Tarif : 15 bolivianos, 2 euros.

5 La route de la mort, à deux heures de bus

Bolivie, départ de la Route de la mort

C’est aussi ce qui nous a poussé à passer quelques jours à La Paz. La Route de la mort (Camino de la muerte dans la langue de Julio Iglesias), ancien axe à flanc de falaises autrefois emprunté par les camions, bus et autres véhicules locaux, est aujourd’hui le paradis des aventuriers à VTT. Tous les jours des centaines de vététistes, encadrés par des agences, dévalent cette piste à toute vitesse. Certains y laissent d’ailleurs la peau (ils ne sont heureusement pas nombreux). Ah oui, on oubliait de préciser l’essentiel, la route passe de 4700 m à 1200 m d’altitude, le tout en 60 kilomètres. Quelle descente !

Vous mourrez d’envie d’en savoir plus, hein ? Il vous faut lire notre article : On a survécu à la route de la mort ! Avec la vidéo de la descente à l’intérieur (c’est pas du teasing, ça ?).

VENIR À LA PAZ DEPUIS COPACABANA
Sur la place principale de Copacabana sur les berges du Titicaca, d’où partent les bus, de nombreuses agences proposent des trajets quotidiens pour La Paz. Départ à 13h30. Parce qu’on a pris notre ticket au dernier moment, on n’a pas eu vraiment le choix du bus. On est parti avec Diana Tour. Les bus de cette compagnie ne sont pas flambant neufs (c’est le moins qu’on puisse dire). On a malgré tout été chanceux puisque un groupe de français en tour organisé occupait une grande partie du bus et a pu négocier à deux reprises des arrêts photos avec le chauffeur. Chauffeur qui les a même déposé juste devant leur hôtel… qui se trouvait être à 50 m du nôtre !
Tarif : 30 bolivianos, 4 euros.
Petite distraction sur la route Copacabana-La Paz : la traversé du détroit de Tiquina sur un bac. Le bus sur de grande barge en bois, les passagers sur de petites navettes. Tarif de la traversée non compris dans le prix du billet de bus.

Categories: Bolivie, City trip

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